Live reports

HELLFEST, Clisson, France – 17, 18, 19 juin 2016.

Clisson Rock City ! Les allemands n’ont qu’à bien se tenir, avec leur Wacken Metal Town. Nous avons notre Rock City et force est de constater qu’année après année, Hellfest après Hellfest, la destination la plus métallique de l’hexagone n’en finit pas de rayonner et s’impose comme ‘The place to be », en cette fin de printemps où les festivals se bousculent aux portes des enfers.

Et tant pis pour les grincheux qui pestent à longueur de forums sur l’évolution de ce festival, qui en est cette année à sa 11ème édition et explose à nouveau les compteurs. Sold-out depuis des mois, le plus grand festival français, qui s’est imposé comme un des passages incontournables aux cotés du Grasspop, du Sweden Rock ou des Gods Of Metal poursuit son développement en proposant une affiche des plus variées et dans laquelle les promoteurs ont, comme chaque année, placé une part de risque.

Trop de monde, pas assez de cheveux gras et longs, trop de hipsters à barbes bien taillées, du punk rock, des minettes qui se la pètent, il n’en fallait pas plus pour que les hordes de vestes à patches préhistoriques sortent de leur grotte pour hurler au scandale ! Mais où sont donc passées les valeurs des perfectos à clous carrés ??

Sincèrement, je m’en fous et contrefous. Fidèle du festival depuis sa création en 2006, témoin de sa progression depuis son ancêtre le FuryFest, c’est avec un bonheur sans borne que je plante chaque année ma Quechua 2 secondes au camping municipal avec mes potes.

Après un jeudi soir bien arrosé et une prise de contact avec la terre sainte au Metal Corner, les choses sérieuses commence en ce vendredi 17 juin. Il est 10h et les portes du site s’ouvrent, libérant des cohortes de fans avides de merchandising ! Sous la Altar, WITCHES prend les commandes pour 30 minutes de Thrash old school furieux, avec Sybille comme maîtresse de cérémonie. Si ce groupe est culte, force est de constaté que le public des premiers rangs l’est aussi, tant les visages que j’y croise me renvoient pour beaucoup à la fin des années 80, quand nous nous croisions déjà dans les caves humides des clubs les plus improbables pour hurler à la mort avec ces mêmes WITCHES, AGRESSOR, MASSACRA et autres LOUDBLAST … Quel flashback, mes amis !

Retour au présent, et direction les Main Stages où les norvégiens d’AUDREY HORNE reviennent en terres clissonaises et nous régalent de leur Heavy rock tout simplement jouissif !

Une bien belle entrée en matière quand on sait que dans un certain festival allemand que je ne nommerai pas, c’est la fanfare des pompiers qui ouvre le bal …

WO FAT nous accueille immédiatement après sous la Valley, pour quarante délicieuses minutes de doom bluesy suivies, sur la Warzone par la tornade ALL PIGS MUST DIE. Violence, quand tu nous tient !

Le site a été à nouveau remanié cette année, afin de faciliter l’accueil et la circulation des festivaliers, et la mise en scène n’est pas en reste. Grande roue, décors de ferraille, plaques en fonte le long de l’allée menant aux backstages reprenant les affiches de chaque édition, et pour couronner le tout, une warzone ceinturée de miradors, et au dessus de laquelle veille fièrement la statue monumentale de Lemmy. Un vrai lieu de culte !

SADIST ravit les amateurs de techno-thrash sur la Altar tandis que le Bal des Enragés fait valser la poussière sur les Main Stages. Le site est blindé et alors que le ciel semble se dégager, les thrasheurs de HAVOK nous prennent à la gorge sur la Altar avec leur thrash sans concession. Agressif et trnchant, le gang de Denver donne tout et je replonge quelques instants dans cette soirée mémorable, trois ans plus tôt, lorsque j’avais rencontré le groupe au Gramercy Theater de New York. Que du bonheur, avec en prime, un « Give Me Liberty Or Give Me Death » de haute volée !

Retour devant les Main Stages avec le premier morceau de choix de ce Hellfest 2016. ANTHRAX est dans la place et il est hors de question de louper l’entrée en scène des new-yorkais. « Caught in mosh », « Fight’em … », l’imparable « Antisocial », « Indians », tous les ingrédients sont réunis pour combler des fans qui font un triomphe à Scott Ian et ses potes.

