HELLFEST 2007 – Clisson, France – Du 22 au 24 juin 2007
HELLFEST FESTIVAL 2007
Clisson, France
22, 23 et 24 juin 2007
Orga : HellFest Productions
Il nous en aura fallu, du temps, à la rédaction de LEPROZY pour pondre ce live-report. Fainéantise ? Nonchalance ? Paresse ? Non, rien de tout ça. Simplement la volonté d’analyser cet évènement avec le maximum de recul et ne pas se laisser entraîner par le climat passionné et pour le moins électrique qui a régné dans les semaines qui ont suivi ce week-end de boue et de son.
Parce que s’il y a bien un festival qui, en France, aura fait couler des litres d’encre et excité les pixels sur les forums spécialisés, c’est bien l’édition 2007 du Hellfest, à laquelle on prédisait pourtant le plus grand des succès. Voyez plutôt : Une affiche à tomber par terre, avec entre autre, SLAYER, MACHINE HEAD, KORN, EMPEROR, ou encore MEGADETH, plus grosse et alléchante que celle du défunt FuryFest 2005, une organisation forte d’une expérience de plusieurs années, et 30 000 fans attendus pour créer l’équivalent français du Grasspop, des Gods of Metal ou encore du Sweden Rock, pour ne citer que certains des plus illustres des festivals européens.
C’est donc plein d’espoir et électrisés par toutes ces promesses d’un week-end de fureur sonore que Fully et moi, rejoints par d’autres warriors et defenders de tout poil nous retrouvons en plein cœur de la campagne nantaise, à peine remis du show cataclysmique de SLAYER la veille à Barcelone. Tout semble paisible en ce jeudi soir dans CLISSON, mais déjà, les premiers nuages noirs ont pris place dans le ciel et c’est une copieuse averse qui nous accueille alors qu’au même moment, Phil et Christina sirotent des bières à Zaragosse avec leurs nouveaux potes espagnols, devant la scène des Monsters of Rock sous la canicule !
Vendredi 22 juin :
Malheureusement, cet épisode n’est qu’un avant-goût de ce qui nous attend par la suite et après une nuit de repos, c’est sous un ciel bas et chargé que chacun émerge pour le grand jour. Comme en 2006, la ville d’ordinaire si paisible prend aujourd’hui des allures de camp retranché, avec le LECLERC comme place forte. Tandis que les forces de l’ordre ont pris place aux endroits stratégiques de la commune, la gare libère des hordes de fans accueillis par une pluie fine tandis que des files ininterrompus de véhicules bouchent les artères principales.
Il est midi lorsque nous rallions le festival avec l’espoir que deux ou trois bières nous ferons bien vite oublier ces aléas météorologiques quand, à l’approche du site, nous apercevons une énorme fumée s’élever à l’arrière de la scène principale. A l’entrée, des centaines de fans se massent déjà devant les différents préfabriqués afin d’échanger leurs billets contre un pass – bracelet. L’ouverture des portes étant programmée avant 14 heures, pour l’entrée en scène des premiers groupes, la confiance est encore de mise et personne ne se doute du chaos qui va suivre.
Car à partir de là, tout commence à déconner. A l’intérieur du site, la commission de sécurité qui se réunit pour valider les installations et donner son aval à l’ouverture du festival, est aux premières loges face à l’incendie qui vient de se déclarer. Un générateur est en flamme et vu la rigueur dont font preuve les représentants du Préfet, de la municipalité, des sapeurs pompiers et de la gendarmerie dans ce genre de commission, le principe de précaution prend en cet instant toute sa dimension. Chacun ouvre un parapluie large comme un chapiteau et l’organisateur est sommé de trouver une solution de secours, sans quoi c’est retour à la maison pour les milliers de métalleux qui dehors, commencent à trépigner tandis que chaque averse sappe un peu plus le moral des troupes.
Les organisateurs, qui, plus tard, exposeront cette situation dans la presse, indiquant que le HELLFEST est passé à deux doigts de l’annulation pure et simple, ont manqué à ce moment-là, de clairvoyance en omettant d’informer le public de la situation. Au fil des minutes qui s’égrainent, la tension ne cesse de grimper dans la foule et les cannettes de bière commencent à voler. Les comportements imbéciles comme celui de ce fan qui grimpera sur les cabanons avant de s’en faire déloger par un agent de sécurité, ou celui du crétin qui arrachera le volet roulant d’une des caisses exacerbent la tension et on comprend alors que les premiers groupes à l’affiche vont jouer devant leurs roadies … si jamais ils jouent !
15 heures. La météo est toujours aussi capricieuse et l’entrée du festival est maintenant occupée par des milliers de fans. L’herbe a laissé place à la boue et notre passage le matin même au Sport 2000 du coin pour s’équiper de K-way a été une idée lumineuse. Pauvre Denis et sa veste à patches flambant neuve ! Enfin, après une attente interminable, les caisses ouvrent. Les premiers arrivés subissent la pression de la foule, qu’une distribution de bracelets dès la veille aurait pu mieux canaliser. C’est un joyeux bordel, chaque local étant dédié à la presse, aux invités, aux détenteurs d’un pass trois jours ou un billet à la journée. Les portiques, ridiculeusement étroits, nécessitent de traverser une mare de boue tandis que les vigiles, bien évidemment zélés, fouillent méticuleusement chaque sac et se désespèrent vite du fonctionnement aléatoire de l’unique lecteur de code barre qui permet de valider les nombreux billets imprimés sur le web.
Tandis que LYZANXIA vient de dérouler son set sur la Gibson Stage (la deuxième scène du festival) devant quelques chanceux, je parvient enfin à passer l’entonnoir de l’entrée en ayant fait mon deuil de la prestation de DEW-SCENTED, qui aura finalement été annulée. Pauvres allemands, les festivals français ne leur réussissent pas et après le naufrage du Metalliance en 2006, les voilà à nouveau victimes, au grand damne de leurs fans. Il est un peu plus de 16 heures et ma grande naïveté me fait espérer d’assister à l’intégralité du set de LAMB OF GOD sur la Main Stage. La vision de terreur à laquelle je suis alors confronté ne peut être décrite. Face à moi, le pit de la scène principale s’est transformé en champs de boue circonscrit par de la rubalise, et une quinzaine de pauvres bénévoles finissent de creuser à la pioche une tranchée pour passer les câbles du nouveau générateur vers la table de mixage. Au même moment, le système d’échange de la monnaie contre des jetons pour les consommations montre ses premières faiblesses et la rupture de stock des précieux sésames est proche.
