Live reports

HELLFEST 2010 – Clisson, France – Du 18 au 20 juin 2010

HELLFEST – 18, 19 et 20 juin 2010.

Jeudi 17 juin :

Pincez-moi, je rêve ! Pour sa cinquième édition, le HELLFEST a une nouvelle fois mis les petits plats dans les grands en nous proposant une affiche toujours plus excitante d’année en année. Et moi de me pincer, à mon arrivée dans Clisson la veille du grand jour, pour m’assurer que je ne rêve pas. Parce qu’il y a de quoi s’interroger sur la réalité tant l’annonce de monstres sacrés tels qu’ALICE COOPER, TWISTED SISTER, les DEFTONES ou encore les intemporels KISS sur la même affiche, en France et en province, ça file le vertige.

Et pourtant, la réalité est bien là, devant moi. Quel bonheur de sentir la respiration de la bête encore endormie en ce début de soirée. Des hordes de métalleux encore frais trainent des caddies remplis de cannettes depuis le Leclerc voisin, le camping prend déjà des allures de camp retranché et l’accueil VIP bruisse des premières rumeurs et anecdotes sur l’ambiance pré-festival. La première bière passe comme un éclair et nous voilà réunis, plusieurs milliers, autour du Metal Corner à refaire le monde pendant que notre misérable équipe nationale de football sombre comme jamais en Afrique du Sud et que des milliers de majeurs se dressent à chaque image d’un Domenech déjà hors circuit sur l’écran géant face à nous.

Il fait bon, ce soir à Clisson et la musique réussit à nouveau ce que le sport peine à entretenir, je veux parler de la chaleur humaine, cette proximité entre nous que le Metal nous permet de raviver sans cesse, dans les salles, sur les forums ou lors des festivals d’été. Quel bonheur de fraterniser avec des éléphants roses venus de Belgique, d’Angleterre, des USA ou du fin fonds du Périgord autour d’une Kro, en beuglant comme des veaux sur le refrain du « Black Metal » de VENOM, craché par une sono sursaturée !!

Vendredi 18 juin :

Le grand jour arrive enfin. Le HELLFEST Cinquième du nom est lancé. Des stands de bouffe partout, un Metal Market prêt à satisfaire les collectionneurs les plus compulsifs, un terrain déjà bien poussiéreux, ce qui promet pour les circle-pits à venir, et ces deux grandes scènes, majestueuses, plantées au milieu du site avec sur le coté, la non moins fière RockHard et la petite Terrorizer qui porte si bien son nom !

Il est 11h, et les premiers fauves sont lâchés. OTARGOS et son Black sans concession sur la RockHard lance les hostilités, tandis que le premier gros morceau de la journée se prépare sur la Main Stage 2. CROWBAR prend la scène devant un pit gonflé à bloc et Kirk et ses potes nous envoient un Doom Sludge aux petits oignons sur lequel plane l’ombre du regretté Peter Steele, célébré comme il se doit par ses amis endeuillés. Majestueux Kirk Windstein tout en barbe et en tatouages, affublé d’un tee-shirt de TYPE O NEGATIVE, qui tient son groupe de main de maître et nous ravit d’un « Planets Collide » épais à souhait.

MASS HYSTERIA prend le relais sur l’autre grande scène et à l’image du set livré l’an passé aux arènes de Nîmes en ouverture de METALLICA, livre une de ces prestations furieuses dont il a le secret. Un brin démago, certes, mais ça marche, surtout auprès des kids qui s’en donnent à cœur joie dans les premiers rangs.

Retour sur la MainStage 2, où WALLS OF JERICHO lance son set. La réputation du combo de Detroit n’est plus à faire depuis bien longtemps et c’est une foule compacte qui accueille le groupe, qui livre une nouvelle fois un pilonnage en règle comme il en a le secret. Mention spéciale, à nouveau à Candace, la délicieuse chanteuse dont la voix sans pareille et la présence scénique sont un vrai bonheur, et dont le sourire continuel qu’elle affiche en font une des front-women les plus respectables de la scène actuelle.

Tandis que KAMPFAR hisse haut l’étendard Black sur la RockHard, une autre grosse machine investit la MainStage 1. Les germano-américains de KMFDM sont dans la place et nous régalent d’un Métal Industriel de premier choix, héritier des KRAFTWERK, NIN et autres MINISTRY, le tout surligné par la voix et la plastique de l’envoutante Lucia Cifarelli et le charisme du leader incontestable et incontesté qu’est Sascha Konietzko.