TURBONEGRO prend la suite sur la Main stage 2 devant une fosse toute acquise à leur cause et chauffée à blanc par un fan club aussi baroque que l’image développée par les norvégiens.

« Go to Hell », balancé par un VADER gonflé à bloc m’accueille sous la Altar, en ce milieu d’après midi. Et même si je retrouve le combo polonais pour la millième fois, je tombe à nouveau sous le charme du déluge de brutalité et de fureur que dégage le groupe, mené par un Piotr des grands jours !

Sur la Warzone, c’est un KILLSWITCH ENGAGE que l’on n’attendait pas à pareille fête qui fait exploser la fosse et un stop « restauration » sur les stands tous proches me permet de profiter du spectacle, sous le regard bienveillant de Lemmy. La suite se joue à nouveau sous la Valley, havre de paix pour tous les cerveaux aux connexions neuronales douteuses. Les MELVINS sont au programme et c’est depuis la barrière, au premier rang, que je retrouve Buzz Osborne, Dale Crover et le bassiste Steve McDonald de OFF!, en train de fignoler le soundcheck avant une intro torturée suivie du « Deuce » de KISS en guise de hors d’œuvre. L’heure qui suivra mettra mon dos et mes cotes à rude épreuve, tant le bordel qui règne dans la fosse et les crowd-surfers me permettent de comprendre ce que vivent les sardines dans leurs boites ! C’est le chaos le plus complet dans les premiers rangs et le trio s’en donne à cœur joie. Si Buzz est comme souvent dans son monde, Dale nous fait un show à part entière derrière les futs et le fantasque bassiste ne s’en laisse pas compter.

“Queen”, “The Kicking Machine”, “National Hamster”, “Euthanasia”, “Mr. Rip Off” et la reprise du “Halo of Flies” d’Alice Cooper tapent dans le mille, et même si pour certains, ce concert ne restera pas dans les annales du festival (on est loin du show donné ici même en 2011 sous l’ancienne Terrorizer Stage), on passe un grand moment et c’est bien là l’essentiel !

Après un tel assaut, à la fois sonore et physique, un passage devant la Main Stage et le show de VOLBEAT permet de recharger les batteries avec une bonne bière et un « Sad Man’s Tongue » salvateur !

La nuit commence à s’emparer du site, et la circulation se complique tant il ya de monde sur les pelouses, aux abords des scènes principales. RAMMSTEIN est attendu pour la tête d’affiche de ce premier soir. Je fais pour ma part un autre choix, ayant vu les allemands sur scène à différentes reprises et dans des conditions bien plus confortables des derniers temps, et je file en direction de la Altar où les new-yorkais d’OVERKILL débarquent devant un public conquis d’avance.

Pas question pour moi de louper ça, tant mon amour pour la musique du coté sombre est depuis plus de trente ans connecté à des groupes comme la gang de Bobby et DD.

« Armorist », « Rotten to the core », « Electric Rattlesnake », le groupe est à la hauteur de sa réputation et ne laisse aucune place à l’approximation. Ça riffe dans tous les sens et le thrash de ces vétérans fait un malheur. Le temps semble n’avoir aucune prise sur le combo et chaque titre est un nouvelle avalanche d’électricité sur les premiers rangs. Quelle classe, mes amis ! « Hello from the gutter », « Fell the fire », chaque titre te file la banane et le final « Elimination / Fuck You » finit de nous mettre à genoux ! Juste un grand moment, à consommer sans modération avant de filer s’entretenir devant la folie CONVERGE sur la Warzone et de se terminer à nouveau sous la Altar avec un immense set de TESTAMENT, autre monument de l’histoire du thrash !

Et après ? Après, tu te prends une bière, un petit burger et tu laisses descendre la pression juste à coté sous la Temple où ABBATH et son éternel second degré t’explique comment on s’y prend pour fabriquer un Black de chez Black … et ce n’est pas une (longue) coupure d’électricité qui ruinera cet instant si particulier … De toute façon, tu te plains pas sinon King te fait bouffer sa basse !

Allez, il est 2h00 du mat’, tu files à la niche ! Au lit !

Samedi 18 juin :

Deuxième journée et programme bien chargé. On attaque directement devant la Main Stage 1 et nos voisins belges de STEAK NUMBER EIGHT qui malgré l’heure matinale (il est tout juste 11H00), nous livrent un set convaincant faisant la part belle aux titres de « Kosmokoma », leur petit dernier, tandis que sur la Temple, OTARGOS nous rappelle qu’il n’y a pas d’heure pour célébrer Satan !

Retour devant les Main Stages, où les vestes à patches et les tempes grises frétillent à l’idée d’accueillir LOUDNESS. Le combo japonais, véritable institution du Heavy Metal nippon qui a enflammé nos platines vinyles dans les années 80 avec des « Thunder in the East » et autres « Lightning Strikes » revient par chz nous et le plaisir est trop rare pour louper l’instant. « S.D.I. », « Crazy Nights », les hits sont au rendez-vous et Akira Takasaki nous régale de ses riffs accérés, évitant ainsi qu’on se concentre trop sur son chanteur trop souvent approximatif ..

Direction la Temple, où au même moment MYRKUR nous livre une prestation attenue par beaucoup, le groupe de Amalie Bruun ayant fait le buzz cet hiver avec son black atmosphérique assez unique. Résultat, le set de trente minutes durant lesquelles le public oscillera entre curiosité et extase (mon voisin semble totalement captivée par la candeur de la blonde chanteuse), réagissant aux sursauts Black saupoudrant les mélodies mélancoliques du combo.

La suite, c’est juste à coté, sur la scène jumelle. Les suédois de ENTRAILS s’emparent de la Altar et vont nous balancer, pendant quarante minutes, un Death de la mort comme seuls les suédois savent le générer. Enfants batards de DISMEMBER, ENTOMBED et AT THE GATES, ENTRAILS s’y connait pour envoyer du Métal de la Mort bavé à souhait, violent, brutal et sans concession. Ça bastonne à tous les étapes et le pit est en feu ! Passant en revue sa discographie, le groupe met l’accent sur le fabuleux « Raging death » et me réveille pour de bon !

Sur la scène voisine, un autre grand moment se joue avec les américains de CROBOT, grosse sensation de la journée, qui vont, l’espace de 45 minutes, faire exploser le pit par leur énergie et la folie de leur rock survitaminé ! Que du bon, de la folie, et quatre musiciens survoltés dont on peut penser que l’avenir leur sera plutôt favorable !

Je suis définitivement à bloc quand CATTLE DECAPITATION prend la suite sur la Altar. Les américains arrivent à Clisson avec sous le bras un nouvel album de folie, le bien nommé «The anthropocene extinction », et c’est sans état d’âme que Travis Ryann et ses potes vont méthodiquement dépecer leur auditoire à grands coups de « Clandestine Ways », « Burden of seven billion » et autres « Pacific grim » … de la pure sauvagerie végan !

Après ça, le set sans saveur de SIXX A.M. sur la Main Stage me fait prendre la direction du bar de la Warzone, afin de profiter de la folie punk de DISCHARGE, avant de revenir me filer 40 minutes de grind intense avec AGORAPHOBIC NOSEBLEED sous la Altar.

Les américains, qui donnent ce jour un de leurs (très) rares concerts organisent avec leur grind-core hyper speedé et gonflé aux boites à rythmes, un nettoyage en règle des tympans d’un public souvent médusé par tant de folie sonore. Mention spéciale à Scott Hull, maître de cérémonie et à Katherine Katz, qui lui donnera la réplique sur les quelques vingt titres envoyés comme des missiles incontrolables en cet après midi ensoleillée !

Arrêt au stand puis retour vers la Valley où WITH THE DEAD, le nouveau combo de Lee Dorrian s’affirme, avec son récent album sous le bras, comme un maître ès-funéraille tandis que sur la Altar voisine, les frappadingues de ENTOMBED A.D. menés par un Petrov des grands jours entretient la flamme du Death suédois des origines. Que du bonheur !

