Wacken Open Air 2003 – Wacken, Allemagne – 31 juillet au 02 aout 2003
WACKEN OPEN AIR FESTIVAL 2003
Wacken. Petite bourgade de 2000 habitants perdue au fin fond de la campagne allemande, entre Hambourg et la frontière danoise, accueillait du 31 juillet au 2 août 2003, la 14ème édition du plus gros festival de Métal au monde : le Wacken Open Air Festival.
Imaginez le tableau : Trois jours de Heavy Métal non stop, avec plus de 60 groupes, 4 scènes, plus de 40 000 fans venant de tous les horizons (Européens de toutes nationalités, bréziliens, japonais, américains, australiens, …), et une affiche qui n’a rien à envier à celle du célèbre festival de Donington dans les années 80.
On retrouvait ainsi cette année, parmi les principaux groupes programmés, IN FLAMES, SENTENCED, TESTAMENT, ANNIHILATOR, STRATOVARIUS, GAMMA RAY, SLAYER, … et TWISTED SISTER reformé après 15 ans de silence, et qui remplaçait sur l’affiche ICED EARTH, contraint d’annuler ses plans de tournée après le départ de son chanteur, Matthew Barlow.
Mercredi 30 juillet :
Mon expédition démarre. Départ de l’aéroport de Montpellier à 6 heures 30, fouille en règle au portique, direction Paris puis Hambourg, où un bus m’amène à la gare centrale.
Je n’ai aucun mal à trouver mon chemin. Un quai est déjà bondé par des métalleux de tous poils, postes CD à fond et packs de bières en guise de repas (il est 12h00), qui attendent le train pour Itzehoe, dernière gare avant l’Enfer !!!
Rencontre avec Buddy, un américain de Louisville, Kentucky, qui me raconte le récent Métalfest de Milwaukee, ses 4 Dynamo open air, et sa rencontre avec Billy Milano. Arrivée une heure plus tard à Itzehoe où un bus spécial fait la navette avec le site du festival.
L’ambiance tourne au joyeux bordel devant la gare. Une centaine de fans attend le bus, armés de packs de bière dont les cadavres commencent à recouvrir le sol. Tout le monde est vautré sur le trottoir, écrasé par le soleil , et les postes CD gueulent toujours à fond tandis que les passants nous jettent des regards pour le moins interrogateurs.
16h00 : fin du périple. Arrivée au village de Wacken après une fouille en règle par la police locale. Deux images me restent à l’esprit après notre descente du bus : le centre ville est bourré de métalleux dont l’unique quête semble être celle de la bière ! Tous les moyens sont bons pour son transport : bras, sacs à dos, caddies, remorques ( !) .
La seconde image est le regard des autochtones, assez amusés par tout ce cirque. Au fil des ans, ils ont dû s’habituer mais surtout ils ont incontestablement saisi l’impact économique d’un tel événement pour l ‘économie locale. Bus, taxis, loueurs de matériels en tous genres (barrières, grilles, wc chimiques, tentes d’expo, …),boutiques de merchandising et de disques, alimentation, tournent à plein régime.
Bref, c’est toute une région qui vit pendant ces quelques jours au rythme du Métal pur et dur, et force est de constater que derrière l’ambiance de franche foire qu’offre un tel événement se cache une sacrée organisation où rien n’est laissé au hasard.
Au vu du nombre de festivals à dimension internationale organisés cet été en Allemagne, Belgique, Hollande, Suède, Autriche, … comparés aux seuls « Gods of Metal » de Milan en Italie, et « MetalMania » de Villarobledo en Espagne, on ne peut que saluer le savoir faire de l’Europe du nord. A croire que dans le sud, on préfère aller à la plage !
Sur ces considérations, je me rends au camping, immense, et qui prend par endroits des allures de Calcutta. Canettes, papiers gras et détritus divers jonchent le sol et vont peu à peu s’amorcer partout, au milieu des tentes, bâches, voitures et camions, jusqu’au dimanche. Les âmes sensibles n’ont qu’à aller au Top of the pops !!
Mention très bien aux autrichiens installés à coté de notre campement et qui sont allés jusqu’à établir un périmètre de sécurité autour de la décharge qui leur servait de camp de base !
