Live reports

PYRENEAN WARRIORS OPEN AIR VIII – Torreilles, France – 14 septembre 2024

PYRENEAN WARRIORS OPEN AIR VIII – Torreilles, France.
14 septembre 2024.

PWOA

Dimanche 15 septembre, 09h00 du matin. Je me réveille avec des bourdons partout dans les oreilles et des grains de poussière craquent entre mes molaires. La journée de la veille a été intense, ce samedi de vent et de musique de l’Enfer en terres catalanes !

La 8ème édition du PYRENEAN WARRIORS OPEN AIR vient de se terminer et la cuvée 2024 a à nouveau tenu toutes ses promesses.

Organisation, logistique, affiche, accueil, public, potes, groupes, soleil et tramontane, tous les ingrédients étaient réunis pour faire de ce que certains appellent le «KEEP IT TRUE français », un évènement exceptionnel !

Installé aux abords de la chapelle de Juhègues sur la commune de TORREILLES, à quelques encablures du littoral méditerranéen, le site du PWOA accueille une fois de plus son cortège de fans de Hard Rock et de Heavy Metal des origines, celui que la New Wave of Heavy Metal a incarné au début des 80’s, le « Hard » des guitares pointues et des ceintures à clous, celui des jeans à rayures et des riffs acérés, des vestes à patches sur lesquelles IRON MAIDEN côtoyait ACCEPT, JUDAS PRIEST, MOTORHEAD et SCORPIONS, lorsque les murs de nos chambres étaient recouverts de posters de METALLICA, LITA FORD, LOUDNESS ou des MOTLEY CRUE hurlant au Diable !

Jeunes, moins jeunes, battle-vests antiques, quadras libérés de leurs obligations familiales, fans espagnols venus en nombre, c’est une belle galerie de portraits qui se presse dès l’ouverture des portes vers les stands de merch’, des jetons et des food-trucks installés autour de l’espace scénique.

Le site, battu par la tramontane qui s’allonge au fil de la journée se prépare à un déluge sonore, tandis que chacun retrouve amis, potes et vieilles connaissances, et refait le monde autour d’une Beerenean spécialement brassée pour l’occasion !

L’affiche du PWOA 2024 est prometteuse et dès 13h00, le premier des trois groupes français programmés cette année entre en scène. DUNWITCH RITUAL, jeune combo du nord parisien qui décrit sa musique comme du « Cosmic Speed Metal » investit les planches et va tout donner durant les 30 minutes de son set.

Auréolé d’un premier album « The Weird Tapes Sessions » récemment sorti chez les suédois de Jawbreaker Records, drivé par Vega, sa jeune chanteuse que l’enjeu ne semble nullement impressionner, le groupe enchaine ses compos empreintes de l’imaginaire de H.P.Lovecraft et Robert Howard et le public adhère. Ça joue vite, ça joue fort, et les « Sinking city » et autres « Dunwitch ritual » passent parfaitement le cap du live !

DUNWITCH

Crédits photos : Algoby Graf

Il n’en faut pas plus pour aiguillonner les lyonnais de MEURTRIERES qui prennent la suite. Le groupe, mené par Fiona au micro défend son album « Ronde de nuit ». Date après date, il marque son public de son Heavy Metal furieusement ancré dans les 80’s, héritier des SORTILEGE, ADX et autres BLASPHEME et méchamment inspiré par le son des deux premiers albums d’IRON MAIDEN.

MEURTRIERES

Crédits photos : Algoby Graf

Résultat, un show puissant, carré en diable et terriblement efficace, bourré de riffs accrocheurs, le tout orchestré par un chant féminin qui donne une couleur inédite à l’ensemble pour le plus grand bonheur des premiers rangs.

Te gusta el Metal Rapido ? La colonie espagnole qui se presse devant la scène semble approuver et l’entrée en scène d’ANIMALIZE déchaine les coupes mulets et les spandex rayés ! Les quatre frappadingues lyonnais, certainement bercés trop près de la chaine Hi-FI de parents écoutant LOUDNESS en boucle, ont depuis développé une addiction aux guitares pointues, aux riffs de chez « qui-tue » et aux rythmiques fatales aux cardiaques !