Premier arrêt au stand afin de recharger les batteries tandis que FINTROLL fait bouger la fosse de la MainStage 2, et me voilà de retour devant la scène pricipale, qui s’apprête à faire un accueil triomphal à un de ces groupes qui, dans les années ‘90 a su renouveler un style en perte de repère, j’ai nommé les DEFTONES. Emmenés par un Chino en grande forme et un Stephen Carpenter toujours aussi inspiré à la six cordes, le groupe de Sacramento va livrer une prestation aussi jouissive que l’écoute de son nouvel album, l’excellent « Diamond Eyes ». Torturé, planant, épileptique, le (Nu) Metal des DEFTONES est sans pareil et surpasse bien des concurrents qui d’ailleurs, ont depuis longtemps rendu les armes tandis que « Passenger » me rentre dans le crâne pour ne plus en sortir du week-end !

Grosse affluence devant la MainStage 2 où les suédois d’HYPOCRISY engagent les hostilités. Armés du récent « A taste of Extreme Divinity », le groupe de Peter Tagtgrën peut compter sur un nombre conséquents de fans et l’accueil est à la hauteur de ce qui aurait pu marquer le grand retour d’une des plus fines lames du Death Metal européens. Hélàs, est-ce le fait que le show ait eu lieu en journée et en plein air, ou que le groupe ait manqué de convictions ? Toujours est-il que j’ai du mal à rentrer dans le set des suédois alors même que ce groupe me met régulièrement les neurones en vrille quand je me plonge dans son impressionnante discographie.

Pas le temps de trainer, la suite a lieu … tout de suite, sur lé scène d’à côté avec les furieux INFECTIOUS GROOVES. Après SUICIDAL TENDENCIES el’an passé, voici cette année l’autre face de la constellation « Mike Muir and Co From Venice, California». Et là, rien à dire sinon que la claque que vont infliger Mike et ses potes est à la mesure de celle qu’ils nous avaient filé en 2009. Groovy à mort, le Funk-Metal d’INFECTIOUS GROOVES fait mouche et ses « Violent and Funky », « Turtle Wax » et l’immense reprise du « Immigrant Song » de LED ZEP font un carton dans la fosse.

Comment se remettre d’une telle tornade sans dommage ? Difficile après un tel déferlement d’énergie de se remobiliser et c’est de loin que j’apprécie la prestation de SICK OF IT ALL, avant de rallier la RockHard pour quelques titres nauséabonds des inquiétants WATAIN, le groupe de Black dont la côte n’en finit pas de monter tant l’orthodoxie du combo suédois en fait un des plus fidèles gardiens du temple érigé par BATHORY et consorts.

Tandis que sur la MainStage, SEPULTURA atomise un pit en fusion, je file en direction de la Terrorizer Tent, où deux combos se préparent à un enchaînement savoureux. D’abord les YOUNG GODS, dont l’Indus’ hypnotique et la profusion de basses va faire disjoncter la sono au bout de quatre titres, au grand dam des fans présents et d’un Burton C.Bell dépité au premier rang.

GODFLESH ensuite, dont le set de ce soir fait le buzz outre-manche depuis plusieurs mois, tant le combo de Birmingham, qui n’était plus monté sur scène depuis une bonne décennie est espéré et attendu par une belle brochette de puristes. C’est malheureusement sans compter sur le coté « chat noir » de Justin Broadrick, le maître à penser du duo britannique, dont l’obsession du soundcheck parfait et totalement foiré par des larsens improbables va ruiner la prestation de GODFLESH. Programmé pour jouer une heure, le duo va voir son temps de jeu sabré par des problèmes de son à répétition et le stress affiché et (très) communicatif d’un Broadrick qui ferait bien de prendre quelques tranquillisants avant de remettre les pieds sur les planches. Reconnaissons tout de même que revoir GODFLESH sur scène, c’est quand même bon (Ah, ce « Christbait Rising » !), et abstraction faite des tracas techniques vécus ce soir, l’ensemble valait quand même sacrément le détour, ne serait-ce que pour le coté inédit et le respect dû à une formation qui a tant apporté à l’underground depuis près de vingt ans.

Retour devant la MainStage 2 où ARCH ENEMY termine son set devant un parterre tout acquis à sa cause, et dont on attend le prochain album avec impatience, avant que FEAR FACTORY, la tête d’affiche de la soirée, ne prenne la suite sur la MainStage 1.