Je retrouve des potes parisiens, arrivés la veille en voiture. La soirée se passe sans encombre, tout le monde se met en condition à grand renfort de bière tandis que les autoradios et les postes CD crachent du trash, du death, du black … Certains ont même pensé aux groupes électrogènes pour alimenter des sonos !
A la tombée de la nuit, la Wet stage, la plus petite des scènes du festival, sous chapiteau, accueillera comme chaque soir, un karaoké métal où chacun pourra faire valoir ses talents … dont je vous laisse entrevoir le résultat. Tordant.
Jeudi 31 juillet :
Les choses sérieuses commencent en douceur. Au programme de la journée, 4 groupes seulement qui se partageront la True metal stage.
Holger, un des organisateurs nous fait un speech d’ouverture (en allemand, donc je comprends rien) accompagné pour l’occasion par Monsieur Biff Biford himself ! Démarrage avec CIRCLE II CIRCLE, le nouveau groupe de Zack Tell de SAVATAGE, qui évolue dans un registre heavy mélodique et nous gratifiera d’une reprise de « Edge of thorns », point d’orgue de leur set.
ANNIHILATOR enchaîne pour 45 minutes de folie. Le son s’est amélioré, Jeff Waters s’éclate comme un gamin et Dave Padden, le nouveau chanteur, transfuge de THEORY OF A DEADMAN assure très bien (mention spéciale sur « Alison hell » ), ce qui rassure du même coup les nostalgiques de Joe Comeau. « Ultra motion », « alice on hell », « Set the world on fire », « Welcome to your death », les titres s’enchaînent, Jeff Waters a la banane et le groupe affiche un réel plaisir à être sur scène. Ces trois quarts d’heure passent comme une balle.
Le soleil du soir tape encore fort, et les bars installés sur le site sont pris d’assaut. Ils conserveront d’ailleurs une forte affluence pendant le set de VICTORY, vieille gloire allemande des années 80 reformé pour l’occasion. Les fans allemands apprécient mais la prestation d’ANNIHILATOR a laissé des traces, de même que ce qui va suivre.
Alors que le public applaudit poliment VICTORY à la fin de son set, et qu’on se prépare à accueillir RUNNING WILD tête d’affiche de la soirée, voilà que SAXON déboule sans prévenir sur scène ! C’est une véritable marée humaine qui déferle devant la True metal stage. « Motorcycle man », « Denim and Leather », « Princess of the night », trois morceaux, un concert surprise de 15 minutes pour le plaisir, histoire de faire la promo du DVD « The Saxon chronicles » qui inclut notamment le show donné au Wacken en 2001, un son d’enfer, l’effet de surprise est total et le groupe fait vite oublier VICTORY.
Enfin, RUNNING WILD débarque sur scène à 22h15. La nuit est tombée. Rock’n Rolf et ses flibustiers attaquent leur set sous des lights du tonnerre en un son impeccable, avec « Ghengis Khan ».
On sent bien que le groupe, comme d’ailleurs tous les groupes allemands présents à l’affiche, joue à domicile à Wacken. Les allemands n’ont rien à envier aux français en matière de chauvinisme ! Et ça marche. Rock’n Rolf flatte le public, s’exprime uniquement en allemand (comme tous les autres groupes allemands à l’affiche à l’exception de MASTERPLAN), tandis que le groupe balaie toute la carrière de RUNNING WILD au fil du set. » Riding the storm « , » Bad to the bones « , autant d’hymnes repris en chœur par le public, et qui prennent une nouvelle dimension sur scène.
RUNNING WILD maîtrise parfaitement son sujet, et conclut son show par « Prisoner of time », « Victory », et » Chains and leather « . Imparable.
Le groupe quitte la scène sous les cris et les applaudissements tandis qu’un superbe feu d’artifice conclut cette première journée. La soirée se termine dans la Wet stage, où le karaoké tient toutes ses promesses ! Je rentre au camping, bercé par la douce mélodie du » 1999 revolution 666 » de The Crown que crache l’autoradio de nos voisins autrichiens, poussé à fond. Je comprends alors l’utilité de mes boules Quiès !!