Et je ne vous parle pas des sanitaires, quasiment inexistants, et de l’unique point d’eau introuvable. Une chose est claire, même si la météo est un facteur sur lequel on ne peut pas agir lors d’un festival en plein air, on peut s’interroger sur la manière dont l’organisation du festival a préparé son affaire, et ce quand on se rappelle la qualité de l’édition 2006. Depuis, ces derniers s’en sont largement expliqués dans la presse mais force est de constater que même si l’étroitesse du budget disponible peut expliquer des services très limités et justifier certains manques, ces éléments ont bien plombé le moral et l’enthousiasme de nombreux fans. Et surtout des filles, obligées de sortir du site et donc de se frotter au zèle des vigiles à l’entrée et à des files d’attente inconcevables, pour atteindre un sanitaire digne de ce nom.
Encore sous le coup de l’immense déception du passage à la trappe du set des LAMB OF GOD, un premier signe d’espoir réchauffe le public avec le regain d’activité qui se fait jour sur la main stage. Malgré un sol dévasté sur lequel de la paille va être répandue, et un horaire fortement décalé, les premiers riffs de » Nothing remains » marquent l’entrée en scène de CHIMAIRA. On veut alors croire à la remise des choses à l’endroit, que tout ce chaos est terminé et sera bien vite oublié. Le combo de Cleveland donne tout pour faire monter la température et va chercher dans son répertoire quelques brûlots appropriés comme » Resurrection « , » Severed » et le terrible » Pure hatred » qui clôt un set brutal et rempli de colère.
Tandis que la situation n’est pas plus réjouissante devant la Gibson Stage, UNEARTH puis EARTH CRISIS vont tout donner, à tour de rôle, à un public enfin libéré de la prise en otage que fut l’attente à l’entrée du site. Retour sur la Main Stage où les techniciens donnent le meilleur d’eux-mêmes pour rattraper le retard sur le timing. MASTODON, qui décidément, n’en finit pas de tourner apparaît sur scène sous les acclamations d’un public qui, après la pluie, subit un vent qui fait vaciller les enceintes et mange la moitié du son de la formation d’Atlanta. Malgré tous leurs efforts et quelques perles comme » Iron tusk « , » Aqua Dementia » ou encore le très bon » Capillarian crest « , les quatre pistolleros auront toutes les peines du monde à faire décoller leur set et quittent la scène avec une pointe d’exaspération de la part des deux guitaristes.
Juste le temps de faire un tour de reconnaissance au Metal Market, installé dans le gymnase tout proche et donc au sec, avant de reprendre ma place devant la scène principale pour l’entrée en piste d’HATEBREED. Et là, c’est du sérieux. Le vent est enfin tombé, la pluie semble s’être calmée, et le son peut se stabiliser, permettant au groupe d’écraser le public sous son Hard-core surpuissant. Orientant son début de set vers des titres canons issus du récent » Supremacy « , HATEBREED , mené par Jamey Jasta et le massif Sean Martin fait exploser un public dans lequel les circle pits permettent à chacun de se réchauffer en ce début de soirée. » Never let it die « , » Perseverance « , » Last breath » ou encore le final sur » I will be heard « , chaque riff permet à chacun d’expulser sa colère et le pit ressemble à un champs de bataille. Enorme.
Ayant pour ma part passé pas mal de temps sous la tente (celle du festival pas du camping^^), difficile de ne pas parler du concert de DESTINITY ! alors qu’une grosse averse disperse toute le monde, la tente ne tarde pas à se remplir alors que les lyonnais s’apprêtaient en montant sur scène à donner un de leur plus beau concert…en tout cas le meilleur que j’ai pu voir d’eux ! les nerfs bien à vif par quelques galères vécus en coulisse, ils n’ont pas mis longtemps à mettre toute leur fougue dans ce show, où les fans ont su répondre présent. Fort d’un thrash death mélodique qui fait merveille sur scène, les lyonnais auront ce soir marqué par mal de points devant ce public qui réunis un nombre incalculable de nationalités.
Mick est ici dans son élément et saura communier comme il se doit avec les premiers rangs, en finissant bien sur par un slam dans le public ! Par la suite UFYCH SORMEER et HACRIDE (le groupe qui monte…) sauront eux aussi saisir leur chance de jouer sur un tel festival. En tout cas le fait qu’il y ait trois scènes comme au Fury’05 me va très bien, d’autant qu’ici il n’y a pas beaucoup à marcher !
La tension ne baisse pas avec l’enchaînement du meilleur effet constitué par le set de BRUTAL TRUTH sur la Gibson Stage. Dan Lilker et ses potes, que l’on n’espérait pas revoir de sitôt par chez nous livrent un set en béton constitué des meilleurs titres de leur discographie. » Pork farm « , le terrible Dead smart » ou encore les » tubes » que sont » Trend kill suicide » et » Walking corpse » font décoller un public englué dans la boue et qui ne demande qu’à oublier les désagréments de l’après midi.
Le relais est pris sans attendre sur la Main Stage par un MACHINE HEAD au top de sa forme. Mené par un Robb Flynn fédérateur qui quelques minutes auparavant, coachait encore tous les intervenants présents derrière la scène, en leur assurant que chacun devait tout donner pour le public, le groupe attaque son set par un » Clentching the fist of dissent » tonitruant. Fort du récent » The blackening » considéré par beaucoup comme le » Master of Puppets » des années 2000, le combo va atomiser le parterre de fan de son thrash que trop de grincheux assimilent un peu rapidement à du métalcore.