Il est en effet près de minuit quand les californiens lancent leur set sur la grande scène, et d’entrée, le ton est donné. Un son énorme, des lights hypnotiques et un combo prêt à en découdre pour faire taire jusqu’au dernier de ses détracteurs. Car FEAR FACTORY version 2010 c’est bien évidemment la reformation du couple Burton C.Bell – Dino Cazarès, soit le grand retour au bercail de l’imposant guitariste après des années de brouille avec le chanteur de l’Usine de la Peur. Et comme pour enfoncer encore le clou, voilà que le duo est épaulé dans sa tâche par la section rythmique la plus massive du circuit, j’ai nommé Byron Stroud (STRAPPING YOUNG LAD, ZIMMER’S HOLE) à la basse et le grand, très grand, très très grand Gen Hogland (DARK ANGEL, TESTAMENT, DEATH, …) à la batterie, remplaçant les parias Christian Olde Wolbers et Raymond Herrera partis former ARKAEA.

Résultat : un show en béton, écrasant de puissance et d’assurance, qui marque le retour d’un FEAR FACTORY au top de sa forme et armé d’un nouvel album « Mechanize » qui se classe sans peine dans le top 3 des meilleures productions du groupe. Un vrai bonheur et une véritable résurrection pour un combo dont on ne donnait pas cher de la peau il y a encore peu de temps.

Après un tel déferlement de watts, difficile de revenir à la réalité, surtout avec la montée sur scène, juste à côté des Maîtres Coreux de BIOHAZARD, le groupe de Brooklyn dont le bassiste joue avec sa b … heum … passons ! Une heure de rage et de furie au programme et un combo qui lui aussi revient au premier plan en cette année 2010 après avoir tout cassé dans les années ’90 et nous avoir fait trop patienter cette dernière décennie.

Samedi 19 juin :

Réveil aux aurores en ce samedi matin. C’est matinée shopping au Metal Market et les rayonnages de ma discothèque s’agrandissent d’un gros paquet de bons CDs. Il est 11 h quand les allemands de DEW SCENTED terminent leur set sur la MainStage. Sous la RockHard, les montpelliérains de KALISIA envoient leur Death / prog un brin bourre-mou à la face d’un public de joueurs d’échecs et autres étudiants en mathématiques en mal de calculs mentaux qui tombent justes. Je file direction les grandes scènes, où TAMTRUM a trouvé une tout autre formule pour réveiller son public, à grands coups d’Electro Goth et de Métal Indus’ relevé par deux danseuses / cracheuses de feu prêtes capables de faire fondre la banquise.

C’est vil, c’est bas, mais ça fonctionne et nombreuses sont les vestes à patches dans le public à laisser échapper de la fumée ! La suite prend des allures plus « old school » et ce sont les vieilles gloires de Y &T puis RAVEN qui se chargent de rappeler aux plus jeunes qu’avant SLIPKNOT et RATM, il y avait déjà du lourd dans les chaumières. Bien sûr, le poids des ans est passé par là et seul ANVIL aura réellement, en cette après midi la capacité de rallier à lui un nombre conséquent de kids, sciés par le désormais célèbre solo de guitare de Lips armé d’un sextoy !

Un peu déçu par l’annulation de RATT, je m’en remets aux bons soins d’AIRBOURNE. Le gang des frères O’keffe écume encore et toujours les festivals et pour cette cinquième rencontre avec le combo australien en deux ans, j’ai l’impression de revivre une nouvelle fois, le même show que les fois précédentes, … avec tout de même, soyons honnêtes, un certain plaisir tant l’énergie que dégage ce groupe fait plaisir à voir. « Running Wild », « Chewing The Fat », le hard rock AC/DCien distillé par le combo australien fait évidemment mouche et « Girls in Black » avec son ascension des structures de la scène par Joe pour un solo perché tout en haut des tubulures métalliques fait toujours son effet.

C’est frais, c’est frappé, c’est signé AIRBOURNE et ça détend avec le déluge de watts concocté par NEVERMORE sur la scène voisine. Contrairement au show donné l’an passé au Wacken, où Jeff Loomis se retrouvait seul guitariste, ce qui déstructurait un peu l’ensemble, NEVERMORE se présente cette année avec, au cotés de son six-cordiste prodige, le jeune Attila Vörös plutôt habile du manche. Résultat, un set carré et parfaitement organisé autour de la discographie du groupe, et une brochette de brûlots tels « Born », « Beyond Within », « Inside Four Walls » et le superbe « Heart Collector ».

