GOJIRA + AVATAR – Nîmes, Les Arènes, France – 02 juillet 2023
Grosse affluence aux abords des arènes de Nîmes en ce dimanche soir, pour la venue dans ce lieu à la force historique certaine de notre fierté nationale, j’ai nommé GOJIRA.
Après avoir mis à sac l’Accor Hotel Arena en février dernier, et tout juste de retour d’une tournée US triomphale avec MASTODON, GOJIRA coche une nouvelle case dans sa to-do-list des lieux emblématiques dans lesquels le groupe n’en finit pas d’asseoir sa stature internationale. « ça, c’est fait ! », s’exclamera Joe Duplantier à la fin du set des basques. Fait, et bien fait pourrait-on rajouter, tant le public ressortira de cette soirée, à genoux et complètement électrisé.
Il est 20h30 tout juste lorsque devant un public médusé qui vient de blinder les arènes romaines, surgit sur scène le guitar-tech d’AVATAR, pour un instant hors du temps. Cagoule de bourreau en vinyle noir, torse nu avec la bedaine blanche et bien dégueu en avant, pantalon taille-trop-basse avec sourire du plombier en prime et armé d’une gratte qu’il fait hurler comme un damné au nez et à la barbe des premiers rangs qui ne comprennent pas du tout le plan ! A mi-chemin entre « l’exécuteur » et « la chose » …
Après un tel spectacle, il faudra tout l’art de la mise en scène des suédois pour nous sortir de notre sidération. Et le set d’AVATAR est lancé par un Johannes Eckerström (chant) émergeant d’une caisse, devant le kit – batterie pour une heure de dinguerie à rendre le public complètement chèvre !
Comment définir AVATAR sinon comme un mix entre Alice COOPER pour le maquillage et l’attitude scénique de son frontman, RAMMSTEIN pour le coté martial de la musique, une dose de Devin TOWNSEND période « Lucky Animals », le tout faisant penser à une antithèse du Marilyn MANSON de la fin des 90’s, à savoir un truc bien barré mais fun à souhait.
On aime ou pas, mais c’est bien foutu et même si cette dernière date de tournée laisse entrevoir un groupe qui espère un break salvateur, on apprécie de voir les musiciens se la donner, tout heureux qu’ils sont de renouveler l’expérience vécue en 2019 en ouverture de SLIPKNOT.
« Dance Devil Dance », «Chimp Moshpit », « Puppet show », la setlist fait la part belle aux hits du groupe et le public en redemande. Johannes occupe toute la scène, fait le show, sourire déglingué en travers du visage et les autres musiciens, réglés au millimètre, bétonnent chaque titre.
Si « Tower » permet à tout le monde de souffler cinq minutes, « Colossus » nous écrase de sa lourdeur et le duo « Smells like a freakshow / Hail the apocalypse » ponctue un set mené tambour battant par un combo dont la popularité ne cesse de grimper et qui confirme que sa réputation « live » n’est pas usurpée.
La suite, c’est évidemment GOJIRA. La meilleure chose qui soit arrivée au Métal hexagonal depuis la création de l’Univers ! Rien que ça ! Un public chaud bouillant, un groupe qui cartonne sur la scène internationale, une capacité de fédération sans pareil, les ingrédients sont réunis pour une soirée qui va s’avérer exceptionnelle.
Dès l’apparition des silhouettes du groupe à travers les fumigènes, le ton est donné. La clameur du public révèle l’excitation des fans et les premières notes de « Ocean Planet » libèrent la fosse et les gradins. Le son est massif, les lights rendent grâce à l’atmosphère changeante de chaque titre et « Born for one thing » et « Backbone » font vaciller les plus robustes, dans la fosse.
Mario, toujours aussi monstrueux derrière son kit-batterie est d’une rigueur implacable et son jeu, explosif en diable, booste chaque titre tandis qu’un Joe impérial nous envoie un « Stranded » de premier choix dans la face, suivi du fabuleux « Flying whales ».
Tel un être vivant, les arènes vibrent au rythme des pulsations de « The art of dying », « Another world » nous transporte dans un univers parallèle et « L’enfant sauvage » fait chavirer le public. Quel bonheur de vivre un tel moment, et de voir le groupe à pareille fête.
« Our time is now » maintient la pression et la communion est totale sur un « The chant » qui voit l’ensemble des fans reprendre le refrain à l’unisson. Un grand moment, que « Amazonia » et « Silvera » magnifieront encore pour le plus grand plaisir des premiers rangs, en osmose totale avec les musiciens. La production, plus sobre que les dernières venues du combo basque au Hellfest 2022 ou encore lors de sa dernière tournée hivernale en début d’année laisse la part belle à la musique et le talent de chacun des quatre garçons vous explose encore plus au visage.
Il est 23h40 lors que le groupe salue une dernière fois son public, après un enchainement final « Vacuity / The gift of guilt » qui aura mis tout le monde d’accord sur la stature de GOJIRA. Un grand parmi les grands, qui par son art, son inspiration et son état d’esprit impose son leadership sur la planète Métal.
Merci Joe, Mario, Jean Michel et Christian pour cette nouvelle soirée, ce moment de connexion, à la fois éphémère et intemporel dans un lieu ô combien chargé de symboles et d’histoire.
Le mot de conclusion revient à Joe, toujours aussi à l’aise dans ses prises de parole : « Merci à tous d’être venus, sinon il n’y aurait eu personne. C’est déjà arrivé à d’autres, comme les PINK FLOYD lorsqu’ils ont joué à Pompéï. Ils étaient deux, c’était nul » …
YvesZ.
Crédits photos : GOJIRA et Festival de Nimes