Non, c’est bien de thrash dont on parle ici, du gros, du lourd, du massif, joué par un des meilleurs groupes du moment avec la fureur, la rage et une foi inaltérée. Comme au WACKEN 2005, où le groupe avait fait un carton dans des conditions météo similaires, Rob Flynn prend le public à la gorge, harangue ses fans, les flattent, les fait hurler, se démène comme un beau diable, épaulé par son pote Phil Demmel à la seconde guitare et son fidèle lieutenant, le massif Adam Duce à la basse. Le set est déroulé pied au plancher, rythmé par les riffs démentiels d’un » Aesthetics of hate » heavy à mort, un » Old » furieux au possible, et un » Halo » audacieux avec ses lignes de chant clair parfaitement maîtrisées. » Take my scars » me fait péter la tête et l’enchaînement final » Descend the shades of night » et l’incontournable » Davidian » termineront le travail de sape d’un groupe au top de sa forme. Assurément le show du jour, en ce qui me concerne.
Le retard accumulé est progressivement rattrapé et c’est à l’heure prévue que ENSLAVED se présente sur la Gibson Stage. Remplaçant au dernier moment MAYHEM, dont le batteur Hellhammer vient de se fracturer le bras, les norvégiens saisissent là une nouvelle opportunité de démontrer l’efficacité live de leur Black prog’. J’aurai d’ailleurs deux nouvelles occasions de constater la montée en puissance du combo, d’abord au Wacken allemand puis au Brutal Assault tchèque, le mois d’août suivant.
Arrive alors un autre des grands moments de la journée. Après la tornade MACHINE HEAD, voici le cyclone SLAYER. Suite au show donné deux jours plus tôt au Razzmatazz de Barcelone, qui nous avait mis sur les rotules, la bande à Kerry King confirme sa bonne forme et foule aux pieds l’image de groupe en roue libre que ses prestations en festivals lui ont (à juste titre), collé au corps ces dernières années. Entamant de manière inhabituelle son set par un sublime » South of Heaven » rapidement suivi d’un » Silent scream » rageur, les californiens annoncent d’entrée la couleur. Aucune concession. Armé d’une set-list aux titres colossaux, le combo en veut et semble vraiment déterminer à asseoir sa domination sur une scène où de nombreux prétendants tentent d’établir un nouveau règne. SLAYER rappelle au public qui sont les patrons de la scène thrash, et ce pour encore un bon moment.
» Cult « , » Disciple « , Die by the sword « , » War ensemble » et son intro démentielle, les titres les plus récents s’intercalent parfaitement aux hits du groupe pour le plus grand bonheur de nos tympans. Si Jeff Hennemann, fidèle à lui-même, reste très en retrait et ne montre aucun signe de complicité avec les fans, ce sont bien Kerry King et Tom Araya qui ont repris le chemin de la communication avec une fan-base toujours aussi fidèle tandis que Dave Lombardo est toujours aussi magistral derrière ses fûts.
Le triptyque final, composé de » Raining blood « , du fameux » Mandatory Suicide » et de l’ultime » Angel of death » ponctuera un set génial, nous laissant tous espérer un retour en Europe du géant américain au plus tôt.
Il est minuit passé lorsque CANNIBAL CORPSE entame son set sur la Gibson Stage. Le passage de relais avec SLAYER est impeccable et permet aux fans de prendre une double dose de sauvagerie musicale en un rien de temps. Soudé à l’extrême, le combo floridien mené par un Corpsegrinder aux vocaux toujours aussi impressionnants ne fait une nouvelle fois, aucune concession. Présentant comme à son habitude, un show sans fioriture au cours duquel sa musique suffit à faire le spectacle, CANNIBAL CORPSE écrase la concurrence et impose sa suprématie sur une scène Death métal qui a rarement été aussi vivace, à grands renforts de » Hammer smashed face « , » I cum blood » et le poétique » Fucked with a knife « .
Après le carton de shows tels que ceux de HATEBREED, MACHINE HEAD, SLAYER ou CANNIBAL CORPSE, nombreux sont ceux qui ont en grande partie oublié les galères du début de journée, et chacun se dit que KORN, tête d’affiche de la soirée, va définitivement balayer ce mauvais souvenir. Il faut malheureusement croire que c’est la poisse définitive, ultime, que les organisateurs vont connaître aujourd’hui. Au lieu d’une scène prête pour la grande messe, chacun dans le public assiste éberlué à un autre spectacle sur la Main Stage. Les roadies terminent en effet de ranger le matériel, les techniciens bâchent les tables de mixage et un des organisateurs prend le micro pour annoncer que le groupe, qui était bien présent sur le site, a décidé de filer sans jouer, au prétexte que les conditions de sécurité n’étaient pas remplies.
Questionnant un des proches du boss du festival dans l’espace presse, ce dernier me donnera la version reprise depuis dans la presse, selon laquelle le groupe n’avait pas du tout envie de jouer à cette heure tardive (il est près d’une heure du matin), et qu’après que le manager se soit assuré que leur cachet avait bien été viré, le bus du groupe a repris la route, direction la Belgique et le Graspop. Imaginez la déception des fans, KORN ayant déjà annulé leur participation à l’édition 2006 pour cause de maladie de Jonathan Davis, et la colère de ceux venus spécialement pour cette première journée pour eux et LAMB OF GOD ! Pourquoi en sachant cela, la direction du festival n’a pas proposé la place de tête d’affiche à ces derniers ? Et quand j’apprends que pour le même cachet, les organisateurs ont longtemps hésité entre programmer KORN et un certain AEROSMITH, je frise le malaise !
La soirée se termine alors sur une note amère et c’est sous un crachin tenace que nous regagnons notre camping tandis que quelques abrutis balancent des cannettes de verre sur la route ou couchent des barrières ceinturant le site. Une dernière bière et je m’écroule enfin dans mon fidèle Kangoo Nuclear Blast pour une nuit de plomb et sans rêve.
Samedi 23 juin :
Une pluie fine mais toujours inquiétante menace toujours le week-end à notre réveil. Le camping municipal est décidément un havre de paix comparé au chaos qui règne sur celui du festival, et après une bonne douche (celui qui dit qu’on est des » False » se prend une baigne !) nous mettons le cap sur le site du Hellfest, à la sortie de la ville.