Vendredi 1er août :
7h00. Le soleil tape déjà fort, et ce sera le cas durant tout le festival. Ma tente ressemble à une étuve. Je me décide pour une douche salvatrice, et un café (dégueux !) au bar avec mon pote Buddy » Kentucky fried chicken « . Nos voisins de table, dont les origines scandinaves sont évidentes (ultra blonds, et rosés comme des petits cochons après une trop longue exposition au soleil), attaquent fort avec de la bière allemande. » De la pisse de vache « , m’assurera un irlandais ne jurant que par la » Guiness » !
10h00. Les portes s’ouvrent et le programme de la journée s’apparente à un vrai marathon. Pas moins de 28 groupes vont se partager les quatre scènes, jusqu’à 3h00 du matin.
A 11h00, DEW SCENTED investit la Black stage, devant laquelle le public est déjà nombreux. Les trasheurs allemands tiennent la route, les titres de l’album « Inwards » s’enchaînent, « Unconditional », « Life ending path », « Inwards », entre lesquels le groupe intercale des extraits de son nouvel opus » Impact « . Très prometteur.
Juste le temps de reprendre mes esprits et EXTREME NOISE TERROR nous balance 45 minutes d’un grind death à réveiller les morts sur la True metal stage.
L’avantage du Wacken est que les deux scènes principales sont accolées l’une à l’autre avec un écran géant au milieu, chaque groupe alternant sur chacune d’elles, avec un quart d’heure de repos entre chaque prestation (ce qui laisse le temps d’aller pisser et de reprendre du carburant au bar !).
J’ai donc juste quelques mètres à faire pour assister au show de THE CROWN. Et je dois dire que les suédois ont tout pété ! Les titres tirés du terrible « Crown in Terror » se mêlent à des titres plus anciens comme » 1999 revolution 666 » auxquels Johann Lindstrand, de retour dans le groupe depuis peu et très en voix, donne un nouveau relief. Pour moi, une des meilleures prestations de la journée.
Vive les festivals en plein air. Ca permet de voir ses groupes préférés tout en se vautrant dans l’herbe ! C’est ce que je fais pendant le set de DIAMOND HEAD, qui aura du mal à décoller.
Ca redémarre très fort sur la Black stage avec un autre groupe suédois : DISMEMBER. Malgré un son brouillon, le set est une tuerie et leur death metal old school fait un malheur. Les fans suédois ont fait le déplacement en masse, et se font entendre.
FREEDOM CALL prend le relais tandis que je passe en revue tous les stands de bouffe du festival : kebab, pâtes, nouilles chinoises, frites, hot dogs, crêpes et gaufres, … Toutes les cuisines du monde ! Qui a dit que les métalleux n’étaient pas des gens raffinés ?
FREEDOM CALL nous fait passer un bon moment, juste avant que le plus suicidaire des groupes du festival n’investisse la Black stage. Les finlandais de SENTENCED axeront essentiellement leur prestation autour de titres tirés de leur dernier et très bon album » The cold white light « , et de ses prédécesseurs » Frozen » et » Crimson « . » Cross my heart … « , « Brief is the light », « Excuse me while I kill myself « , » No one there », « The luxury of a grave », « Sun won’t shine », … autant d’hymnes mélancoliques transcendés sur scène par un Ville Laihiala dont la voix, qu’il a su faire évoluer, colle parfaitement aux dernières productions du groupe. Le son est puissant et clair, et permet de faire ressortir parfaitement les arrangements de chaque titre. Le public en redemande et en guise de mini rappel, SENTENCED nous balance » The trooper » d’IRON MAIDEN. Radical. Décidément, les groupes scandinaves vont frapper fort ce week-end.
Tandis que Ralph Sheepers et Matt Sinner battent le rappel des troupes avec PRIMAL FEAR sur la True metal stage, les roadies s’affairent sur la Black stage et hissent le backdrop noir de TESTAMENT, un des groupes pour lesquels j’ai fait le déplacement.
19h45. TESTAMENT déboule sur scène pour 60 minutes d’un show sans temps mort. Chuck Billy et Eric Peterson mènent un train d’enfer, les titres s’enchaînent, tous plus puissants les uns que les autres. » Practise what you preach « , » Low « , » True believers « , » Alone in the dark « , » Into the pit « , … Le groupe puise dans toute sa discographie, en insistant sur le fabuleux » The Legacy » et nous offre un véritable best-of live.
A l’image d’ANNIHILATOR la veille, TESTAMENT affiche un réel plaisir à jouer et Chuck Billy force le respect par sa voix surpuissante et son charisme exceptionnel. Un grand Monsieur, un très grand groupe, et un final apocalyptique avec » Over the wall » et » Disciples of the Watch « .
Le site du festival est installé sur des champs dont l’herbe, labourée depuis deux jours par 40 000 metalheads et grillée par le soleil, a laissé place à un mélange de terre battue et de paille sèche. La poussière est partout, et vous rentre dans la gorge. Vite, une bière !
21h00. GAMMA RAY démarre son set sur la True Metal Stage. L’affluence du public est à la hauteur de la popularité du groupe, qui joue à domicile. Les compos de GAMMA RAY et de Kai Hansen sont l’image même du heavy métal allemand : du speed mélodique pur jus dont la recette est invariable : tempos enlevés, mélodies pompeuses à plusieurs voix lors des refrains, arrangements harmoniques pour les guitares, et tout ça est servi ce soir par un son qui s’est nettement amélioré et des lights superbes à la tombée de la nuit.
Dommage une nouvelle fois, que la communication avec le public ne se soit faite qu’en allemand, frustrant encore une bonne partie du public international.
22h30. La Suède est une nouvelle fois à l’honneur aujourd’hui, avec un groupe qui cartonne sérieusement en ce moment : IN FLAMES. L’affluence est à son comble devant la Black Metal Stage, où un drapeau suédois géant fait office de backdrop, et quand le groupe apparaît sur » Cloud Connected » la folie s’empare des premiers rangs et gagne tout le public.
Le groupe, dont l’expérience scénique s’est renforcée ces dernières années avec des tournées sur tous les continents, maîtrise parfaitement son sujet. Anders Friden qui, avec ses dreadlocks fait penser à un Jonathan Davis sous acide, nous balance un » Clayman » de la mort, et le groupe alterne avec succès, titres récents et plus anciens de sa discographie.
Les morceaux mélangeant riffs plombés et arrangements électroniques se mêlent aux titres plus death. Les guitares sont très en avant par rapport à la batterie, contrairement au son de beaucoup de groupes du jour, mettant ainsi en relief le travail des deux gratteux, tandis que la section rythmique bétonne le tout. Enorme !
Un feu d’artifice illumine le ciel, comme la veille, mais la soirée n’est pas finie. Je viens de jetter un coup d’œil à la True Metal Stage, et un frisson ma parcourt l’échine.
Le backdrop siglé du logo de TWISTED SISTER a été dressé. Plus de 15 ans après sa séparation, le combo qui a bercé mon adolescence, avec lequel j’ai commencé à écouter du Hard Rock en 1983 ou 1984, dont les disques trônaient fièrement à coté de ceux d’IRON MAIDEN, MOTORHEAD, SAXON, est réuni à nouveau.
23h45. La sono envoie l’intro, le morceau » It’s a long way to the top … » d’AC/DC … Putain, j’ai 15 ans !! Dee SNIDER rugit « All right Wacken ! … welcome please … Twisted Sister !! … Good evening … Welcome to our show !!!!!!! « . Ils sont en face de moi. Dee, Jay Jay French, A.J. Pero, Mark « Animal »Mendoza, et Eddie « Fingers » Ojeda. « The kids are back » reprend de plus belle.
Certes, ils ont leur âge ( !), mais l’esprit est intact. Tous les gimmicks sont ressortis, maquillage outrancier à faire pâlir tous les black métalleux et leur look d’ours panda, poses, fringues bariolées, … Dee est déchaîné, il harangue la foule, parcourt la scène dans tous les sens, Jay Jay le suit à distance tandis que Mark Mendoza et Eddie Ojeda encadrent le tout.
A.J.Pero martèle ses fûts comme un damné et le groupe nous envoie un » Stay Hungry » rageur. Dee Snider se lance alors dans un speech dithyrambique sur le festival de Wacken et son plaisir à revenir jouer en Allemagne après la prestation de TWISTED SISTER un mois plus tôt au Bang Your Head Festival, avant de redémarrer avec un » Destroyer » plombé, » Like a knife in your back « , et » Under the blade « .
