HELLFEST – Le live report de l’édition 2025 !

Juillet 2024 : Les 60 000 billets de l’édition 2025 du HELLFEST partent en moins de 30 minutes le jour de leur mise en vente alors qu’aucun groupe n’est encore annoncé. Le phénomène n’est pas nouveau, c’est même devenu la norme depuis quelques années et le HELLFEST n’est pas le seul évènement à connaitre l’explosion des serveurs des billetteries en ligne, que ce soit des festivals ou des tournées en salles et dans des stades.
Et puis, silence radio, spéculations, comparaison avec les annonces déjà faites par d’autres festivals ou par certains groupes … IRON MAIDEN, KORN, MARYLIN MANSON, SLIPKNOT, SYSTEME OF A DOWN…. Et des rêves fous : AC/DC …
09 décembre 2024 : l’affiche complète est dévoilée ! Et elle est une fois de plus gavée raz-la-gueule et sur 4 jours pleins ! 180 groupes, 6 scènes, Du Hard Rock, du Heavy, du Black, du Thrash, des jeunes groupes, des vieux groupes, des groupes encore plus vieux, des « qu’on a déjà vus 100 fois et que c’est cool de les revoir », des « pas encore morts », des ressuscités, des « qui cartonnent dans les charts des plateformes de Streaming », … et une nouvelle catégorie, lancée depuis quelques années par des rageux sur les réseaux sociaux, la catégorie de « Ceux qu’ont rien à foutre là, et que parce qu’ils sont là le Hellfest c’est plus un festival des musiques extrêmes, et de toute façon c’est que des vendus, c’est que pour le fric, et que c’est une affiche de m …» !
Bref, ceux qui ont installé cette catégorie avaient déjà décernés leurs premiers prix les années passées aux FOO FIGHTERS, à Machine Gun Kelly et dès 2017 à LINKIN PARK qui remet le couvert en 2025 aux côtés d’autres nominés dont CYPRESS HILL et le top du top de la catégorie, MUSE !
Emballement sur le web, messages haineux et cris de frustration … surtout de ceux qui n’avaient pas de billet et dont je suis certain que beaucoup n’ont même jamais cherché à en avoir pour cette édition.
Autant je peux compatir avec toutes les personnes qui ont tenté d’avoir un billet à l’ouverture des ventes et qui ont exprimé leur amertume tant c’est la loterie …. Autant je ne comprends pas ce besoin de vomir sa bile lors du dévoilement de l’affiche d’un tel évènement. Et ça empire chaque année.
Il y a aujourd’hui des tonnes de festivals partout en France et en Europe à la même période.
Entre Juin et Aout, tous les week-ends sont blindés d’évènements, et je ne compte pas les dates en semaine, (Festivals de Nimes, Carcassonne avec Judas Priest et Gojira …), et nombre de ces festivals sont loin d’être complets.
Décidément, les polémiques sont décidément inscrites dans l’ADN de ce festival. Déjà en 2004, SLIPKNOT se faisait virer de la scène du FuryFest après 45 minutes de set, après que des rumeurs aient circulé selon lesquelles le groupe aurait imposé des temps de jeu réduits aux autres groupes à l’affiche.

En 2007, c’est KORN qui se barrait sans jouer pour des raisons de scène détrempée.
2019, au tour de MANOWAR de faire ses valises le matin même de sa prestation.
Cet emballement numérique, qui n’aura finalement pas duré plus de trois jours, mettons au crédit du HELLFEST les poins forts suivants :
– Un des plus gros festivals français et un évènement Metal mondialement reconnu aux côtés du Wacken, du Grasspop ou encore du Download.
– Une longévité de près de 20 ans,
– 60 000 billets écoulés en 30 minutes là où le Wacken Open Air aura dû attendre des mois pour liquider ses 85 000 entrées cette année,
– Une organisation au top,
– Une affiche qui au fil des ans, a accueilli des monuments : IRON MAIDEN, METALLICA, OZZY, GNR, MOTLEY CRUE, DEF LEPPARD, Alice COOPER, HEAVEN AND HELL, BLACK SABBATH, SKID ROW, EXTREME, MR BIG, SLAYER, MEGADETH, MOTORHEAD, NINE INCH NAILS, TOOL …
– et un week-end en plein air qui nous évite de subir la fête de la musique qui tombe quasiment chaque année à la même date !