Notre prévoyance en matière d’horaire est salutaire et nous passons sans encombre le filtre de l’entrée alors que de (trop) nombreux festivaliers seront bloqués par des fouilles systématiques leur faisant louper le début de la journée.
La météo devient plus clémente lorsque AFTER FOREVER s’annonce sur la Main Stage. Le combo hollandais, dont le leader Sander Gommans est remplacé sur la tournée par George Oosthoek, transfuge d’ORPHANAGE pour cause de problèmes de santé, dispose de trente petites minutes pour réveiller le public et va donc à l’essentiel. Axant son set sur le récent et très bon » After Forever « , mené par Floor, à la voix aussi envoûtante que son physique, AFTER FOREVER s’attire les faveurs d’un public pas vraiment typé » groupes hollandais à chanteuse « , avec ses » Evoke « , » Transitory « , le hit » Energize me » et le final » Monolith of doubt « .
Juste le temps de faire un tour dans le Metal Market et voilà VADER qui lance son set. Le groupe polonais qui passe sa vie sur la route, livre un show puissant et même si le public a un peu de mal à se mobiliser en ce début d’après midi, la sauce finit par prendre avec les immenses » Hellelluyah ! « , » This is the war » et le terrible » Sothis « . Très bon show, même si celui donné quasiment à domicile, deux mois plus tard au Brutal Assault tchèque restera pour moi le meilleur témoignage live du gang polonais auquel j’ai eu la chance d’assister. Pourvu que cette expérience se renouvelle encore plein de fois !! » God is deaaaadd !! » Trop bon !
Retour au calme et à la joie de vivre sur la Gibson Stage avec les joyeux finlandais de KORPIKLAANI et leur Folk-Métal qui ne m’inspire que l’envie d’aller au bar, avant de revenir sur la Main Stage où se prépare AFTER EPICA, … euh pardon EPICA FOREVER .. . euh non, EPICA tout court ! Second » groupe hollandais à chanteuse » de la journée, il faut éviter de fermer les yeux pour ne pas avoir le sentiment que AFTER FOREVER est remonté sur scène, tant les deux groupes présentent des similitudes troublantes. Et puis, il serait dommage de garder les yeux fermés quand la belle Simone Simons et son bustier qui donne chaud partout sont face à vous. Le groupe, qui est sur le point de sortir son troisième opus, le très attendu » The divine conspiracy « , compte une fan-base importante dans les premiers rangs (qui a crié » Voyeurs ! » ?) et gratifiera son public de quelques perles comme » Cry for the moon « , » Menace of vanity « , et le final fameux et épique » Consign to oblivion « . Mention spéciale à Simone, dont le timbre de voix mezzo-soprano unique magnifie la musique du combo, qui gagnerait définitivement la partie avec plus de guitares (on veut des solos, bordel !) et l’éradication de growls vraiment superflus.
Sous la tente ELLIPSIS aura la chance de jouer devant une assistance à la fois attentive et curieuse de découvrir ce metal où les points d’accroche ne sont pas légions mais c’est aussi ça les festivals, faire des découverte inattendues… Un bon coup de boost que ce genre de concert…
En festival, il faut gérer son temps et sa forme physique. Pour caler son planning et ne pas rater son groupe favori, pour coordonner les shows les plus attendus avec les arrêts nécessaires aux bars, pour ne pas s’effondrer de fatigue à une heure du mat’ lorsque la tête d’affiche est annoncée, pour trouver le temps de faire tous les bacs du Metal Market, … bref, c’est du sport ! Je fais donc impasse sur le show de KICKBACK et son hard-core balancé plein pot devant un pit où les coreux se prennent à coups de poing dans la tronche (et ils aiment ça, les bougres !), pour me caler devant la grande scène pour le show d’un des groupes cultes de l’édition 2007 du Hellfest, BRUJERIA.
Le gang masqué, fondé par Dino Cazarès, aujourd’hui démissionnaire, est désormais composé de Juan Brujo et Fantasma, ses deux chanteurs, Hongo (alias Shane Embury de NAPALM DEATH à la guitare), d’El Cynico (soit Jeff Walker de CARCASS) et de Prodrido (Adrain Erlandsson, ex-batteur des CRADLE of FILTH). Après un premier moment partagé entre l’enthousiasme de voir enfin ce combo culte sur scène et le jeu des devinettes pour savoir qui se cache derrière chaque foulard, vient le temps de se plonger vraiment dans le show et d’apprécier à sa juste valeur la grosse baffe que l’on est en train de se prendre. » Anti castro « , » Vayan sin miedo « , Matando gueros » et le désopilant « Marijuana » font un carton dans un public acquis à la cause des cinq terroristes. La claque de l’après midi, à l’heure du goûter !
Spécialiste su slalom entre les scènes, passage sur la Gibson Stage pour retrouver Candice de WALLS OF JERICHO, le sourire aux lèvres quand elle voit l’état du sol dans le pit mais même si les moshs sont sérieusement réduits, l’énergie qui est mise sur scène fait plaisir à voir ! pour revenir sur KICKBACK leur attitude sur scène laisse perplexe, mais les jets paille boueuse sur scène auront été je pense une juste récompense à leur talent !
Puis au tour de MISTAKEN ELEMENT, afin d’affronter une fois de plus le chapiteau de cirques et ses belles étoiles jaunes lol marrant de les retrouver dans ces conditions de jeu, la seule fois que j’avais eu la chance de les voir c’était dans un bar…c’était déjà énorme, là malgré la pression de ne pas foirer son set les poitevins auront comme tous leur compatriotes franchement assurés…Les conditions sont loin d’être optimales mais cette troisième scène était une opportunité qu’il fallait ne pas hésiter à saisir, quoiqu’on en dise. Voir des fans mexicains s’éclater devant nos combos nationaux en est la plus belle preuve…
La course reprend pour rallier la Gibson Stage où un autre grand moment est annoncé, avec la reformation d’un des combos cultes de chez culte de la scène Death du début des 90’s, les architectes du Death prog’, CYNIC. Responsables du fameux et unique » Focus « , Paul Masvidal et ses potes remettent le couvert en cette après midi pour lancer une tournée européenne et satisfaire l’attente interminable de leurs fans. Moins violent que leurs compatriotes d’ATHEIST, qui ont engagé la même démarche de retour sur les planches depuis 2006, et beaucoup plus figés (certains diront plus » intello « ), le groupe engage son set par » Veil of Maya » et tout de suite les premiers regrets arrivent avec les voix death samplées qui plombent un peu la prestation » live « . Mais passé ce petit flottement, il faut bien reconnaître que le plaisir est immense de partager de tels instants.