Après un tel festin de bave acide et de sueur, quoi de mieux que de s’étaler dans l’herbe, sur un coin des Main Stages pour se laisser bercer par les riffs tout en mélodie de Satch ! Joe SATRIANI prend la scène sous les viva du public qui blinde la fosse et c’est partie pour un vol d’une heure à travers les meilleurs moments de la discographie du grand Joe. Que du plaisir, de l’évasion. On prend le large, on décolle vers les étoiles et de là haut, au dessus des nuages, on peut apercevoir les misérables cloportes qui peuplent notre quotidien, ramper sur leur tas de boue … OK, je m’égare … la bière en plein soleil, ça tape vite sur le casque !

Retour à l’ombre pour retrouver d’autres gloires du Death, hollandais celui-là, les joyeux ASPHYX dont le récent « Incoming Death » m’a ouvert le crane en deux ces dernières semaines !

Petit passage par la Warzone, histoire de recharger les batteries avec un kebab des familles et quelques riffs de BAD RELIGION, avant de m’amarrer à la barrière de la Valley pour profiter à fond du set d’HERMANO. ET là, je dis juste un immense merci à l’organisation du Hellfest qui chaque année, parvient à programmer ces groupes dont on se demande combien ils ont demandé pour se reformer …

Bref, on s’en fout, parce que revoir sur les planches John Garcia avec un de ses innombrables combos est toujours un évènement, et quand c’est avec HERMANO, c’est juste unique, sachant que le groupe s’est reformé spécialement pour le show du jour.

Une heure d’extase, une heure de fuzz, de grooves énormes et de titres entêtants et plein d’énergie. Le stoner rock d’HERMANO est le digne héritier de KYUSS, ça sent le desert rock à plein nez et il ne manque qu’un serpent à sonnette et quelques cactus pour se croire en Arizona.

« Lefy Side Bleeding », « Cowboys Suck », « My boy », ça riffe dans tous les sens et John orchestre le tout de main de maître, heureux de cette réunion qui a vue les cinq musiciens rallier Clisson depuis les 4 coins des USA. Le final « Angry American » est à l’image de ce moment hors du temps, dans un univers parallèle uniquement atteignable par l’intensité musicale … ou la drogue … et la drogue, « c’est mal » !

La nuit est maintenant tombée sur Clisson et le site est plein à craquer. Objectif : rallier les Main Stages pour se placer avant le show de la tête d’affiche du jour, TWISTED SISTER. Il y a du monde partout, étaler par terre, massé devant les bars, les stands de merchandising, divaguant sans but sur les larges pelouses ou planté en arrière des scènes face aux écrans géants … et pour couronner le tout, il y a ceux qui ont amené leurs chaises pliantes avec eux, rajoutant ainsi aux difficultés de circulation. On n’est pas aux Vieilles Charrues, bordel !

Bref, avec un peu de stratégie, le chemin des premiers rangs s’ouvre progressivement et l’entrée en scène de Dee Snider et ses compagnons sur l’intro de « It’s a long way to the top » me fait oublier tout le reste. Tu parles d’un long chemin ! Que de route parcouru pour la sœur déglinguée depuis ses premières démos à la fin de 70’s, les années de feu des 80’s, la poussière, mordue à pleines dents par la suite, la résurrection en 2003 et depuis, les sommets !

Quel bonheur de retrouver une nouvelle fois les cinq gaillards, la dernière surement car il s’agit (sérieusement) de leur tournée d’adieu, après les avoir croisés et recroisés tout au long de ces années, comme au WOA en 2003, ou ici même il y a trois ans …

« The kids are back », « Burn in Hell », “Destroyer”, “The price”, les hits se suivent et chaque intervention de Dee me confirme dans l’idée qu’à l’instar d’un David Lee Roth ou d’un Bruce Dickinson, nous tenons là un des plus grands frontmen de la création. Immense Dee qui lance un « I wanna Rock » historique avant d’accueillir sur scène Phil Campbell pour deux titres hommages à Lemmy, les fameux « Shoot’em down » et « Born to raise hell », avant que le groupe ne conclut sa venue par un « S.M.F. » de circonstance.