Direction donc CLISSON en ce mercredi 18 juin pour un road-trip de huit heures depuis le littoral méditerranéen et sous une météo caniculaire. Récupération des pass, montage de la tente, premières bières avec les potes et avec Pascal, un des boss des agents de sécurité des Challengers, célèbre pour son maniement de la lance à incendie devant les Main Stages, … les automatismes reviennent vite et l’excitation monte encore d’un cran lors d’une première virée dans le Hellcity Square, passage obligé en cette fin de journée.

Jeudi 19 juin :
Il n’est pas loin de midi lorsque la Hell Stage accueille BLACK PANTERA, trio brésilien responsable de petites perles de hardcore comme « Ascensao » ou « Agressao » et qui, non content de mettre le feu sur la scène installée au cœur du Hellcity Square s’assure le soutien du public par son show percutant et groovy.
La tension monte encore et l’’ouverture des portes du site principal libère des hordes de fans qui grillent sous un soleil de plomb.
La queue est hallucinante devant le Sanctuaire, siège du merchandising du festival et les premiers groupes de la journée se présentent sur scène.
TAR POND, « l’anti supergroupe » suisse comme il aime se définir, s’installe sur la Valley Stage. Le groupe, qui compte dans ses rangs l’ex-CORONER Marquis Marky balance son Doom de la mort, difficile à s’enfiler sous la chaleur écrasante de cette scène désormais découverte.
Quoi de mieux, dans ce cas, que de se prendre une dose de Ragga-Métal ? SKINDRED lance son set sur la MainStage 1. Fun, percutant, le groupe m’avait mis une grosse baffe avec son dernier album en date, « Smile » et je restais de même sur la performance donnée ici même en 2019. Ça groove, ça nous remue les hanches et on fait tourner les tee-shirts tandis que sur scène, le chanteur Benji assure le show !

Un saut sur la Warzone pour quelques titres du duo TEEN MORTGAGE, une première claque sur la Valley Stage avec un SLOMOSA accueilli par une marée de fans aux anges devant une prestation qui rend grâce à l’excellent album « Tundra Rock » et retour devant les Main Stages.
Le site est déjà plein à craquer, et tandis qu’APOLYPTICA range ses violoncelles sur la Stage 1, KIM DRACULA investit la seconde scène principale. L’artiste australien et son groupe font un peu figure de sensation en ce début de festival, tant l’album « A gradual deline in morale » sotie courant 2023 nous a laissé perplexes et interrogatifs sur la capacité du combo de traduire en live le chaos gravé en studio !
Et force est de constater que le groupe est en place. Fortement inspiré par la vague néo-métal des années 2000, parsemant son Métalcore de samples électro, de plans funky, pop ou encore dark, le combo fait mouche devant un public jeune et totalement conquis par la fougue de son leader.
La fosse se densifie encore pour l’arrivée sur la Main Stage 1 d’une autre bande de wallabys, j’ai nommé AIRBOURNE qui en est à sa sixième venue au Hellfest ! Que dire d’un show de AIRBOURNE sinon que l’effet qu’il procure est à chaque fois le même. On débranche le cerveau et on se laisse porter par le hard-rock « ac/dcien » sur-vitaminé des australiens porté par un Joel O’Keeffe totalement électrisé. « Ready to Rock », « Girls in Black », un single « Gutsy » annonciateur d’un prochain album, le final « Running Wild », ça bastonne sévère et la fosse réagit comme un seul homme à chaque sollicitation du leader des kangourous, toujours prompt à s’exploser une cannette sur le crâne avant de nous balancer une à une, toute une livraison de pintes apportée par un roadie au bord de la scène.
L’ambiance est beaucoup plus feutrée sur la Temple où IHSAHN livre son Black-prog’ subtil et pointu à un public encore sous l’effet du dernier album éponyme du boss d’EMPEROR, sorti début 2024 et sur lequel ce dernier fait (encore une fois) étalage de son immense inspiration !