» Celestial voyage « , » The eagle nature « , » Sentiment » comblent les fans et un nouveau titre, » Evolutionary sleeper » est accueilli par une salve d’applaudissements. La suite est tout aussi planante, avec un » Uroboric forms » qu’on n’espérait plus entendre en live, et » How could I ? » qui clôture 45 trop courtes minutes. Historique !
Le son des cornes de boucs remplit le site et sonne le rappel devant la Main Stage. Deux vikings se ruent l’un contre l’autre avec force boucliers et épées en bois. AMON AMARTH est dans la place et la mise en scène est totale. Et oui, pendant que mes ancêtres grecs philosophaient dans l’Agora et inventaient la démocratie, les peuplades du Nord mangeaient de la viande crue … Et le spectacle donné sur la scène est la meilleure démonstration de la grande culture viking ! Mais que c’est bon, surtout lorsque la bande-son de cette histoire des civilisations est écrite par AMON AMARTH. Les suédois, qui dominent leur sujet à la perfection, envoient un set de pur Death bourré d’hymnes à la gloire des drakkars et des casques à cornes à grands coups de » Runes of memory « , Victorious march « , et le fameux » Death in fire « , dont la force dévastatrice est à l’image du peuple viking. Brutal ! » Odin, reviens parmi nous ! « .
Une bière plus tard, me revoilà devant la Main Stage où PAIN OF SALVATION et son Métal inclassable ont fort à faire devant un public qui manifestement, est peu habitué aux sonorités particulières du combo. Mais les titres canons que sont » Scarsick « , Ashes » et » Inside » permettront au groupe de quitter la scène avec les honneurs, et leur musique le mérite amplement.
La journée avance et la pression monte au fur et à mesure qu’on s’approche des sommets de l’affiche de cette deuxième journée. Un tremblement de terre secoue la Gibson Stage à l’arrivée de NAPALM DEATH. Les maîtres incontestés du Grind, dont la démarche impose le respect le plus total, font face à un public conquis et qui ne demande qu’à en découdre. » Instruments of persuasion « , » Breed to breathe « , le génialissime » Suffer the children » et le » Nazi punks fuck off « , alliés à des brûlots ultimes tels que » Scum » vont atomiser l’auditoire, agrémentés par la folie qui habite Barney, toujours aussi dément derrière son micro. Le marteau pilon ! Génial !
Pas le temps de traîner, il faut rejoindre la Main Stage où les premiers » fuck » fusent dans la sono, annonçant l’arrivée sur scène des CHILDREN OF BODOM. Les finlandais démarrent leur set et déclenchent d’entrée l’ovation du public dans lequel on compte énormément de fans. Le Heavy – black des finlandais fait mouche et les hits se succèdent à la même vitesse que leur tempo hyper-speedé. Alexi en fait des tonnes, pose, riffe, re-pose, éructe, balance des solos atomiques, re-pose et comme à son habitude, finit par exaspérer les fans les moins dévots avec ses » fuck « , fucking fuck « , shitty fucking fuck « , et autres fucking motherfucking fucking fuck « , qu’il distille dans ses discours et qui gonflent tout le monde. Mis à part cela, que dire sinon que CHILDREN OF BODOM est une vraie machine de guerre, qui carbure sacrément fort. Hyper carré, le combo affiche une maîtrise de son sujet et s’impose comme un des gros morceaux de la scène Heavy européenne. Fucking cool !
La Gibson Stage s’anime à nouveau, après la tornade Napalm. Voici l’entrée sur scène de MOONSPELL. Manifestement très attendu, le groupe portugais n’en finit pas de mettre en valeur son sublime » Memorial « , et » In memoriam « , » Blood tells « , » Vampiria » et » Full moon madness » font mouche auprès du public.
La nuit est enfin tombée sur le Hellfest. La météo semble être enfin du côté des organisateurs et de la Main Stage monte un bruit de tonnerre. Un vacarme assourdissant s’élève dans la sono, lançant l’arrivée sur scène d’un autre combo culte, reformé depuis peu, IMMORTAL. Les dieux du Norvegian Black Metal sont là, tapis dans l’ombre, corpse-paintés comme jamais, torses bombés et bardés de clous tels des » MANOWAR du BLACK METAL « , prêts à éradiquer les pauvres humains que nous sommes, l’intro atteint sa pleine puissance de possession des âmes, un gros fumigène explose, le trio jaillit sur scène, premier riff et … paff ! La sono a pété ! Terrible ! Terrible pour le groupe et son image, terrible pour marquer un retour au premier plan, terrible pour les organisateurs qui une fois de plus, sont accablés, et forcément … hilarant. Plus fort que SPINAL TAP, IMMORTAL’TAP !
Il faudra cinq bonnes minutes pour rétablir le courant et enfin, acclamer le grand retour des trois démons norvégiens. Et quel retour ! » The sun no longer rises « , » Withstand the fall of times « , » Sons of the northern darkness « , le début de set casse la baraque et chaque titre fracasse tout sur son passage. » Tyrant « , le terrible » Unholy forces of evil « , l’envoûtant » At the heart of winter « , le public est possédé et la messe noire continue dans un final d’apocalypse avec » Battles in the north » et Blashyrkh « . Un retour gagnant pour le combo d’Abbath, malgré un démarrage raté que la puissance du set d’IMMORTAL aura relégué au second plan.
En rentrant sur la Gibson Stage en ce dernier jour de festival, THERION s’apprêtait à jouer devant leur plus grande assistance à ce jour en France, qui plus est sur ce qui devait être le dernier concert de Mats Leven au sein du groupe. Ce qui aurait pu être un moment d’anthologie aura au final été q’un très bon concert…. leurs compos jouées de nuit et en plein air faisant toujours leur petit effet, mais la mauvaise humeur affichée par les musiciens (Christofer n’hésitera pas à traiter l’orga du fest de la pire qu’il lui a été donné de voir en 20 ans !), leurs chaussures souillées de boues n’étant sûrement pas étrangère à cette colère froide. Mais la large assistance rassemblée en prend quand même plein les yeux et les oreilles, THERION en festival reste quelque chose d’assez unique, mais je zapperai pour ma part le début et la fin de leur set car il y a aussi à faire ailleurs…et pour 2007 j’ai eu l’occasion de les voir plusieurs fois ceci expliquant cela.
L’affiche de la journée n’en finit plus. A peine le show de THERION terminé, mon pouls s’accélère alors que je fais face à la Main Stage. Les immenses tentures vertes dressées en guise de backdrop annoncent la couleur, et lorsque Peter Steele se pointe sur scène et se met à accorder sa basse sans se soucier le moins du monde de se qui se passe autour de lui, on se dit qu’on va avoir droit à un grand moment de rock ! Le géant new-yorkais éructe soudain dans le micro, fait un signe désapprobateur à son ingé-son, et le groupe au complet le rejoint pour une surprenante reprise du hit des Beatles » Magical mystery Tour « . TYPE O’NEGATIVE envoie son set et mon cœur manque de lâcher ! Peter Steele, bouteille de rouge à portée de main, semble comme à son habitude, incontrôlable. A côté de la plaque sur les aïgus, encadré par ses musiciens loin d’être plus frais que lui, il quitte la scène dès le premier morceau exécuté, accompagné de sa troupe.
Comment mieux lancer un show qu’en le prenant à l’envers, avec le rappel dès le premier titre ! Original, certes, forcément à l’image du combo du géant vert, mais quand on sait que le planning du festival est minuté, on aurait préféré une autre gestion du temps. Bref, le groupe le plus pessimiste du monde revient enfin devant son public et tandis que les non initiés se demandent se qui leur arrive, envoie un » We hate everyone » chaotique, suivi par le fameux et sombre » Profit of Doom « . Chant approximatif, désorganisation savamment orchestrée par un groupe qui maîtrise en fait parfaitement son sujet, volonté délibérée de se placer en décalage, éthylisme réel, tout est au point pour faire de ce moment un pur instant de décadence. Et ça fonctionne. Alors que certains crieront à l’infamie, j’assiste à un de mes meilleurs souvenirs de l’année 2007.
» These three things « , » Kill you tonight « , Peter continue de pourrir son ingénieur du son à grands coups de signes pour le moins explicites, Josh Silver, chevelure immense et bouc proéminent grisonnants semble plus effrayant et cramé que jamais derrière ses claviers, et les deux compères Johnny Kelly et Kenny Hickey, bassiste et guitariste, qui un instant auraient pu paraître les plus sensés du groupe, sont eux aussi plongés dans le même trip que leurs deux potes. Résultat, un set à première vue bordélique et incohérent, duquel surgit en fait une grande cohérence, avec en point d’orgue, le triptyque final » Love you to death « , » Christian woman » et l’immense » Black n°1 « . Un pur bonheur qui ponctue à merveille cette deuxième journée d’une des plus belles affiches, de mon point de vue, de cet été des festivals 2007.
Dimanche 24 juin :
Troisième et dernière journée de cette édition 2007, ce dimanche marque une fois de plus les esprits par la superbe affiche qui s’apprête à être déroulée pour notre plus grand bonheur. Alors que la météo est une fois de plus inquiétante, les premiers groupes ont déjà fait parler la poudre sur les différentes scènes à notre arrivée sur le site du festival.
Entrée en matière avec les toulousains de END sous le chapiteau, qui sauront nous mettre les yeux en face des trous, car la fatigue accumulée me fait marcher au ralenti en ce début d’aprem…mais vu ce qui nous attend il va falloir vite accélérer !
Je file directement en direction de la Gibson Stage où SCARVE annonce depuis quelques jours un show particulier, avec une surprise pour le poste de chanteur. Il est vrai que ce combo, si prometteur soit-il à l’écoute de ses deux dernières productions, voit le sort s’acharner sur lui et doit une nouvelle fois faire face au départ récent de son chanteur. La poisse, je vous dis. Et alors que les musiciens se présentent sur scène et que les pronostics ont bon train, voici qu’apparaît le chanteur du jour en la personne de Bob, de WATCHA.
Malgré la bonne volonté évidente des différents protagonistes, force est de constater que la sauce a du mal à prendre et c’est une grosse déception qui finalement, s’empare d’une partie du public. Mais peut-on réellement en vouloir à un groupe qui tenait tant à honorer le Hellfest de sa présence malgré un chanteur devant faire le double de boulot et un batteur intérimaire.
Derrière ABORTED va délivrer un set bien fun sous le soleil ( !) sans pour autant tout atomiser, préférant leur prestation au Brutal Assault quelques semaines plus tard. Mais les nombreux fans présents (facilement reconnaissable avec leur masque englué de faux sang) auront à cœur de faire savoir qu’ils étaient là, déclanchant plusieurs moshs (en retrait des premiers rangs pour éviter de s’engluer dans la boue^^).
Je ne m’attarde pas et rejoins sans attendre la Main Stage afin de ne rien rater du show d’ATHEIST. Le combo floridien, grand maître, avec ses compères de CYNIC, du fameux techno-death se voit offrir les honneurs de la scène principale pour le tout dernier show de l’histoire du groupe (… jusqu’au prochain, diront finalement certaines rumeurs proches du groupe. Espérons !). Reformé en 2006, le combo vient donc finir sa route au Hellfest et va pour l’occasion, gratifier ses fans d’un show absolument brillant. Déjà, leur set donné au Wacken l’an passé m’avait mis une des plus grosses baffes du festival allemand en 2006, mais là, force est de constater que la cohésion du groupe est à son apogée. Kelly Schaefer ne tient pas en place et son chant agressif et corrosif à souhait apporte la rage nécessaire à la musique hyper complexe, mêlant thrash, death et jazz dans un assemblage torturé à volonté et finalement ultra jouissif. » Unquestionable presence « , » On they slay « , » Air « , le fameux » Mother man » et le final » Piece of time » sont exécutés avec la précision et la folie nécessaires pour transformer ce moment en un instant unique en tout point enthousiasmant.
Sous la discover stage, les groupes français donnent le meilleur d’eux même et font visiblement le bonheur de fans étrangers attentifs et n’hésitant pas à les encourager. KAIZEN s’en ai sorti avec grande classe (première fois que je les voyais live), FURIA a aussi fait le show mais j’avoue avoir de plus en plus de mal avec leur évolution mais ce groupe reste toujours une valeur sur en live. Quand à KLONE, ils auront su briser les barrières sonores, dommage qu’ils aient été livré à eux même sur cette scène (on verra le batteur devoir venir lui-même remettre en place une cymbale tombé à terre, faute de roadie)…
Mais le clou du spectacle aura été 1349 !! Alors que je quittais le chapiteau pour voir ce qui se passait sur les autres scène, j’aperçois les blackeux se préparer pour le ko annoncé qui allait suivre ! Autant dire que je resterai sagement sur le côté de la scène alors que la tente se remplie au-delà du raisonnable… Mais le concert n’en sera que plus intense ! avec une entrée en scène très théatrale, avec crachage de feu et compagnie, c’est un déluge de blasts qui va nous tomber dessus !
Frost ne sait pas s’économiser, et à la fin du set à peine le rideau franchit il va littéralement s’évanouir…ses comparses étant visiblement habitués à la situation, ils vont attendre quelques minutes qu’il se remette de ses émotions alors que le public scandé le nom du groupe pour un rappel mille fois mérité. Emergeant on en sait comment, Frost réussira à rejoindre son poste pour une nouvelle déflagration qui aura laissé des traces indélébiles dans la tête du public présent !
Sur la Gibson Stage BEHEMOTH aura donné un show tout simplement impressionnant vu du stand muscadet ! Les baches de part et d’autre de la scène auront été écarté mais les nuages qui commencent à s’accumuler annoncent une fin de fest mouvementée… Les polonais auront en tout cas marqué les esprits, ce qui explique à mon avis (entre autre) le succès de leurs dates françaises qui ont suivis. CONVERGE ravira les quelques coreux présents mais saura aussi fédérer nombre de métalleux dans des moshs énergiques. Qu’est ce que ça aurait été avec les conditions météo de l’an passé !
La pression monte devant la Main Stage. Des fumigènes gris, noirs et rouges se répandent et couvrent rapidement toute la scène quand dans une fureur de saturation extrême déboule KREATOR. Show rodé à la perfection, gimmicks inchangés mais toujours aussi engageants, lorsque Mille se met à haranguer le public, ça marche à tous les coups. Encore marqué par le set délivré quelques mois plus tôt au Razzmatazz de Barcelone lors de la tournée commune avec CELTIC FROST, et forcément envieux de reprendre une bonne dose de watts dans les oreilles, je plonge la tête la première dans les » Violent revolution « , » Pleasure to kill » et autres » Suicide terrorist » avec un bonheur immense. Le public suit le combo dans la folie de sa musique, celle qui, au fil du temps, l’a imposé comme leader de la scène Thrash Métal européenne et chaque titre est un nouveau moment de communion. » Extreme aggression « , » Betrayer « , Mille s’arrache des cordes vocales lors de ses interventions millimétrées entre chaque morceau et le final » Flag of Hate / Tormentor » donne le coup de grâce à un public qui en redemande. Terrible !
La pluie semble vouloir épargner le secteur au moment où WITHIN TEMPTATION lance son set sur la Main Stage. J’en suis ravi, car ma dernière rencontre avec le troisième » groupe hollandais à chanteuse » du festival avait eu lieu lors du Wacken 2005 dans le froid et sous un déluge mémorable. La pauvre Sharon n’est pas pour autant épargner par le sort et s’excuse d’emblée auprès de ses fans pour sa faible voix. La chanteuse souffre d’une extinction partielle et il lui faudra bien deux titres pour chauffer suffisamment ses cordes vocales. Le public ne semble pas affecté plus que ça de cette situation et les fans, en nombre, acclament chaque titre du combo.
Les hits structurent la setlist, et les » Stand my ground « , » What have you done » et autres » Mother heart » font un carton, avant que » Ice Queen » ne finalise l’exercice livré par le leader d’un des courants les plus en vogue du moment, sur la Planète Métal.
Coincé entre WITHIN TEMPTATION et MEGADETH, les allemands d’EDGUY n’avaient pas la tâche facile. D’autant qu’en cette fin de festival tout le monde est bien cramé, sans oublier le temps qui commence à se gâter…la mise en scène pour le show de NEUROSIS se prépare !
Mais c’est sans compter sur le formidable métier de thomias Sammet, un frontman tout simplement génial qui saura remotiver l’assistance comme jamais, on verra même des farandoles commencer…mais du fait du décalage accumulé, sur la Mainstage MEGADETH commence son show ce qui fait partir une grande partie du public… Les allemands préfèrent tout stopper sous la colère, dommage car c’est vrai qu’ils méritaient mieux. Mais il y a du gros derrière…
Voilà enfin le show qui, avec ceux de SLAYER et MACHINE HEAD le premier jour, restera un des moments forts du Hellfest 2007, MEGADETH. Muni d’un nouveau brûlot avec le récent » United abominations « , le combo de Phoenix n’en finit plus de confirmer sa domination internationale depuis son retour aux affaires en 2005. Dave Mustaine, qui semble réellement et définitivement apaisé, débarque sur scène à grands coups de riffs de » Sleepwalker « . A ses côtés, les frères Drover, Glen à la deuxième guitare et Shaun à la batterie connaissent désormais très bien la maison Mustaine et sont confortés par le nouveau venu, James Lomenzo, ex-White Lion et Black Label Society qui par sa présence et un jeu de basse envoûtant, complète à merveille un line-up parmi les plus performants qui soit. » Take no prisoners « , » Washington is next « , » Hanger 18 « , le début de set est percutant à souhait et la foule immense acclame ses héros.
Dave, dont le jeu de guitare est absolument brillant, semble porté par la ferveur du public et les titres s’enchaînent sans temps mort. » She-wolf » et son riff tronçonneuse, le très bon » Gears of war « , le terrible » tornado « , précèdent un » A tout le monde » repris par la foule et qui me file le frisson. La suite est un enchaînement des hits majeurs du combo, avec » Symphony of destruction « , » Peace sells … » et le désormais cultissime » Holy wars » qui finit d’écraser les dernières résistances. Un show dantesque pour un groupe d’exception.
A peine remis du show parfait en tout point de la bande à Mustaine, que je retourne rapidos sur la Gibson Stage pour ce qui allait être mon premier concert en terre française de BLIND GUARDIAN.
Ils ont été un moment mon groupe number one, et même si j’ai un peu décroché depuis j’imaginai me régaler…et bien non car les allemands ont été en dessous de tout, loin derrière le professionnalisme et la fougue d’EDGUY un peu plus tôt ! Une set list hallucinante de bétise avec des titres comme le single fly, des nouveaux titres bof et l’oubli de The bard song…sans compter qu’on avait l’impression qu’il se demandait ce qu’ils foutaient là…à oublier !!
La nuit est tombée lorsque la Main Stage s’ébroue à nouveau sous le riff d’intro de » As I am « . La foule, compacte, accueille comme il se doit DREAM THEATER, dont le statut de groupe majeur n’est plus à contester. Deux gros fans bien lourds placés près de moi éructent de bonheur et dégueulent tout ce qu’ils peuvent sur les autres groupes à l’affiche, qui selon eux, devraient venir prendre une bonne leçon de musique. Ils me filent l’envie de leur gerber dans le cou, mais je préfère leur souhaiter de crever la bouche ouverte et je file plus loin rechercher des ondes plus positives.
Le spectacle sur scène est évidemment à la hauteur des attentes que peut générer un groupe de la trempe de DREAM THEATER. Technique, ultra-carré, pointu mais en même temps, rentre dedans. Les new-yorkais ont en effet bâti une setlist qui s’adapte à merveille aux conditions de jeu d’un festival plutôt typé extrême, avec des titres directs, pêchus, et qui font mouche. » Panic attack « , » Constant motion « , » Endless sacrifice » et un final sur » Pull me under « , tout est réuni pour valoriser le créneau de soixante minutes imparti au groupe, lui qui d’habitude propose des shows de près de trois heures. Mention spéciale, comme toujours, à Mike Portnoy, dont le jeu de batterie, à la fois très visuel et absolument hallucinant de technique vaut à lui seul d’assister un jour à un show de DREAM THEATER.
Je les avais zappés pour diverses raisons au Fury 2005, là pas question de passer à côté du show de NEUROSIS !! Aussi je zapperais une bonne partie du show de la bande à Portnoy (pas grave, je les ai revu deux jours plus tard à Clermont, report en ligne). Le temps se gâte, les fans n’en ont rien à faire eux qui se presse dans les premiers rangs alors que le show de DT n’en finit pas… dès que l’interminable Pull me under se termine, les roadies aux aguets lance l’intro, les lights quasi inexistants dans une ambiance tout simplement hors norme. Car on aurait pu croire que les cieux avait attendus les premières notes pour ouvrir à nouveau les vannes ! écouter du NEUROSIS sous les averses il faut le vivre, certains fans entrant littéralement en transe ! hypnotisé par ce show de grande classe, j’avais presque oublié ce qui se tramer à l’autre bout du festival mais à peine ai-je retourner la tête que j’émerger de cette expérience unique, pas de doute il faut traverser au plus vite le site du festival !! et attention à ne pas croiser ma route dans ces situations là^^
» Bonne soirée à vous tous…FRANCE ! The EMPEROR has return… »
un moment de silence et d’angoisse, les EMPEROR fusent ici et là avant que le groupe ne déploie un » Into the Infinity of Thoughts » qui tétanise le public en un instant, captivé par des lights magnifiques et une prestation qui s’annonce alors comme dantesque ! Cette entrée en matière se transformera finalement en medley avec » Cosmic Keys to My Creations and times » pour dérouler par la suite le meilleur de ce que les norvégiens ont réalisé. Arrivé à amener son black metal à ce niveau là de perfextion et de maîtrise est tout simplement fabuleux !!
Les minutes qui ont suivi ont été mon concert de l’année (pourtant il y avait du monde au balcon) ça c’est sûr mais probablement mon meilleur concert tout court. Difficile de décrire l’émotion ressentie et partagée avec les milliers de fans restés malgré la fatigue et la météo qui s’était franchement dégradé pour les derniers instants d’un festival devenu culte. Ce concert y aura pour une grande part participé, même les fans de DREAM THEATER restés pour l’occasion auront souligné la performance c’est dire…s’il y avait qu’une image que je garderais de ce concert ce serait sûrement l’émotion visible sur les visages lorsque les perles que ce sont » Inno a Satana » ou » Ye Entranceperium » seront annoncés par Ihshan
Encore surexcité par ce que je venais de voir, on aura encore la lucidité YvesZ et moi de se faire enfermer comme à notre habitude dans l’espace presse en cette fin de fest pour témoigner nos remerciements les plus sincères et nos encouragements aux orgas du fest à ne pas se laisser démonter par l’adversité, eux qui auront parfois vécu l’enfer au même titre que le public…
D’ailleurs le décalage entre les commentaires lus sur les différents forums en rentrant du fest (écrit bien évidemment par ceux qui n’y étaient pas) et l’émotion et le plaisir d’avoir assisté à une succession de concerts d’anthologie pouvait être pour le moins troublant. Mais le temps passant et les esprits prenant finalement conscience de la chance d’avoir un tel événement près de chez soi auront eu raison des plus réticents à revenir à Clisson, l’affiche proposée pour 2008 mettant il est vrai à bas les plus fortes résolutions…
» ça m’a mis une patate !! » (copyright YvesZ)
(report signé YvesZ pour l’essentiel et Fully pour le superflu ou presque…)
ps : merci encore une fois à toute l’orga du Hellfest du fond du cœur, à nos compagnons de virée, aux caissières de Leclerc et aux viticulteurs locaux.