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Pyrenean Warriors Open Air – Torreilles, Site de Juhègues, France – 09 septembre 2023 !

PYR

C’est au coeur du site bucolique de Juhèques, sur la commune de Torreilles que le Pyrenean Warriors Open Air a à nouveau pris place en ce beau samedi de Septembre.

Septième édition, donc, pour ce festival qui n’en finit pas de grandir à son rythme et qui, contrairement à certains autres évènements qui devraient relire la fable de La Fontaine « La grenouille et le Bœuf », sait parfaitement accueillir son public.

Parking grande taille, camping au frais dans la pinède et un bataillon de bénévoles tout d’orange vêtus et aux petits soins pour que vous soyez bien. Et alors que le soleil est au zénith, on est bien !

ET premier constat. Le public est au rendez-vous et certains ont fait des bornes pour être présents sur cette nouvelle célébration du Heavy Metal des origines. Toulouse, Clermont-Ferrand, PACA, Hauts de France, Paris, Nantes, je croise des potes de tout l’hexagone à chaque pas et la colonie espagnole qui a fait le déplacement me renvoie les vibrations qui m’envahissent à chacune de mes virées en terre catalane.

Quant à l’affiche, si l’édition spéciale 2021 portait fièrement la bannière « French Metal Attack », on peut dire de celle de 2023 qu’elle s’ouvre sous celle de l’Internationale du Métal. Visez plutôt : Des combos américains, suisses, espagnols, anglais, allemands, et en ouverture de la journée, nos compatriotes de SACRAL NIGHT, chargés de lancer les hostilités.

Soleil au zénith, chasse à l’ombre et à la première bière, il est à peine 13h00 quand le combo isérois investit les planches de la Shark Stage. Armé d’un solide répertoire, d’une expérience scénique qui n’en finit pas de grandir et d’un album, « Le diadème d’argent » sorti en 2022 qui vous file des frissons partout, SACRAL NIGHT ravit les premiers rangs par son Heavy classieux, rappelant forcément le King (Diamond !) et MERCYFUL FATE, le tout mâtiné de touches Black, histoire de rappeler le background extrême de certains de ses membres.

Moment fort du set, le titre « Prêtresse de l’Atlantide » qui me renvoie 40 ans en arrière lors de la première écoute du « Métamorphose » d’un certain SORTILEGE ! Mention spéciale à Antoine, totalement habité dans son rôle de frontman et dont la voix aura résonné jusqu’à travers les murs de la chapelle Notre Dame de Juhègues toute proche.

L’astre solaire tape fort et le bar est un passage obligé en ce début d’après-midi avant de repartir dans la fosse. Sur scène, THE NIGHT ETERNAL lance son set. Les allemands, dont le dernier album en date « Fatale » m’a définitivement convaincu de faire le déplacement ne vont pas me décevoir et le Heavy Doom mélodique du combo d’Essen fait mouche à chaque titre. Ça groove, ça te rentre dedans, ça s’adoucit l’air de rien avant de repartir plus fort encore, le tout orchestré par Ricardo Baum, dont la voix et la présence sont un des points forts du groupe.

Moment fort du set, un hommage à Ozzy Osbourne avec le titre « Prince of Darkness », morceau tiré du dernier album et la messe est dite ! Et bien dite !

Juste le temps de refaire le monde avec quelques amis, de faire un stop devant un des trois food-trucks et on repart en direction de la Shark Stage pour la montée sur scène des suisses de SIN STARLETT dont les titres de « Solid source of steel » sorti en 2022 passent merveilleusement le cap du live ! Et mention spéciale au chanteur Elias Felber dont la pilosité aussi impressionnante que ses qualités vocales aura été sublimée par un spandex bleu à rayures du meilleur effet ! Quel style, mes amis ! ET quel groupe ! ça riffe, c’est Heavy, ça t’arrive direct « in your face » et t’en redemande ! Bref, du headbanging à te dévisser le cou !