Jay Jay French prend le micro à son tour pour remercier le public avant de lancer un » You can’t stop rock’n roll » qui fait tout péter suivi de » I am (I’m me) » , » The fire still burns « , » Ride to live, live to ride » dédicacé aux bikers, » Shoot’em down « , » We’re not gonna take it « , » The Price « , tous les classiques sont ressortis pour l’occasion et la communion avec le public est totale. Le son est énorme. » I believe in rock’n roll » et » Burn in hell » sont joués pied au plancher avant qu’un solo de batterie ne permette à chacun de reprendre ses esprits .
Le final est apocalyptique, avec » I wanna rock « , » Come out and play » et le surpuissant » S.M.F. « , qui conclut en apothéose le show des new yorkais. Fantastique ? hallucinant, transcendental, surnaturel !! Les qualificatifs me manquent pour décrire la qualité de la prestation de TWISTED SISTER, dont bon nombre d’artistes actuels devraient s’inspirer, tant le groupe sait manier à la perfection tous les ingrédients d’un concert de rock. Merci TWISTED SISTER pour le final en apothéose de cette journée, qui m’aura le plus marqué sur ces trois jours de festival.
Samedi 2 Août :
7h00. Le soleil est à nouveau au rendez vous. J’ai dormi trois heures et je suis encore sous le choc de la journée de la veille. Une bonne douche me remet les idées en place, tandis que le programme de la journée est invariable : Metal à Donf’ !!
Avant d’attaquer les concerts de la journée, je me rends au Metal Market : le paradis des collectionneurs , la convention du disque ultime où on ne trouve que du Metal, mais TOUT sur le Metal : CD, vynils, collectors en tous genres, fringues, merchandising, figurines, vidéos, pour des prix très attractifs. La température est ettouffante sous le chapiteau, et je décide de rallier les différentes scènes avant de me fâcher avec mon banquier.
Les death metalleux de SINISTER qui devaient ouvrir les hostilités ayant annulé leur venue au dernier moment, c’est finalement HOLY MOSES qui les remplace, et ça arrache tout ! Sabina Classen vient de Mars ! Sa voix fait passer Chris Barnes et Glen Benton pour des chanteurs d’opérette : Le groupe compte un gros paquet de fans, et ça envoie grave. La journée commence bien, surtout que ça continue aussi fort avec TWISTED TOWER DIRE, le grind core d’EXTREME NOISE TERROR, le death brutal de MALEVOLENT CREATION et le heavy de METALIUM.
Petit détour par la Wet stage, pour voir évoluer CALLENISH CIRCLE avant d’assister à la très bonne prestation de MASTERPLAN. SOILWORK prend la relève sur la Black stage tandis que le backdrop du Soundchaser de RAGE est hissé sur la True metal stage. Le groupe germano-russo-américain qui démarre la promo de son nouvel album » Soundchaser » va nous balancer une heure de pur heavy metal. Peavy harangue le public, Mike Terrana prouve encore une fois toute l’étendue de son talent derrière les fûts, et Victor Smolski démontre qu’il est définitivement un très grand guitariste.
Riffs, solos, ça part dans tous les sens, un vrai festival !
Il est déjà 19h15 quand DARK FUNERAL monte sur la Black Stage. Leur set est loin d’être passionnant. Est-ce le son, pourri, qui donne cette impression d’un black metal bordélique, ou bien le manque d’entrain des musiciens eux mêmes ? Dommage car leur présence à cette place de l’affiche laissait entrevoir un meilleur résultat.
20h45. STRATOVARIUS investit la True Metal Stage et nous délivre 75 minutes de heavy mélodique truffé d’arrangements, de plans de guitare doublés par le synthé, tout en privilégiant les morceuax les plus rapides et les plus péchus de son répertoire. Un bon point. Timo Kotipelto au chant est aussi impérial que l’autre Timo (Tolkki) à la guitare. Les finlandais nous délivrent un set impeccable, comme à leur habitude.
La suite ? La suite, c’est la chape de plomb : NILE sur la Black Stage, qui nous envoie 45 minutes de leur death metal ultra lourd et puissant, et servi par un son à la hauteur de la musique. Leurs morceaux, à l’image de » Black seeds of veangeance « , écrasent tout sur leur passage et le groupe, dont les musiciens affichent une sacrée présence, ne semble pas impressionné par l’enjeu, à savoir jouer juste avant le plus grand groupe du Monde de la Terre de l’Univers, … SLAYER.