Mission accompli pour le combo de Seattle, avant que la foule qui se presse devant la Mainstage 1 ne rappelle qu’il est maintenant temps de retrouver SLASH et son groupe pour une heure de pur Roll’n Roll comme seul l’ex-gunner sait en distiller. Ex-gunner, oui, vous avez bien lu, parce que quoi que fasse SLASH de sa vie, qu’il monte 40 autres groupes ou découvre une nouvelle galaxie, il restera l’ex-guitariste des GUNS’N ROSES et c’est pour ça qu’on viendra le voir sur scène. Pour ce qu’il représente, plus que pour ce qu’il compose désormais. Et pourtant, force est de constater que le dernier album solo du guitariste au haut de forme est un sacré disque, bourré jusqu’à la gueule de titres à vendre son âme au diable (Ah, ce duo avec Fergie sur « Beautiful Dangerous » !).

De « Ghost » au dément « Paradise City » en passant par « Rocket Queen », « Sucker Train Blues » et « Civil War », c’est toute sa carrière que SLASH va ainsi balayer, des Guns au VELVET REVOLVER en passant par ses productions solo, pour le plus grand bonheur d’un public pendu à chacun de ses riffs.

Une heure, ça passe vite, très vite quand on s’éclate. Et forcément, une heure avec SLASH, ça passe comme une balle, même si le plaisir va rester le maître mot de la soirée avec l’entrée en scène d’ANNIHILATOR sur la Mainstage 02.

Le combo canadien, mené par la paire Jeff Waters / Dave Padden est trop rare dans nos contrées pour louper son passage au Hellfest. Le thrash acéré et ciselé des « King of the Kill », « Fun Palace” et autres “Set The World On Fire” fait mouche et c’est un vrai bonheur que de plonger à nouveau dans un « Alison Hell » tout bonnement magique.

Arrive enfin le show tant attendu du festival. TWISTED SISTER lance son set sur la MainStage 1 sur les chapeaux de roue. Mené par un Dee Snider déchaîné, le groupe donne tout et offre comme à son habitude, un spectacle d’enfer, à grands coups de « Come Out And Play », « Stay Hungry » et l’imparable « We’re Not Gonna Take It », avant que n’arrive LE grand moment de cette édition 2010 du HELLFEST. Le set des new-yorkais se déroule à vitesse grand V et Dee Snider se lance dans un de ces speeches dont il a le secret pour un hommage appuyé au grand Ronnie James DIO, décédé le mois dernier, avant de lancer un « Long Live Rock’N Roll » qui fait exploser la fosse. Dantesque ! L’émotion me submerge et une forêt de « Horns Up » salue le groupe dont la fin de set est tonitruante, à grands coups de « Burn In Hell », « I Wanna Rock » et du cultissime « S.M.F. ». Immense !

La nuit tombe sur Clisson lorsque les maîtres du Black entrent en scène sur la MainStage 2. IMMORTAL est dans la place et contrairement à leur show de 2007, ne se la jouent pas (bien involontairement d’ailleurs) à la SPINAL TAP. Les norvégiens ne sont pas là pour rigoler et nous assènent 75 minutes bileuses et malsaines à souhait avant que le grand prêtre du shock – Rock ne reprenne les débats ouverts par TWISTED SISTER. Exit la pignolade des Manson and Co, laissez passer le patron. Il est 23h30 et dès les premiers accords de « School’s Out », la messe est dite. Epaulé par quatre pistoleros affûtés en diable, le grand, l’immense Alice COOPER prend le public à la gorge et ne relâchera pas son étreinte de tout le set. « No More Mr Nice Guy », « Under My Wheels », « I’m Eighteen », le genial “Go To Hell” (celui-là, faudra le jouer pour mes funérailles !), la setlist prend des allures de Best-Of et la suite est tout aussi délectable, avec entre autres « Cold Ethyl », Poison », ou encore l’enchaînement « Only Women Bleed / I Never Cry». Que du bonheur et du sang, avec en prime et comme toujours dans les shows d’Alice, une mise en scène réglée au poil prêt avec son lot de guillotine, de camisole et de nurse lubrique et psychopathe, et bien évidemment, un maître de cérémonie tout bonnement fabuleux de charisme et de prestance. Assurément un des meilleurs shows de tout le festival, avec celui de TWISTED SISTER sur la même scène.