« Le speed m’habite !» pourrait être le slogan d’une prochaine campagne – promo de ces garçons, dérouillant leur public à coups de « Samouraï de l’Univers », « Eternel second » et autres « Sous l’œil du charognard » et son clin d’œil à l’ « Aigle Noir » de Barbara. Imparable !

A revoir de toute urgence, et notamment le 16 novembre prochain au SOUTHTROOPERS Festival à pennes-Mirabeau où le batteur Hyungminator donnera son dernier show avec le groupe.

animalize

Crédits photos : Algoby Graf

Changement de cap avec PHANTOM SPELL. Tandis que le vent soulève des tourbillons de poussière, le combo anglo-espagnol lance son prog’rock classieux et semble savourer sa première apparition dans l’hexagone. Piloté par Kyle McNeill, par ailleurs leader de SEVEN SISTERS, le groupe nous embarque dans un voyage sonore dont le titre « Up the tower » s’impose en toile de fond.

PHANTOM SPELL

Crédits photos : Algoby Graf

Délicat, envoutant de bout en bout, soutenu par un bagage technique irréprochable, le set de PHANTOM SPELL est un pur moment d’extase et nous renvoie à ce que des groupes comme OPETH savent générer de meilleur. Nul doute qu’on reverra ce groupe sur de plus grandes scènes très vite, et merci à l’organisation du PWOA d’avoir booké PHANTOM SPELL pour leur première venue française.

Et c’est dans ces moments-là qu’on mesure toute la valeur d’évènements comme le Pyrenean, ces festivals montés par des passionnés qui donnent de leur temps sans compter, qui prennent un risque financier, sacrifient des moments avec leurs proches pour aller nous chercher des petites perles, des groupes obscurs, cultes, plus assez « bankables » ou tout simplement pas encore assez structurés pour caler une tournée digne de ce nom et qu’une poignée d’activistes va mettre en lumière le temps d’un set !

Qu’ils (et elles !) soient remerciés car ils nous offrent des occasions uniques de voir, revoir ou découvrir ces groupes d’un album ou d’une démo, ces combos qu’on croyait perdus ou dont on s’était même mis à douter de l’existence tant leur passage dans la lumière avait été furtif, au détour d’un fanzine ou d’un CD-sampler.

Et bravo aux « Benevils », cette cohorte de bénévoles qui vont, durant tout le week-end se la donner pour garantir un accueil exceptionnel, quel que soit le besoin !

Et la journée se poursuit avec l’arrivée sur scène des suédois de TYRANN, connus pour compter dans leur rang des ex-ENFORCER et TRIBULATION, et notamment Tobias Lindqvist, bassiste – chanteur totalement possédé derrière le micro.

Particularité du groupe, ce dernier propose des textes en suédois, ce qui depuis la fosse, donne tout son sens à l’expression « chanter en yaourt » ! Tiens, amuse-toi donc à reprendre à tue-tête le refrain de « Knytnäve från underjorden » !

tyrann

Crédits photos : Algoby Graf

Côté musique, le Heavy bourin mâtiné de racines punk fait mouche et chaque titre t’envoie un gros tampon dans le pif ! ça déboite sévère et les effets de la bière locale commencent à se faire sentir dans l’assistance.

Arrive alors sur scène une des sensations de la journée, les japonais de BLAZE. Créé en 1998, le groupe originaire d’OSAKA foule pour la première fois le sol de l’hexagone et c’est à Torreilles que son Hard Rock classieux raisonne pour l’occasion ! Au risque de paraitre lourd, on ne peut que saluer à nouveau le travail des organisateurs du PWOA pour nous offrir pareils moments.

Avec son Hard Rock teinté d’influences 70’s et un Hisashi Suzuki au jeu de guitare d’une fluidité incroyable qui rappelle Michael Schenker ou encore Ritchie Blackmore, le quatuor va distiller pendant près d’une heure le meilleur de son album éponyme sorti en 2007.

BLAZE

Crédits photos : Algoby Graf

« See the light », « Underground heroes », c’est beau, ça glisse tout seul et le public qui en redemande est même gratifié d’un rappel qui finit en véritable ovation. Le groupe descend de scène, se prête de bon cœur à une session photos à la barrière avec des fans, tout le monde a la banane, on est bien !

Le soleil décline et la fraicheur commence à se faire sentir. Il est 20h00 et on se presse dans les premiers rangs pour faire le meilleur des accueils à SATAN ! Pas l’ange déchu, mais le combo de Newcastle, pionnier de la NWOBHM et drivé par le chanteur Brian Ross qui vit le moment de manière quasi-mystique.