Tu aimes les PINK FLOYD ? Alors cours ! Cours vers la Valley Stage où MONKEY3 lance son set. Il est déjà 21h50 et le quatuor suisse nous offre une heure d’un voyage instrumental unique, célébrant les grandes heures des flamands roses avec leur Space-Psyché-Rock et revisitant les meilleurs moments de leur dernier album en date, le bien nommé « Welcome to the Machine ».
Et on enchaîne ! Tandis que RISE OF THE NORTH STAR, qui remplace au pied levé ULTRA VOMIT puis KORN se succèdent sur les Main Stages, je fais l’essuie-glace entre la Valley et la Warzone, où déboulent les HELLACOPTERS.
« Rock’n Roll à mort ! » semble être le leitmotiv de Nick Andersson et sa bande, tant les suédois vont durant 60 minutes nous groinfrer de leurs riffs de « Fast-Rock » sans concession, balayant leur discographie depuis « Spershitty » jusqu’au récent « Overdriver » ! Le gros shoot d’adrénaline de la journée !
Retour sur la Valley pour écraser discrètement une larme devant les anglais d’ORANGE GOBLIN qu’on a adoré voir et revoir au HELLFEST tout au long de leur carrière et qui tirent leur révérence sur la tournée actuelle. Ben le chant est à fond dans le moment, ses acolytes sont dans le même état et le Doom Rock du combo, à mi-chemin entre MOTORHEAD et BOLTHROWER nous fait un bien fou avant que sur la Warzone, les norvégiens de TURBONEGRO ne ponctuent de la meilleure des manières cette première journée !

Vendredi 20 juin :
Deuxième journée pour le Hellfest 2025 et les artistes féminines sont à l’honneur, en particulier sur la Main Stage 2. On démarre avec SUN, la sensation Brutal Pop du moment qui investit les planches avec sa Pop dansante matinée de growls d’un autre monde tandis que sur la Altar, les FURIES lui répondent à grands coups de Heavy Old-school.
La grosse sensation de la journée arrive ensuite sur la Main Stage 1, et celle-là, on ne l’avait pas vu venir.
CACHEMIRE, le groupe déjà responsable de trois albums et qui s’apprête à sortir « Suffit juste d’une seconde » en octobre prochain investit la scène. Et les nantais ont manifestement les crocs ! Tuniques blanches, kilt pour les quatre garçons et shorty pour Alice Animal , la seconde guitariste récemment intégrée au groupe et déjà connue dans le milieu Rock pour ses productions en solo, la mise en scène en jette et le son est au rendez-vous.

Grosses rythmiques, de l’énergie Rock à revendre, un chant puissant qui te prend à la gorge, des textes qui n’insultent pas l’intelligence du public, ça secoue sévère dans la fosse et le public se laisse embarquer par « L’animal », « Moi être Roi » et autres « Pied au plancher » ! Du plaisir en barres et on ne regrette pas la programmation « rock » de la journée sur cette scène pour coller à la tête d’affiche du jour, un certain MUSE.
Charlotte WESSELS, l’ex-DELAIN prend la suite sur la Main Stage 2 tandis qu’à distance, sur la Altar, les rennais de HEXECUTOR font honneur à leur devise : « Fuck Off And Die » !
Si la bière coule à flot dans les différents bars du festival, les points d’eau disséminés sur le site font également recette tant la chaleur est intense en ce début d’après-midi. Sous le duo de scène Altar – Temple, l’atmosphère est bien étouffante et les allemands de THE NIGHT ETERNAL qui avaient il y a deux ans livré une prestation de grande qualité au Pyrenean Warriors Open Air Festival remettent ça et récoltent une ovation du public.
Les jeunes loups de LAST TRAIN, que j’avais eu la joie de voir sur scène au tout début de leur carrière en ouverture de MUSE aux arènes de Nîmes débarquent sur la Main Stage 1. Le rock du Dernier Train passe toujours ien le cap de la scène, ça joue fort et ça joue bien, ça a gagné en maturité et tempo un peu plus enlevé aurait permis au groupe de marquer un grand coup et d’enflammer un public qui n’attendait que ça.
On continue de faire l’essuie-glace jusqu’à la ALTAR, où les suissesses de BURNING WITCHES lancent leur Heavy sans concession devant un public déjà conquis. Ça riffe dans tous les sens, ça joue vite et précis, ça tranche, ça griffe et les solos de Courtney COX font mouche à tous les coups. Seul regret, le son infâme dû à la structure même du duo Altar – Temple Stages avec son toit en bâches ne rend pas grâce à la force et à la qualité de la musique des cinq musiciennes. Une situation bien dommage et un mal récurrent de ces deux scènes, qui sonnent comme des boites de conserve.
THE WARNING, KITTIE, NERVOSA, les formations féminines s’enchainent sur les Main Stages et la ALTAR, le soleil tape fort et c’est au tour de SPIRITBOX de lancer son set su la Main Stage 2. Mise en scène minimaliste, musiciens tout en noir, et musique clinique. Troisième concert de SPIITBOX de mon côté et toujours la même impression de voir et d’entendre une musique calibrée au millimètre, dosée au gramme près de tous les ingrédients du Métalcore idéal. Ça joue bien, c’est ultra précis, Courtney Laplante a manifestement travaillé sa présence scénique, ses musiciens envoie du gros, mais le tout manque cruellement d’âme.
Il faudra patienter jusqu’à l’entrée en scène de THE CULT sur la scène voisine pour voir à nouveau nos poils se dresser sur les bras. Le groupe de Ian Astbury et Billy Duffy, qui avait foulé la terre clissonnaise en 2011 revient enfin nous revoir et sa classe légendaire est intacte. « Fire Woman », « Wild flower », chaque titre nous embarque dans la discographie exceptionnelle des anglais avec en premier lieu les superbes « Love », « Electric » et « Sonic Temple ». Mention spéciale à Ian Astbury, totalement habité et qui conclura le set de THE CULT par un instant de prière bouddhiste adressé au public.
Arrive alors un des moments forts de la journée avec l’entrée en scène sur la Main Stage 2 d’un des plus grands (le plus grand ?) groupes de Métal symphonique qui soit, EPICA. « Cross the divide », « Victims of contingency », « The last crusade », « Time », les premiers titres s’enchainent et les hollandais font étalage de leur talent. Mené par une Simone Simons au sommet de son art et dont l’album solo « Vermillion » paru en 2024 semble l’avoir propulsée tout en haut de la hiérarchie des front-women, EPICA affiche une cohésion rare et le public, écrasé par le soleil rasant du soir en redemande.

« Arcana », « Fight to survive », « Cry for the moon », chaque titre fait encore monter la température et l’émotion est à son comble sur le final « Consign to Oblivion ». Vivement la tournée européenne, prévue pour début 2026 !
Juste le temps d’un arrêt au stand et retour sur la Altar, où les affreux jojos d’EXODUS s’apprêtent à monter sur scène. Equipés d’un Gary Holt désormais à temps plein et d’un Rob Dukes récemment réintégré, le combo de San Francisco est une véritable machine de guerre qui fait explosé le pit dès les premiers accords de « Bonded by blood ». Et l’heure qui va suivre va connaitre une intensité rare. « War is my sheperd », « Fabulous disaster », « Black list », le thrash des origines, celui qui a donné ses lettres de noblesse au mouvement de la Bay Area, qui a inspiré les plus grands continue d’écrire son histoire et nous en sommes encore une fois les témoins ! Rob Dukes n’a rien perdu de cette rage qui portait le groupe dans les années 2000, Gary Holt et Lee Altus forment le duo parfait de riffeurs de l’extrême, et la section rythmique Gibbons – Hunting est une machine de précision ! « A lesson in violence », « Toxic Waltz », ça monte encore dans les tours et la violence du circle-pit atteint son apogée sur le final de « Strike of the beast ». Un show impérial qui en laissera beaucoup sur les genoux !
Pas le temps de trainer, un pas de coté et nous voilà sur la Temple, où beaucoup se disent que WIND ROSE aurait mérité d’être programmé sur une Main Stage, tant le « buzz » autour de ces garçons a rameuté un public qui rend la fosse inaccessible.
Il est près de minuit lorsque HERMANO prend la suite sur la Valley Stage. Si on perçoit au loin les accords d’un titre de MUSE, on est vite rattrapé par l’entrée en scène de John Garcia et de ses frères d’arme. Déjà présents au Hellfest en 2016 pour un show historique, le combo de l’ex-KYUSS va éclabousser le festival de sa classe. Rock, Stoner, la musique du quintet est tout simplement « classieuse ». C’est beau, ça groove, ça joue dans les hautes sphères et le public décolle à chaque titre.
Il faudra toute la rage et ce brin de folie dans l’œil de Franck Carter, frontman idéal des SEX PISTOLS qui prennent la suite sur la WARZONE voisine pour parfaire et parachever cette expérience à grands coups de « Problems », « God save the Queen » et de l’évident « Anarchy in the UK » ! Historique !
Samedi 21 juin :
Un des points forts du HELLFEST est que sa tenue coïncide quasiment chaque année avec le solstice d’été et donc avec la date de la Fête de la Musique, le 21 juin. Et chaque année, le HELLFEST nous évite donc de subir notre voisin et son groupe de potes qui se prennent pour Kurt Cobain et NIRVANA sur le trottoir d’en face !
La journée démarre tôt, avec dès 10h30, notre compatriotes d’ADX sur la Main Stage 2. Dog et ses potes sont en forme et ce ne sont pas les trente petites minutes accordées sur le programme qui vont plomber leur envie de riffs ! Et pareil pour leurs fans, qui garnissent copieusement la fosse. Et même si le chant de Didier ne trouvera sa pleine expression qu’après plusieurs titres, même si Nono à la guitare aurait pu éviter l’assemblage « bermuda – chaussettes blanches de tennis », la corde sentimentale aura vibré sur « Déesse du crime », « Division blindée » et « Caligula ».
Il va alors souffler une belle bourrasque juste à côté, sur la Main Stage 1. Lucy Sue, l’ex-FURIES qui avait bluffé la fosse il y a trois ans en s’invitant sur scène pour jammer sur un titre avec les STEEL PANTHER déboule pour une demi-heure de hard-rock thrashisant et bourré de vannes qui en disent long sur le bonheur que partage à ce moment le groupe sur scène. Mention spéciale à « Ride the wired wild tiger », titre issu de l’album à venir et sur lequel Satchel lui-même a offert le solo, et bravo à Lucy qui a largement été récompensée pour sa persévérance.
La suite, ce sont les norvégiens de AUDREY HORNE qui nous balancent une grosse claque comme ils en ont l’habitude, tandis que URNE écrase tout sur la Altar. Le soleil tape fort mais n’empèche pas Mattias « IA » Eklundh, le leader de FREAK KITCHEN de monter sur scène affublé d’un bonnet pour quarate cinq minutes d’un Métal prog’ de haut vol, tout en huit cordes et entrecoupé de vannes fines et légères comme un krisprolls !
On reste sur les Main Stages pour accueillir les danois de D.A.D. Les responsables du fameux « No fuel left for the pilgrims », sorti il y a déjà près de 35 ans continuent, album après album, tournée après tournée, à magnifier leur Hard-Rock tout en classe et en riffs de guitare tout en vibrato, marque indéniable du groupe à côté de la basse à deux cordes de Stig Pedersen.
Tant qu’à griller, autant le faire bien et on reste devant les Main Stages pour l’arrivée des pirates de VISIONS OF ATLANTIS, combo de Métal symphonique autrichien drivé par un chanteur italien et surtout par sa pièce maitresse, la chanteuse française Clémentine Delauney avec au final un gros carton tellement la grâce et le talent de sa frontwoman auront conquis le public.
Et on poursuit, toujours sur les scènes principales avec un habitué du HELLFEST, déjà venu avec son groupe solo mais également avec SLASH et ALTER BRIDGE, j’ai nommé Myles KENNEDY. Pas de « The ides of March » dans la setlist, un de mes titres préférés, mais une sélection du meilleur de cet artiste exceptionnel avec à la clé cinq titres de son dernier album en date, « The art of letting go », et trois petites perles venant de « The year of the tiger » et de « The ides of March ».