Pas de temps mort en cet après-midi. Juste le temps de reconfigurer la scène et voilà les new-yorkais de TOWER, emmenés par une Sarabeth très en voix et le bassiste Philippe Arman, au jeu pour le moins visuel ! Au programme, un Heavy pur jus relevé par le chant puissant avec cette pointe d’occulto-psychédélisme si chère aux 70’s qui te vrille complètement le crane et te donne envie de danser nu dans les bois … mais je m’égare, la faute sans doute à l’excès de Pyrenean Beer … Bref, que du bon comme en attestait déjà le superbe « Shock to the system » que je ne saurais trop vous conseiller de vous mettre à fond dans les oreilles !

L’après-midi se passe facile et c’est au tour des américains de GLACIER de faire hurler la sono, qui jusqu’à présent a été parfaite. Le combo de Portland, Oregon s’est taillé une stature de groupe culte au fil de ses démos, EP et autres singles mais il faudra attendre 2020 et l’album « The passing of time » pour enfin se mettre sous la dent un album complet et se déglinguer les neurones pour de bon ! Au programme, du Heavy avec tout ce qui va bien dedans : duels de guitares, riffs en mode « scie circulaire », tempos de chez « Qui-Tue » et le tout enveloppé par le chant d’un Michael Podrybau nourri aux maîtres du genre, j’ai nommé JUDAS PRIEST.

Hélas, côté sono ça commence à crachoter sévère et la fin du set verra cette dernière perdre la batterie, puis certains autres instruments uniquement servis par les retours.

Et les choses ne vont pas s’arranger par la suite. Il est 18h30 et ça parle fort dans les premiers rangs. Tu m’étonnes ! La colonie espagnole a investi la fosse et les hibères à spandex ont le verbe haut ! Tous n’attendent qu’une chose, les premiers riffs de MURO, quatuor madrilène légendaire dans son pays et qui depuis 2014 s’est trouvée en Rosa « Rocksa » Pérez Macho une front-woman fracassante pour mener la barque de ces vétérans du Speed Metal espagnol.

Et là, patatrac ! Le groupe lance son premier titre, ça blaste fort, ça incise à la six-cordes … et on n’entend pas le chant. Ou plutôt si, on entend les premiers rangs qui scandent chaque couplet, chaque refrain à tue-tête tandis que sur scène, Rocksa n’a que le son de ses retours.

Et alors que côté français, ça fronce du sourcil en direction de l’ingé-son, coté espagnol, ça continue de chanter, au moins jusqu’à ce que Largo, le guitariste choppe les « coronès » et file direct vers le soundboard.

Le set est stoppé au bout d’un titre, ça se prend la tête sur le coté de la scène et à la table de son, l’ingé-son sue des gouttes avec sur son épaule le souffle chaud du gratteux espagnol, et l’excès de bière permettant de tout oser, quelques curieux jouent les apprentis techniciens !

Bref, après quelques tentatives infructueuses et l’annonce par le même ingé-son que s’il le souhaite, MURO peut reprendre son set à zéro, le groupe redémarre et après quelques nouveaux crachats de la sono, termine à force de courage un show qu’il nous tarde de revoir dans de bien meilleures conditions.

Le soleil décline et tandis que la soirée s’installe, tout semble être rentré dans l’ordre avec la sono Pour la suite du programme. Et quel programme ! HIGH SPIRITS monte sur scène et se lance sans attendre dans un set gonflé aux amphétamines. Le combo de Chicago, dont le Heavy – Punk envoie déjà bien sur album passe à la vitesse supérieure sur scène et chaque titre claque comme un fouet.

Emmené par un Chris Black au chant impeccable et à l’attitude faussement désinvolte et un bassiste à la gestuelle punk super-étudiée, le groupe nous livre un show d’une grande intensité et fait mouche ! Les deux guitaristes sont également à la fête et les structures simples des morceaux sont l’occasion de tricotages guitaristiques de haute volée, le tout boosté par une batterie qui relève encore le plat ! Ruez-vous sur les albums « Hard to Stop » et « Motivator » et énergisez-vous en allant voir sur scène ce groupe depuis les premiers rangs dès que vous en avez l’occasion !