Le groupe, dont le nouvel album « Songs in crimson » est sorti la veille a visiblement envie d’en découdre et il en sera de même avec les deux têtes d’affiche suivante, DEMON et WARLORD. Quelle brochette, mes amis !

SATAN

Crédits photos : Algoby Graf

Gros riffs, rythmiques plombées, chant mélodique et agressif, on plonge sans retenue dans le tourbillon de l’histoire pour revenir aux racines, à cette période bénie où le Hard Rock rassemblait sous sa seule bannière les « hardos » de tout poil, fans d’IRON MAIDEN, METALLICA, MOTORHEAD ou SCORPIONS.

Ça joue fort, les titres s’enchainent et le groupe revisite sa discographie. « Trial by fire », « Blades of steel », « Ophidian », « Twenty Twenty Five », Testimony », les anglais nous livrent le set parfait et les guerriers pyrénéens sont comblés !

Pas le temps de trainer ! La nuit s’est emparée de Notre Dame de Juhègues et les démons sont de sortie. Il est près de 21h30 quand une silhouette inquiétante apparait sur un coté de la scène. Afffublé d’un masque démoniaque, l’immense Dave Hill lance le set de DEMON. Immense parce que le bonhomme force l’admiration par sa persévérance mais également son talent de chanteur.

A la tête de DEMON depuis plus de 45 ans, toujours déterminé à porté haut l’étendard du Hard rock de tradition, le garçon va ce soir livrer avec son groupe une prestation « Over The Top » ! Brillantissime de bout en bout ! DEMON, que l’on associe forcément à la NWOBHM a su, cours de sa prolifique carrière se balader album après album dans le Hard Rock, le Classic Rock, le Prog’ et même l’AOR, surprenant toujours son auditoire par sa recherche d’originalité et ce ne sont pas des albums comme le superbe « The unexpected guest », ou des perles telles que le « British Standard Approved » ou encore « Breakout » qui me démentiront !

DEMON

Crédits photos : Algoby Graf

Riffs classieux, assemblages guitaristiques, mélodies accrocheuses, nappes de synthés juste ce qu’il faut et ce chant, cette présence, ce charisme, qui une semaine plus tard, continue de me hanter alors que je rédige ce live-report ! La grand classe, mes amis !

Et dire que je me catastrophais de l’annulation de FIFTH ANGEL, groupe dont l’album « Time will tell » me suit depuis le milieu des 80’s et dont je me faisais une joie de découvrir sur scène !

Et la pression monte encore d’un cran avec le headliner de ce Pyrenean Warriors Open Air VIII. Le vent froid n’a pas eu raison de la détermination des fans et l’entrée en scène de WARLORD remet un coup de boost aux premiers rangs pour ce qui va être la grosse claque de la journée.

Armé avec les guitaristes Diego Pires et Eric Juris de deux shredders d’exception et d’un chanteur monstrueux de puissance et de justesse en la personne de Giles Lavery, le groupe californien, drivé depuis ses origines par le batteur Mark Zonder ne craint personne et son Heavy Metal fait des ravages !

warlord

Crédits photos : Algoby Graf

Duo de solos de guitares comme s’il en pleuvait, chanteur qui te prend à la gorge et ne te lâche pas de tout le set, rythmiques sur-vitaminées, le groupe connu pour sa participation au début des 80’s à la fameuse compilation « Metal Massacre » de l’illustre Brian Slagel, le boss de Metal Blade Records fait honneur à son statut de Headliner.

« Lucifer’s Hammer », « Invaders », « Battle of the Living Dead», l’entame de set annonce d’emblée la couleur, et les « Kill Zone », « Winds of Thor » et autres « Penny for a Poor Man » ne vont que parfaire l’œuvre de destruction sonore du combo de Los Angeles. «War in Heaven », « Black Mass », les duels de guitares se succèdent, ça joue à fond, l’interprétation est impeccable et le final « Child of the Damned » nous met à genou.

Il est minuit passé, la lune est haute dans le ciel, la tramontane souffle toujours et chacun n’a qu’une idée en tête. Remettre ça en 2025 pour une 9ème édition ! Stay Heavy !

YvesZ.

Crédits photos : Algoby Graf

Share: