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IRON MAIDEN + THE RAVEN AGE – Barcelone, Palais Sant Jordi, Espagne – 18 juillet 2023

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IRON MAIDEN + THE RAVEN AGE – Barcelone, Palais Sant Jordi, Espagne
Mardi 18 juillet 2023

C’est sous des températures caniculaires que je taille à nouveau la route en direction de la Terre Promise, le Centre de mon Monde, le Saint des Saints, j’ai nommé la capitale de la Catalogne, Barcelone en ce mardi de mi-juillet pour la première des trois dates de la Vierge de Fer dans la péninsule ibérique.

Barcelone, Murcia, Bilbao, trois nouvelles haltes espagnoles pour Steve Harris et sa bande moins d’un an après une date mémorable au Stade olympique Lluis Companys.

Cette fois, c’est le Palau Sant Jordi, voisin de quelques dizaines de mètres de l’enceinte olympique qui accueille les fans d’IRON MAIDEN, planqués dans les espaces verts et traquant la moindre parcelle d’ombre en attendant l’ouverture des portes alors que Barcelone est écrasée par un soleil de plomb en cette fin d’après-midi.

Et quelle récompense quand la salle s’ouvre enfin et que l’air conditionné couplé à une bière bien fraiche me permet de reprendre mes esprits ! parfaitement calé en gradins, le spectacle qui s’annonce ce soir promet d’être dantesque.

IRON MAIDEN, en tournée depuis plus d’un an pour la promo de son dernier album en date, « Senjutsu » n’en finit pas de sillonner la planète et relance une nouvelle virée européenne célébrant un de ses albums iconiques, le fameux « Somewhere in Time ».

Sorti en 1986, cet album, sixième production studio dans la discographie du groupe avait marqué le passage des anglais d’un style bien ancré dans la fameuse New Wave Of British Heavy Metal à un Métal flirtant avec les influences progressives et ne rechignant pas à l’utilisation de claviers et autres guitares – synthés avec comme résultat, un gros paquet de titres de grande classe qui auront marqué l’histoire.

Et alors que plus de 35 ans sont passés depuis, la Vierge de Fer nous propose de revivre cette époque bénie en revisitant le « Somewhere on Tour », aujourd’hui rebaptisé « The Future Past » !

Passons vite sur la première partie de la soirée et les anglais de THE RAVEN AGE, dont la seule raison valable d’être à l’affiche est la présente dans ses rangs d’un des fils de Steve Harris à la guitare rythmique. Cruel constat me direz-vous, mais les faits sont là. Malgré leur bonne volonté évidente et une musique bien en place, le quintet ne parviendra pas à faire décoller son Hard Rock moderne et ne recevra finalement qu’un accueil poli de la part d’une fosse qui semble s’ennuyer ferme.

Trop d’accords plaqués, pas de riff distinctif ou de refrain accrocheur, des poses superflues, des titres mid-tempos qui ne grimpent jamais dans les tours, …. Ça fait beaucoup et c’est dommage car MAIDEN n’en est vraiment pas à son coup d’essai en matière de « première partie hors-sujet ».

De toute façon, les fans d’IRON MAIDEN n’en ont cure et savent pourquoi et pour qui ils sont venus.

Il est 21h00 précises lorsque les premières notes de « Doctor Doctor » résonnent dans la sono. Ce sont 17 000 personnes qui réagissent d’un bloc ! Gros frisson dans la salle avec ce titre d’UFO qui annonce le démarrage du show. La fosse s’agite, les gradins sont blindés et l’intro de «Blade Runner », déjà utilisée en 1986 pour ouvrir chaque soirée est lancée. Les larmes me montent aux yeux, j’ai une boule dans la gorge et le riff de « Caught somewhere in time » précède l’entrée en scène triomphale des six musiciens, parmi lesquels le bondissant Bruce Dickinson qui d’entrée de jeu prend les commandes du show.

Comme au Hellfest un mois plus tôt, le chanteur prend d’emblée son public à la gorge et ne relâchera son étreinte que deux heures plus tard. Front-man ultime, leader charismatique et hurleur exceptionnel, le garçon semble traverser les ans sans que le temps n’ait de prise sur lui.

Affuté, allant chercher les notes les plus hautes sans le moindre rictus d’effort, jouissant totalement du moment, le chanteur magnifie chacune de ses interventions et les premiers titres de la soirée passent comme une balle. Le sublime « Stranger in a Strange Land », « The writings on the wall », « Days of the Future Past », « The Time Machine », la setlist nous balade entre l’album « Somewhere in Time » et le petit dernier, « Senjutsu » dont cinq titres sur les quinze de la setlist seront joués ce soir et sur le rste de la tournée.

Encore une belle prise de risque pour la bande à Steve Harris, qui tournée après tournée, met en avant à chaque fois le dernier album en date au risque de voir certains hits du groupe passer à la trappe comme c’est le cas avec « The Number of the Beast » cette année. Il fallait oser ! Imaginez donc un concert de METALLICA sans « Master of puppets » !

Chaque lancement d’un nouveau titre est l’occasion pour Bruce d’un petit discours, un coup sur le voyage dans le temps, un coup sur l’oppression des peuples par leurs dirigeants, et « The Prisoner » me transporte dans un univers parallèle tellement j’aime ce titre. L’épique « Death of the Celts » est magnifié, « Can I play with Madness » nous renvoie en 1988, « « Heaven can wait » accélère encore le voyage dans le temps avant que « Alexander the Great » ne touche au sublime !

La communion est totale et le public présent ce soir répond comme un seul homme à chacune des sollicitations de Bruce. Aux côtés de ce dernier, les autres membres du groupe sont tout autant à leur tâche et la cohésion du groupe est parfaite. Janick, Dave et Adrian tricotent leurs six-cordes dont les harmonies atteignent la perfection, la basse de Steve, mixée bien haut, nous rappelle qui est le boss, et Nicko est magistral derrière son drum-kit.

Arrive alors le moment pivot des shows de Maiden depuis de longues années avec « Fear of the Dark », véritable hymne dont la mélodie est reprise en cœur par un public en transe et qui annonce le bouquet final, l’apothéose des derniers titres du set, avec comme première fusée, l’imparable « Iron Maiden » qui voit Eddie débarquer sur le coté de la scène en samouraï tandis que son double gonflable surgit à l’arrière de la batterie. Moment forcément attendu mais tout aussi imparable que le flot de sang craché par Gene Simmons à la fin de son solo de basse lors du lancement de « God of Thunder ».

« Hell on Earth », « The Trooper », la salle est en surchauffe et le public exulte une dernière fois lorsque « Wasted Years » et son refrain iconique font chanter la salle à l’unisson. Magique !

Il est 23h00, les lumières se rallument alors que le groupe tire sa révérence au son de l’outro « Always Look on the Bright Side Of Life » et chacun s’accorde sur un point. On vient de croiser les patrons, les boss. Classe, charisme, humilité, talent. Pas besoin de superlatif pour décrire IRON MAIDEN qui, à travers sa musique, son image, son impact sur des générations a créé un univers qui lui est propre et s’est niché dans le cœur et l’esprit de ses fans. Un monde à part, que seuls les grands artistes parviennent à générer. Génial !

YvesZ.

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