Et maintenant, on fait quoi ? Et bien, on court, pour grappiller quelques riffs de FU MANCHU sous la Valley Tent, se filer un burger express et se placer devant la Warzone pour ne rien louper de GUTTERDAMMERUNG.

« GUTTER quoi ? », me demande un passant qui passe ? Juste le projet de film muet, doublé durant sa projection par un groupe planqué derrière l’écran, et qui met en scène nos héros préférés : Lemmy, Iggy Pop, Slash, Tom Araya, Henry Rollins, … oui, le grand, l’immense Hanry Rollins qui pour l’occasion, incarne totalement son personnage de prêtre castrateur en chair et en os sur le coté de la scène, et double en direct son propre rôle.

Un brin déroutant, avec un scénario bien déjanté et surréaliste mettant en opposition le bien et le mal à travers la lutte entre les vieux conservatismes et les jeunes en quête de liberté, le tout autour de la poursuite de la guitare ultime … ok, vous suivez toujours ? … ce film unique et spectaculaire qui se finit en show apocalyptique finit par provoquer un moshpit des familles, libérant un public tenu en haleine pendant près d’une heure et heureux de terminer cette journée par un clin d’œil culturel pas banal !

Il est 02h00 du mat’ et sur la Main Stage résonnent les derniers riffs de KORN, chargé de clôturer la soirée. Un falaf’hell et une dernière bière plus tard, je m’effondre dans mon duvet en ayant une pensée émue pour l’oie qui a payé de sa personne pour m’offrir la chaleur de son plumage … Quelle poésie !

Dimanche 19 juin :

Dimanche, jour du Seigneur ! Troisième jour de festival et les organismes sont mis à rude épreuve et la station verticale est de plus en plus aléatoire pour certains intrépides noctambules.

Nous voilà donc reparti pour la clôture de cette édition 2016, pour un journée qui s’annonce monstrueuse d’intensité ! Jugez plutôt.

Premier coup de pétard à midi sur la Main Stage, avec les frappadingues de MUNICIPAL WASTE et leur thrash crossover qui décolle la moquette. Ça moshe sévère dans le pit et ça me donne envie d’aller renverser les poubelles dans tout Clisson !

Je me mets au vert le temps de quelques riffs srtoner de DEATH ALLEY sous la Valley avant de rempiler au premier rang de la Main Stage 2 pour une heure de Heavy Speed Trampoline avec les anglais de DRAGONFORCE qui, comme à leur habitude, se la jouent « Tout à Fond » ! ça jumpe sur scène et dans la fosse, ça tricote du manche, les riffs succèdent aux riffs et les hymnes sont reprises à gorges déployées par mes deux voisines qui manquent de me percer les tympans ! Gloire à Herman Li, Frédéric Leclerc et leurs potes pour la dose de vitamines qu’ils nous envoient, avant d’en prendre plein les mirettes et les oreilles une heure plus tard.

Parce que ce qui arrive sur la Main Stage est un des gros morceaux de la journée. GOJIRA est dans la place est reprend la route en ce beau printemps pour lancer la promo de son nouvel album, « Magma » ! Et quel album ! Et quel groupe ! Et quelle fierté de compter, chez nous, en France, non seulement le plus génial des groupes de Métal que l’Hexagone n’ait jamais eu et de retrouver une énième fois le quatuor sur la scène du génial HELLFEST !

Une heure de pur bonheur, de puissance sonore, de riffs, de breaks et de titres tous plus entêtants les uns que les autres. « Toxic Garbage Island », « L’enfant sauvage », « The Heaviest matter of the universe », « Silvera », le groupe des frères Duplantier s’en donne à cœur joie et file une grosse claque à un public conquis qui n’en demande pas tant.

Quel groupe, mes amis, quel groupe ! Et quelle cohésion ! Tu t’en décroches la mâchoire et tu en redemandes, petit gourmand ! « Stranded », « Flying Whales », comment des titres aussi lourds, au son pachidermique, peuvent à ce point nous faire décoller ?! Le groupe balaie son répertoire au travers de ses meilleurrs titres, en y intercalant des nouveautés. « Backbone » nous dérouille les cervicales, « Only Pain » nous fait très mal et le final de « Vacuity » porte le coup fatal. Génial, tout simplement génial !! ET le bonheur est entier quand on pense à toutes les fois à venir où l’on va recroiser les 4 basques sur les routes, ces prochains mois, la tournée ne faisant que commenecer ! Oh, c’est bon ça !!