La nuit est enfin tombée sur Torreilles. Il est 21h00 et sur scène, les frangins Gallagher paufinent le soundcheck du set à venir. Si on m’avait dit en 1983, alors que je n’avais que 12 ans et que je me balançais l’album « All for one » à fond dans ma chambre au grand dam de mes parents, que 40 ans plus tard je verrai (enfin !) RAVEN sur scène, j’aurais inventé la machine à accélérer le temps !!

Quel bonheur mes amis, quel bonheur de célébrer avec ces deux garçons et leur batteur Mike Heller l’œuvre d’un des combos les plus respectables et respectés du Métal ! « Take control », « Top of the mountain », « Surf the Tsunami », chaque titre est une nouvelle salve de plomb et les deux frérots s’en donnent à cœur joie. Mark se déchaine sur sa six-cordes dont le son va s’affiner au fil du set, John nous ravit de ses vocalises toujours impeccables tandis que l’ex-FEAR FACTORY Mike Heller met le groupe en orbite, tellement son jeu booste chaque morceau.

« Rock Until You Drop », « Seek and Destroy », « On and On », tu en veux du bonheur ? Et bien RAVEN t’en ressert une louche avec « Chain Saw » issu du génialissime «Wipe Out » pour un final d’anthologie qui nous laisse sur les rotules et nous fait prendre la mesure, s’il en était encore besoin de la générosité, de l’engagement et de l’apport de Mark et John Gallagher à la cause métallique ! Chapeau bas, Messieurs !

ET la soirée n’est pas terminée. Car la tête d’affiche du PWOA 2023 s’apprête à entrer en scène pour un nouveau shoot de bonheur, comme chaque groupe nous en a filé tout au long de la journée. RIOT monte sur les planches sur les riffs de « Fight or Fall » et d’entrée le groupe te colle au mur. Le son est clair et puissant, le groupe est en place et Todd Michael Hall, le chanteur nous déboite la mâchoire tant sa voix est juste parfaite et porte les titres de « Thundersteel », merveilleux album sorti en 1988 et dont RIOT célèbre les 35 ans !

« On your knees », « Victory », « Fire Down Under », nous voilà embarqués dans un voyage aux quatre coins de la discographie des américains et la suite est tout aussi jouissive. « Flight of the Warrior », « Bring the Hammer Down », les riffs tombent de tous les côtés et le public en redemande tandis que le bassiste Don Van Stavern, le plus ancien des membres actuels de RIOT se délecte du spectacle. A ses côtés, Mike Flyntz, autre vétéran de l’histoire de RIOT nous régale de ses solos et chacun y va de son talent pour magnifier « Bloodstreets », léger temps de respiration avant le déluge de watts suivant.

Et RIOT de poursuivre son show ! « Take me back », « Restless Breed », chaque titre est salué par des fans aux anges sous le ciel étoilé et « Black Leather and Glittering Steel » nous rappelle à quel point « The Privilege of Power » est un p… de bon album ! Todd n’en finit pas d’honorer chaque titre, et on se dit que de là où il est, le regretté Mark Reale peut être fier de son œuvre et de la manière dont elle est célébrée ce soir.

« Road Racin’ », un « Swords and Tequila » arrosé comme il se doit, « Warrior », le génial « Thundersteel », on croit que la messe est dite et qu’on ne peut attendre mieux, et pourtant le groupe revient pour un rappel dantesque ! « Sign of the Crimson Storm » et « Warrior » nous sont envoyer en pleine face et on se laisse faire, tant RIOT aura ponctué de la plus belle des manières un PWOA 2023 « Over the Top » !

Vivement 2024 !

YvesZ.

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