Tu connais STICK TO YOUR GUNS ? Les californiens ont tout défoncé sur la Warzone et leur dernier album en date « Keep planting flowers » est un must de l’année 2025 !
Autre moment fort de l’édition 2025 du festival, la présence de SAVATAGE sur l’affiche ! Les américains, dont on pouvait légitimement se demander s’ils allaient enfin passer à l’acte en se reformant au moins le temps d’une tournée sont à Clisson. SAVATAGE, ce monument du Métal US, responsable entre 1985 et 1994 de bombes telles que « Hall of the Mountain King », « Gutter Ballet » ou encore « Streets » est dans la place et la tournée des festivals dans laquelle le groupe s’est lancé depuis fin avril dernier autour du monde génère un gros paquet d’émotion chez ses fans. Seul bémol, l’absence du grand patron, du boss, de celui qui par son timbre de voix fait à mon sens l’identité et le caractère unique du ‘Tage, le chanteur Jon Oliva.
Le garçon, bien affaibli par le poids des ans et frappé par une sclérose en plaques récemment diagnostiqué est resté en Floride. Et même si depuis 1994, il se contentait dans le groupe d’assurer es chœurs et les claviers, même si son successeur au micro, Zakk Stevens fait sacrément bien le job, je ressens un pincement au cœur à l’arrivée sur scène des six musiciens, dont le dernier contact était le festival de Wacken en 2015 et le fameux double concert SAVATAGE / TRANSIBERIAN ORCHESTRA sur les deux Main Stages du festival allemand.
Al PItrelli, Chris Caffery, Zakk Stevens, John Middleton, Jeff Plate apparaissent sur les planches, les premiers accords de « Welcome » résonnent dans la sono et c’est parti pour une heure de pur bonheur. « Jesus Saves », « Handful of Rain », « Gutter Ballet », « Edge of thorns », le superbe « Believe », synchronisé avec une video qui voit Jon Oliva derrière un piano chanter en duo avec Zakk, et le final « Power of the night / Hall of the Mountain King », la séquence « Emotion » aura été forte tandis que l’esprit de Chris Oliva, le frère de Jon disparu en 1993 sera venu visiter pas mal de festivaliers en cette heure déjà avancée de la journée.
Toujours pas de temps mort, les Main Stages nous offrent en ce samedi torride une affiche de rève et sur la première scène apparaissent les deux maitres de la six-cordes, Joe Satriani et Steve Vai. Les deux maestros et non amis se sont lancé avec le projet SATCHVAI dans une tournée mondiale en duo, épaulés par un Marc Mendoza impérial à la basse et au chant. « Zeus in Chains », « Ice 9 », « Surfing with the alien », « Teeth of Hydra » sur lequel Steve fait étalage de son génie sur le fameux instrument à trois manches imaginé par ses soins, « Satch Boogie », … chaque titre est l’occasion pour chacun des deux garçons de se succéder devant des fans ébahis ou de se lancer dans des duels de guitare à vous décrocher la mâchoire. Le niveau technique est stratosphérique et le plaisir des musiciens se lira sur leurs visages tout au long d’un set ponctué par une cover de « Born to be wild » en guise de final.
Que du bonheur, prolongé par un « War pigs » lancé dans la sono qui annonce l’entrée en scène sur la Main Stage 2 de JUDAS PRIEST. Autre monument de l’histoire de notre musique adorée, le combo de Birmingham qui semble passer sa vie sur les routes présente ce soir un show éloigné des setlists en forme de « best-of » auxquels il nous avait habitué ces derniers temps. Jugez plutôt : pas moins de huit titres issus de l’album « Painkiller » sur les quatorze morceaux joués ce soir ! « All guns blazing », « Hell patrol », « Night crawler », « A touch of Evil », le fameux « Painkiller », l’album phare du Priest est revisité dans ses moindres recoins et les fans sont aux anges.