Remise au vert sous la Valley et les riffs sabbathiens de KADAVAR, avant de revenir devant la Main Stage 1 pour l’entrée en scène de SLAYER, qui durant une heure de temps et en plein jour, va nous distiller le meilleur de son immense catalogue, de « War Ensemble » à « Raining Blood », de « Mandatory Suicide » à l’imparable « Angel of Death ». Un concert de plus de SLAYER me direz-vous, mais un concert de SLAYER et puis c’est tout ! Et c’est trop bon de revoir Kerry King même s’il n’a pas encore appris à sourire, c’est trop bon de revoir Gary Holt même s’il donne l’impression de vouloir te crever les yeux tandis que Tom Araya se chargera de les faire cuire, et c’est trop bon de se dire qu’on aime la vie pour ces moments là !

Les vikings d’AMON AMARTH prennent la suite et je suis leur abordage depuis le bar, mes racines méditerranéennes s’accommodant peu des mœurs primitifs des scandinaves, et je reprend la voie des premiers rangs pour l’entrée en scène de MEGADETH.

Après SLAYER et ANTHRAX, c’est donc un autre élément du Big Four qui foule les planches du Hellfest ce week-end, et la bande à Mustaine fait honneur à son rang avec une mention spéciale pour « She Wolf » (quel riff !), « Sweating bullets » et l’intemporel « Peace sells … » ! Du bonheur en barre !

La nuit tombe sur Clisson quand Papa Emeritus et ses ghouls apparaissent sur la Main Stage 2. GHOST est de retour à Clisson après une tournée triomphale cet hiver.

« Spirit », « Body and blood », « Devil church », chaque titre porte son lot de mysticisme et le public se goinfre des interventions de Papa, maître de cérémonie d’une messe des plus diaboliques !

« Year Zero », « Absolution », les ouailles sont conquises et la distribution de préservatifs sur « Monstrance Clock » par deux nonnes lubriques ne fait que monter encore la pression !

Stop les pitreries et les ceremonies grotesques. Voici maintenant le plat de résistance. BLACK SABBATH investit la Main Stage 1, Ozzy nous gratifie de ses « coucous » décalés au possible, qui contrastent avec la classe distante de Tony Iommi et c’est parti pour une heure trente en immersion totale avec le grand SAB’ !

Comment décrire un tel instant ? Le temps se fige, un monde parallèle s’installe et les « War Pigs », « Fairy Wear Boots », et autres « Children of the Grave » nous embarquent dans un monde que seuls ceux qui ont basculé dans le coté sombre peuvent saisir. Jouissif ! Et dire que c’est « The End », la fin, le grand BLACK SABBATH qui tire sa révérence et nous salue pour la dernière fois sur une tournée d’adieu, avec une classe et une majesté rares !

Merci Ozzy, Tony, Geezer et Tommy pour ce moment gravé à jamais dans les mémoires et la terre clissonnaise, et direction la Main Stage 2 pour le final du week-end.

Un final tout aussi diabolique que les instants passés, avec un KING DIAMOND en pleine forme et forcément accompagné de son grand cirque. « Abigail », « Eye of the witch », « Welcome Home », « Come to the sabbath », … je vous le fais dans le désordre mais ma mémoire me lâche en cette fin de week-end d’une rare intensité que le King va conclure de main de maître. Juste magique !

Il est 02h00 du ma’ et les lights se rallument une dernière fois dans la nuit. L’humidité nous envolent et nous regagnons une dernière fois le camping avec en tête, une idée fixe, revenir l’an prochain. Comme un message subliminal instillé année après année par le diabolisme musical d’artistes malins nourris aux croix renversés et aux incantations perverses de sorcières maléfiques … OK, je m’égare ! Merci au Hellfest, à son organisation sans faille, à tous ceux qui ont une fois de plus œuvré pour la réussite de cet évènement et au public ! On se revoit en 2017 !

YvesZ.

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