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ORANGE METALIC FESTIVAL – Orange, Théâtre antique, France – 08 aout 2023

orange2023

C’est sous un soleil de plomb qu’en ce début aout la ville d’ORANGE accueille la deuxième édition du Orange Metalic Festival, dans le site ô combien prestigieux du théâtre antique.

A l’instar de Nîmes ou encore Carcassonne, les sites historiques se révèlent de remarquables lieux de diffusion culturelle et le promoteur de l’évènement, Adam Concerts, réitère ce soir l’expérience lancée en 2022 et qui avait vu se produire pour une première édition, WITHIN TEMPTATION, EPICA et BEAST IN BLACK.

L’affiche, qui regroupe cette année MEGADETH, AIRBOURNE, TRIVIUM et CARPENTER BRUT a de quoi filer le frisson et le public rassemblé en masse aux abords du théâtre a répondu en nombre.

Passons rapidement sur le zèle très prononcé des agents de sécurité lors de la fouille et des policiers municipaux équipés de chiens renifleurs pour lesquels les files d’attente sont un superbe moyen de s’entrainer, pour nous concentrer sur l’essentiel, la musique.

Il est 18h30 précises lorsque dans un amphithéâtre copieusement rempli et sous une chaleur étouffante, TRIVIUM monte sur scène. Les floridiens, drivés par un Matt Heafy en grande forme prennent d’entrée les premiers rangs à la gorge, malgré un potage sonore qui mettra bien trois ou quatre titres avant de s’éclaircir et limitera le plaisir du public placé en gradins. Une voix trop en retrait, des guitares brouillonnes, il valait mieux connaitre finement le répertoire du groupe pour apprécier à leur juste valeur des perles comme « In the court of the dragon », « Becoming the dragon » ou encore « Feast of fire ».

trivium orange

La fosse n’en a cure et grouille déjà au gré des mouvements de foule et des circle-pits tandis que sur scène, les quatre garçons donnent tout. Mention spéciale à Josh Baines, guitariste de MALEVOLENCE qui ce soir remplace au pied levé Paolo Gregoletto à la basse, ce dernier ayant été hospitalisé ces derniers jours pour une hernie.

« Strife», « The heart from your hate », le set s’étire et on rentre de mieux en mieux dans chaque titre avec cette envie de revoir le plus vite possible TRIVIUM en salle et dans de meilleures conditions pour profiter à plein du talent du quatuor qui depuis près de vingt ans produit des riffs avec une énergie intacte, à l’instar d’un « In waves » magistral en fin de set.

Juste le temps de cuire un peu plus dans le soleil rasant du soir, tout en haut des gradins et voilà que débarquent les joyeux drilles d’AIRBOURNE. Menés par un Joel « les doigts-dans-la-prise » O’Keeffe survolté comme à son habitude, les quatre garçons ne vont mettre que quelques mesures pour dynamiter une fosse et des gradins entièrement acquis à la grande cause du Rock’n roll.

« Ready to rock », « Too much, too young … », « Girls in black » sont envoyés sur un tempo de malade dans la sueur, les watts et la bière. Oui, la bière ! Car cette dernière fait partie intégrante des concerts d’AIRBOURNE, tant Joel adore en balancer des gobelets entiers dans le public tout au long du set. Et ce soir ne fait pas exception ! ça vole dans tous les sens, ça explose, ça gicle, et il faudra toute l’habileté de certains pour parvenir à capter un de ces missiles pour en vider le contenu sous la clameur de l’entourage !

joel orange

« Breakin ‘ outta hell », « It’s all for rock’n roll », chaque titre claque comme un fouet et l’hommage désormais traditionnel à Lemmy à grands coups de Jack and Coke partagés avec les premiers rangs fait encore monter la pression avant que Joel, juché sur les épaules d’un roadie ne prenne son bain de foule quotidien.

« Live it up », « Running wild », le set s’achève et le groupe tire sa révérence sous les vivas d’un public conquis. Comme le résumera un de mes acolytes, AIRBOURNE, c’est vraiment le groupe qui te débranche le cerveau pendant une heure, te file une grosse claque et qui très vite t’en remettra une, parce qu’ils sont partout à l’affiche, en guest-stars, en tête d’affiche et dans tous les bons festivals !

Le théâtre antique est désormais plein comme un oeuf et seules les extrémités des travées sont encore libres lorsque les lumières s’éteignent et que la bande de « Prince of darkness » monte dans la sono. Le gros morceau de la soirée est enfin là et Dirk, Kiko, James et Dave font leur apparition en lançant le riff de « Hangar 18 ». Il n’en faut pas plus au public pour chavirer !

Le son est énorme, clair, précis, et la scène totalement dépouillée accueille trois écrans géants qui encadrent le kit-batterie et diffusent des images illustrant chacun des titres du combo.

MEGADETH est dans la place et son illustre leader Dave Mustaine voit le public lui manger littéralement dans la main ! Il n’est en effet pas courant de voir le rouquin et son équipe se hasarder sur d’autres scènes françaises que celles de la capitale en dehors des festivals et le public se délecte du moment présent.

MEGADETH ORANGE

« Dread and the fugitive mind », « Angry again », « We’ll be back », le début de set est tonitruant et le groupe chamboule la setlist de ses derniers shows pour nous offrir un set unique que l’enchainement « Wake up dead / In my darkest hour » va encore magnifier.

Ça riffe en tous sens, les duels de six-cordes entre Dave et Kiko Loureiro sont d’un niveau stratosphérique, et l’instrumental « Conquer or die » couplé à un « Dystopia » des grands soirs confine au génie ! On peut dire ce qu’on veut du caractère du leader de MEGADETH, mais il faut bien reconnaître en prenant juste un peu de recul que le garçon est juste une des plus grandes figures de notre musique adorée. Un « patron », qui en plus de la qualité de son œuvre, immense et que l’on souhaite encore voir grandir, affirme chaque soir une classe à toute épreuve.

Et ce ne sont pas quelques problèmes de voix et un petit coup de froid qui vont déstabiliser le bonhomme qui, après avoir fait trembler les gradins sur leurs fondations durant « Sweating Bullets » et mis la fosse en lévitation pendant « A tout le monde », invite Matt Heafy de TRIVIUM à prendre le micro pour un « Tornado of souls » impérial.

La suite est bien connue tant MEGADETH adore conclure ses sets avec trois de ses titres les plus emblématiques. Le génial « Symphony of destruction », l’intemporel « Peace sells … » et le rageur « Holy wars » portent le coup fatal à un public qui n’attendait que ça et en aurait bien pris encore un peu, tant ces 85 minutes sont passées comme une balle !

Que dire, que faire, après une telle tornade, après avoir connu le grand vertige ?! Et bien on s’assoit quelques minutes, on reprend ses esprits et on se laisse aller à balancer son popotin et ses dernières neurones intactes sur la transe électro-wave de CARPENTER BRUT, le trio ayant la lourde charge de conclure une soirée alors qu’une bonne partie du public, essoré par un MEGADETH en feu et peu enclin aux samples électroniques a déjà quitté les lieux.

DAVE ORANGE

Il est près d’une heure du matin, la nuit est douce, mes cellules se sont encore une fois régénérées sous un déluge de watts salvateurs et la vie est décidément très belle !

Mention très bien à l’ORANGE METALIC FESTIVAL pour sa deuxième édition, en espérant très fortement qu’une troisième saison soit dans les cartons pour 2024 !

YvesZ.

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