Ritchie Faulkner fait une fois de plus le spectacle, Andy Sneap semble avoir pris une sacrée assurance à la deuxième guitare et les deux six-cordistes encadrent un Rob Halford sur lequel le temps n’a que peu de prise. Ça riffe, ça ciselle, ça tranche, ça plombe, le Heavy Metal est célébré comme il se doit par un de ses pères fondateurs pour lequel on ne peut avoir que du respect. Vivement la prochaine dose, à la mi-juillet au festival de Carcassonne !
Direction la Valley Stage ! Il est près de minuit et RUSSIAN CIRCLES lance son set devant un public connaisseur et conquis d’avance. Le groupe de Chicago, responsable de petits bijoux tels que « Geneva », « Memorial » et le récent « Gnosis » est passé maître dans l’art du Post-Rock instrumental et balance une grosse claque à ses fans avant que TURNSTILE ne porte l’estocade finale sur la Warzone.
En l’espace de quatre albums et autant de EP, le combo de Baltimore a imposé son Punk Hardcore moderne aux quatre coins de la planète et ce soir encore le groupe de Brendan Yates va faire la preuve de sa puissance devant une fosse pleine à craquer. « Never enough », « Pushing me away », « Holiday », les titres sont courts, «in your face » et même si les samples électro qui ponctuent le set ont tendance à casser le rythme du concert, l’ensemble donne une impression de maîtrise totale du sujet. Il est 02h00 du mat’, le « Pull Me Under » de DREAM THEATER résonne sur tout le site depuis la Main Stage 2, une troisième journée s’achève de la meilleure des manières.
Dimanche 22 juin :
Réveil aux aurores pour ce quatrième et dernier jour de festival. L’appel des Main Stages est trop fort et il est hors de question de trainer vu le programme de la journée.
On démarre avec les parisiens d’ASHEN sur la Main Stage 1, menés par un Clem Richard qui prend son rôle de frontman très au sérieux et n’a aucun mal à entrainer le public dans son sillage. Le groupe, dont le premier album « Chimera » est attendu pour la rentrée donne tout, et la cover du « Smell like teen spirit » est parfaitement intégrée dans une setlist qui fait vivre en live les singles déjà disponibles sur les plateformes. Cerise sur le gâteau, l’apparition de Will Ramos le growleur de LORNA SHORE qui vient balancer quelques borborygmes bien sentis à la plus grande joie de Clem !
Attention, gros morceau sur la Main Stage 2 avec l’entrée en scène de NOVELISTS. Le groupe parisiano-marseillais qui a l’honneur cette année de chauffer le public hexagonal avec la tournée Warm-up de l’édition 2025 du Hellfest débarque devant le public armé de son nouvel album, « Coda ». Et le carton est total : Camille Contreras est impeccable de maitrise vocale et tient le front de scène en patronne, et à ses côtés, les interventions de Florestan et Pierre, les deux guitaristes, sont magistrales et donnent la mesure de la maitrise technique des deux garçons, et du reste du groupe d’ailleurs.
Enorme succès pour NOVELISTS qui se posent en leader la scène Metalcore / Metal moderne française aux côtés des monstres que sont en passe de devenir LANDMVRKS, pour ne citer qu’eux.
Direction la Temple, où ALUK TODOLO s’apprête à monter sur scène. Le trio instrumental dont le dernier album en date « Lux » a tourné et retourné ces derniers mois sur ma platine n’a aucun mal à plonger son public dans un état second.

Malgré la chaleur et le soleil qui tape toujours aussi fort dehors, le groupe parvient à installer une atmosphère feutrée et intimiste et magnifie au fil de sa prestation son Occult-Rock hypnotique. Mention spéciale à la mise en scène du set avec cette grosse ampoule pendue à l’aplomb du kit-batterie et dont le filament va tout au long des titres, réagir à l’intensité du jeu des trois garçons, jusqu’à remonter progressivement en fin de show, assistée en cela en coulisse par mon ami Rémi, responsable de la corde et de la poulie !
Retour sur les Main Stages où le public n’a d’yeux que pour POPPY, artiste américaine évoluant dans un Electro-pop/Indus-pop/Pop Metal et dont les dernières productions en date l’ont vu explorer les contrées sombres de la musique. Et sa présence sur l’affiche du Hellfest n’est pas une incongruité, la jeune femme ayant déjà partagé la scène avec les DEFTONES et GOJIRA aux States et ses collaborations avec les BAD OMENS sur « V.A.N. » ou KNOCKED LOOSE et le titre « Suffocate » montrent à quel point la belle sait exprimer sa rage.
Et de rage il en fut question avec le groupe suivant, les fameux LORNA SHORE dont le chanteur Will Ramos doit être diplômé en plomberie tellement il maitrise des gargouillis de l’évier bouché ! Incroyable !
La suite, c’est KYLESA qui fait son grand retour sur la Valley Stage qui s’en charge, de même que MOTIONLESS IN WHITE sur la Main Stage 2.
Déjà présents en 2023 sur les mêmes planches et après avoir sillonné l’Europe en début d’année, les américains reviennent à Clisson avec de sérieux arguments et une maitrise parfaite de leur Metalcore mélodique qui va mettre la fosse à genoux à grands coups de « Meltdown », « Sign of Life », « Necessary Evil » et le final traditionnel « Eternally Yours ». Imparable ! Rendez-vous est déjà pris pour le retour annoncé du groupe en 2026 pour une nouvelle tournée qui passera par Paris, Lyon et Toulouse.
La suite est tout aussi excitante et se fait sans temps mort sur la Main Stage 1, avec REFUSED. Les suédois, qui tirent leur révérence date après date sur leur tournée actuelle vont durant une heure magnifier leur Punk Straight-edge devant un public aux anges. « The shape of punk to come », « Malfire », « Rather be dead », « deadly rythm », le groupe est de tous les combats et chaque titre retransmet l’engagement du combo d’Umea jusqu’au « New Noise » final ». Historique !
La journée s’étire et les pères du Death suédois UNLEASHED s’emploient à démonter la ALTAR.
Pendant ce temps, ce qui est de mon point de vue la plus grande incongruité de l’édition 2025 du Hellfest rassemble un monde fou sur l’ensemble des fosses des deux scènes principales. CYPRESS HILL, les maîtres du Hip-Hop de Los Angeles investissent la scène et vont durant une heure, faire chavirer le public. Responsables de monuments tels que « Black Sunday » ou encore « Skull and Bones », les garçons font se mettre le public dans la poche en un rien de temps et c’est une marée humaine qui va répondre à chacune de leur sollicitation avec comme point d’orgue le hit « Insane the brain ».
Et pendant ce temps, sur la Warzone, WALLS OF JERICHO battait un record avec une septième participation dans l’histoire du Hellfest et un show violent à souhait ! Bien joué, Candace !
La journée est passée comme une balle, tout comme ces quatre derniers jours et pourtant, un autre grand moment de cette édition se prépare sur la Valley Stage. La nuit s’installe progressivement et il est temps pour Jerry CANTRELL de monter sur scène. L’illustre guitariste et leader d’ALICE IN CHAINS qui poursuit en parallèle de son groupe, une carrière solo revient pour la quatrième fois à Clisson avec dans ses flight-cases un casting de choix puisqu’accompagné entre autres de Greg Puciato (ex-DILLINGER ESCAPE PLAN) au chant et par Roy Mayorga (SOULFLY, STONE SOUR) à la batterie.
Que dire sinon que le garçon, qui fait actuellement la promo de son récent album « I want Blood » peut jouer ce qu’il veut mais que son public n’attend qu’une chose, chavirer de bonheur lorsque le groupe revisite l’album « Dirt » et nous offre « Them Bones », « Down in a hole », « Would » ou encore le superbe « rooster ». Un bonheur total qui me fera totalement passé à côté du set de KNOCKED LOOSE sur la Warzone malgré ma position sous une des colonnes de la sono !

Il est 00h30, le HELLFEST 2025 s’achève dans un grand feu d’artifice qui illumine une dernière fois le site avec dans la tête de nombre de festivaliers une idée fixe, remettre ça en 2026 !
YvesZ.