Cette deuxième journée tire à sa fin, mais mérite de se conclure par un autre show très attendu sur la MainStage 2 puisque sont annoncés les anglais de CARCASS, de retour à Clisson après leur show de 2008, qui parquait leur grand come-back aux affaires. Point particulier ce soir, les maîtres du Grind ont décidé de nous offrir leur « Necroticism » dans sa totalité et lancent leur set avec, en guise de back-drop, des images à vomir de sexes purulents et autres abominations anatomiques, dissections juteuses et corps en décomposition, agrément définitif et ultime de titres aux frontières du jusqu’au-boutisme musical. L’extase suprême et une salve de « Corporal Jigsore Quantary », « Genital Grinder » et autres « Heartwork » aussi visqueuse qu’une jiclée de pue ! Sublime !

Dimanche 20 juin :

Ça tape fort dans mon crâne après cette nouvelle (courte) nuit qui n’aura pas suffit pour récupérer de la furie de la journée passée. TWISTED SISTER, Alice COOPER, CARCASS, les riffs s’emmêlent à mes neurones et j’ai du mal à remettre mes idées en place avant de regagner l’entrée du festival.

Il est à peine 10h30 et me revoilà déjà foulant le sol poussiéreux pour rallier le pit, tandis que des grappes de fans s’accrochent déjà à la barrière de la MainStage 02. A en juger par le look et à la trombine burinée des warriors qui parsèment le public, on n’attend pas TRIVIUM ou AVENGED SEVENFOLD en ce milieu de matinée, mais plutôt un Headliner potentiel du prochain Keep It True (le « KIT » pour les … « True » !) ou du Headbanger’s Open Air. Apparaissent alors sur les planches, ceux qu’on n’attendait pas à pareille fête et qui reviennent après 25 ans d’espérance, les cultissimes BLASPHEME ! Que dire sinon cette phrase magique d’un de mes fidèles compères que je ne nommerai pas ici : « Ils y croient, … ils sont les seuls à y croire, mais ils y croient ! » . Et c’est parti pour 30 minutes de « Désir de Vampire », « Au nom des Morts », l’inévitable « Orgie Romaine », et un « Vengeance barbare » qui ponctue un set dont on peut conclure que … « Oui, ils y croient toujours, … ils sont les seuls à y croire, mais ils y croient toujours ! ».

La suite nous maintient encore dans l’époque bénie des 80’s et du « Hard Rock à la française », version Rock’n Roll cette fois, avec VULCAIN. Le combo des frères Puzio envoie les watts et rameute une foule compacte de connaisseurs, tandis qu’un fermant les yeux, on parvient sans peine à se revoir, un soir de 1986, lorsque VULCAIN ouvrait à Bercy avec WASP pour un IRON MAIDEN alors (déjà) au top sur le « Somewhere on Tour » ! Et ce n’est pas la traditionnelle « Digue du Cul », reprise a cappella par tout le public qui me fera mentir !

C’en est trop ! Après un tel choc émotionnel causé par ce retour en arrière de 25 ans dans mon histoire et tous les flashbacks qui me sont passés devant les yeux (surtout pendant le « Orgie Romaine » de BLASPHEME !) je dois rallier le premier bar. Je ne refais surface qu’aux alentours de 16h30, sorti de ma torpeur provoquée par l’excès de houblon, par un MurderOne (c’est un de mes fidèles partenaires de festival) sacrément attaqué au Ricard, qui me tend une énième bière en maugréant des insanités sur le nouvel album d’IRON MAIDEN. Le rêve !

Au loin, BEHEMOTH pilonne le public de son Black/Thrash sans concession avant que sur la MainStage 01, SAXON ne reprenne le flambeau avec un Hard Rock classieux qui se bonifie avec l’âge et devient toujours plus jouissif au fil des tournées.

Il est près de 18h00 lorsque DEVIN TOWNSEND et ses musiciens prennent la suite, pour une heure de Métal hypnotique, tour à tour atmosphérique, planant ou franchement violent, accès sur la discographie solo et ziltoïdienne du canadien, au grand dam des fans de STRAPPING YOUNG LAD, qui en seront pour leurs frais.