SLAYER, comme TWISTED SISTER la veille, est la tête d’affiche de la soirée , et est programmé pour jouer une heure et demi. Lorsque l’on sait que les concerts de SLAYER tournent généralement autour de 80 minutes, on s’attend à un grand show, d’autant que Dave Lombardo a réintégré l’effectif, derrière les fûts.
23h15. Les 40 000 spectateurs ont les yeux rivés sur la scène et rien ne se passe. Ca commence à gueuler un peu partout, puis à siffler, l’heure tourne et ce n’est qu’à 23h30 que l’intro de » Darkness of Christ « libère tout le monde.
La foule exulte, les premiers rangs sont à l’asphyxie, Tom Araya, Kerry King et Jeff Henneman apparaissent à travers les fumigènes et le groupe nous envoie » Disciple « . Et là, … putain, on n’entend rien !! Le son est tout petit, la guitare de Jeff Henneman semble sortir de l’ampli 10 watt d’un débutant, et on n’entend pratiquement pas le chant. On se dit alors que ça va s’améliorer,… mais non ; Le public gueule entre les morceaux en direction de la table de son » Louder, louder » mais les techniciens semblent vraiment aux fraises. Du coup, » War Ensemble « , » the Antichrist » , n’ont pas l’effet dévastateur habituel. Nombreux ont d’ailleurs été les fans qui ont quitté les lieux pour aller au bar. Incroyable. Il faudra attendre 5 ou 6 titres pour que le son devienne correct sans toutefois que le volume atteigne des sommets. » God send death » déboule plein pot, suivi de » Mandatory suicide « , » Hell awaits « , » South of heaven « , avant que le groupe ne passé en revue l’intégralité du formidable album » Reign in Blood « , en intercalant pour le meilleur effet, » Dead skin mask » entre » Jesus saves » et » Criminally insane » avant d’envoyer » Reborn « , » Epidemic « , » Post mortem « , » Raining blood « , et …. Et c’est tout !!
Pas de rappel, juste quelques mots de Tom, dont ce sera une des très rares interventions de la soirée, et c’est les boules !!! Car l’impression que quelque chose ne tournait pas rond au sein du groupe s’est amplifiée tout au long du set, tant les musiciens se sont montrés distants, peu enthousiastes, et faisant à la fin, carrément la gueule. Les rumeurs allaient bon train au bar, concernant une prise de tête entre Dave Lombardo et un autre membre du groupe. Dave se serait carrément tiré plusieurs jours, en pleine tournée, obligeant le groupe à annuler un concert quelques jours plus tôt. Bref, beaucoup de déception, mais qui sera en partie atténuée par la prestation de VADER, qui démarre sur la Black Stage. Il est 1 heure du matin. Si les polonais sont loin d’être de grands extravertis, ils n’en demeurent pas moins humbles et s’excuseraient presque de jouer après le plus grand groupe du Monde de la Terre de l’Univers … qui vient de se vautrer !
Et ils auraient tort de s’excuser. Car leur death brutal déchire tout. La sono offre un son clair et puissant et malgré l’heure tardive et la fatigue accumulée, il y a du monde devant la scène et VADER fait mouche. Un très bon show.
Finalement, le 14ème Wacken Open Air Festival se termine à 2h45, avec ONKLE TOM sur la True Metal stage, groupe amené par Tom Angelripper de SODOM, qui mélange rock, punk et chants populaires, dans un final décadent et bordélique. Ambiance fête de la bière entre dégénérés. Terrible !
Dimanche 3 août :
8h00. Le réveil est difficile, et la journée sera longue : 10h00, je suis sur le départ, et il règne dans le camping une ambiance de fin du monde. J’attrape un taxi avec trois autres métalleux, qui nous ramène à Itzehoe, avant qu’un train ne me dépose à Hambourg. La navette m’amène ensuite à l’aéroport. Il est 14h00, et mon vol n’est prévu que dans quatre heures. J’en passe une partie à comater, et l’autre à partager quelques vodka orange avec des fans finlandais en partance pour Helsinki.
Arrivé à Paris, je reviens à la réalité. Tandis que la canicule écrase la France, je prends la correspondance pour Montpellier où j’atterris à 22h00, complètement naze mais avec une idée dans le crane : remettre ça l’année prochaine !
YvesZ