Pose diner pendant que Corey Taylor et son STONE SOUR nous rappelle à quel point le Métal moderne américain avec ses gros riffs et ses refrains trop faciles calibrées pour les radio est une aubaine pour faire un break dans un running order gargantuesque, et me voilà de retour devant la MainStage 2 pour ce qui sera, après coup, le show le plus violent et le plus dingue du HELLFEST 2010. EXODUS entre en scène, et nous livre ce soir l’intégrale de son sublimissime « Bonded By Blood ». Rien que ça ! Peut-il y avoir de bonheur plus grand et plus absolu pour un thrasheur aujourd’hui atteint par le poids des ans que de se revivre son passé au son du riff dévastateur de « Piranha » ? Se souvenir ainsi de cette arcade sourcilière droite explosée suite à un stage diving hasardeux dans une fosse trop clairsemée, ou se délecter du spectacle du pit avec ces punks et leur poings en avant, ces coreux et leurs coudes en avant, ces jeunes thrasheurs courant tels des chiens fous, la langue dehors, haletants, vers on ne sait quel os, jetés au loin par un Rob Dukes qui sur scène, rugit tel un damné !

Le tableau est ultime et le set d’EXODUS est mené pied au plancher par un combo fou furieux dont la musique ce soir, prend des tonalités encore plus violentes qu’à l’accoutumée. La présence sur l’affiche du grand SLAYER un peu plus tard y est-elle pour quelque chose ? Toujours est-it que ce soir, la furie était du coté du gang de San Francisco qui, comme en 1983, terrifiait son public et passait déjà pour le plus violent des combos de la Bay Area. Historique !

Il est 20h50 et c’est un autre MurderOne qui vient cette fois – ci me chatouiller les tympans. MOTORHEAD est sur les planches de la MainStage01 et Lemmy fait vrombir son ampli et lance une heure de Rock’n Roll graisseux pour le plus grand bonheur d’un public prêt à tout pour cette icône vivante ! « Iron Fist », « In The Name Of Tragedy », « Going To Brazil », la setlist est sans réelle surprise mais veut-on réellement entendre autre chose que « Kill By Death », « Ace Of Spades », ou encore un autre final que ce génialissime « Overkill » ? La réponse est définitivement « non », et je me laisse embarquer dans le set du trio avec autant de délectation qu’à chacune de mes rencontres avec le grand MOTORHEAD.

La suite est tout aussi intense, et c’est SLAYER qui s’en charge, avec en point d’orgue, une setlist faisant la part belle au fabuleux « Seasons in the Abyss » et un groupe affichant une envie réelle d’en découdre, même si la palme de la folie pure reviendra finalement à EXODUS.

Il est enfin temps de rejoindre la MainStage 1. Il est 23h00 et la fosse est pleine à craquer pour accueillir le plus grand groupe du monde, … KISS. Vous voulez le meilleur ? Vous avez le meilleur ! « Modern Day Delilah », « Cold Gin », « Fire House », « Deuce », non je ne rêve pas. Les quatre fantastiques de New York sont là, devant moi, tout en costume et en maquillage, évoluant sous un déluge de lights et de watts et balaçant leurs hits à un public dont les yeux écarquillés en disent long sur l’extase générée par le combo. Le grand KISS, qui n’en finit plus de casser la baraque partout sur son passage et dont la tournée « Sonic Boom » fait un carton nous assène ses « Calling Doctor Love », « Shock Me » et « I’m An Animal » avant que l’incontournable Gene Simmons, véritable héro de la soirée, nous livre un solo de basse sanglant (au sens propre du terme !) et ne s’envole au dessus des structures de la scène pour un « I Love It Loud » de tous les diables. Génial !

La suite, c’est bien sûr « Love Gun », « Black Diamond », « Detroit Rock City », et une setlist qui n’en finit plus de nous livrer des tubes, comme ces « Lick It Up », « Shout It Out Loud », et l’inévitable « I Was Made For Loving You » qui voit Paul Stanley traverser la foule perché sur un filin pour atterrir 300 mètres plus loin, sur une plateforme face à la foule en délire ! Magique, tout comme le final sur un « Rock’n Roll All Nite » de circonstance, qui conclut une édition 2010 d’un HELLFEST dont la stature internationale ne saurait plus être remise en cause et qui s’impose définitivement comme l’évènement incontournable de l’année.

Merci à Ben Barbaud, à toute la production du HELLFEST, à tous ces bénévoles qui se donnent corps et âme pour faire de ce festival, un must du genre, merci à tous le fans qui ee sont déplacés et merci à tous les groupes qui ont partagé l’affiche, pour cette cinquième édition.

Mon Top 5 pour 2010 : KISS, TWISTED SISTER, EXODUS, Alice COOPER, et DEFTONES. Vivement le Top5 2011 !!

YvesZ.

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