Wacken Open Air 2006 – Wacken, Allemagne – Du 03 au 05 aout 2006
WACKEN OPEN AIR FESTIVAL 2006
03, 04 et 05 Août 2006.
Lassés des vacances au camping à Palavas les Flots ? Blasés du bronzing en bord de Seine à Paris Plage ? Vous trouvez que la pêche aux bigorneaux à l’île de Ré, c’est dépassé ? Alors prenez votre » Quechua 2 secondes « , quelques packs de bières, entassez vous à cinq dans la caisse de votre meilleur pote et en ce début de mois d’Août, mettez le cap sur le Nord de l’Allemagne pour un road trip d’enfer en terre promise. Le Wacken Open Air, 17ème du nom tient sa nouvelle édition et cette année, porte à merveille son surnom de plus gros festival Métal du monde.
Véritable rituel, ce festival est le rendez-vous obligé de tous les métalleux de la planète et chez Leprozy.com, nous vous avons habitués à couvrir cet évènement unique afin de vous en faire vivre ou revivre les meilleurs moments.
Mercredi 2 Août :
Après avoir rejoint la capitale en TGV depuis Montpellier, je retrouve mes potes Gorg, Dieu et Christophe » tu te fais Sodom ? « . La pauvre Fiat Punto qui nous accueille est pleine à craquer et nous prenons la route, bercés par les anecdotes plus ou moins fines et légères de Gorg, véritable warrior des festivals.
Jeudi 3 Août : » A night to remember »
Partis de Paris la veille à 20h00, nous arrivons enfin à Wacken au petit matin. Il est à peine 07h00 et l’immense camping du festival, bourré à craquer, porte déjà les stigmates de plusieurs jours de chaos intense. Comme de tradition, nombre de fans sont sur le site depuis le week-end précédent et des tas de détritus, cadavres de canettes, emballages divers, métalleux bourrés, jonchent le sol au milieu des tentes.
A peine notre campement installé nous filons au bureau des accréditations. Gorg a la riche idée de prendre un pack de binouzes au passage et après deux bières et une nuit blanche, mon cerveau se met à infuser tandis que je récupère mon pass. Il est à peine 09h00 lorsqu’un SMS fait tressaillir le Gorg. Le premier rencard du festival vient de tomber et le visage du mythique warrior à la chemise à carreau rouge s’illumine d’un large sourire. C’est la dernière image que j’aurai de lui de tout le festival ! Le bougre file comme une balle et je ne le reverrai que le Dimanche, quelques instants avant le départ ! Terrible !
Le site est désormais blindé, des fans débarquent sans cesse et le festival affiche complet avec quelques 62 000 métalleux annoncés par les organisateurs. Un record. A l’ouverture des portes à 16h00, c’est une véritable marée humaine qui envahit l’immense espace dédié au festival lui-même. Peu de changements dans l’agencement du site comparé aux années passées. Les deux scènes principales, la True Metal et la Black Stage trônent fièrement, encadrées par une multitude de stands de bouffe et de bars, et sur la gauche, la Party Stage et la Wet Stage, seule scène couverte du festival. Les prix sont stables également, avec la bière de 40 cl à 3,50 euros, les nudles, bradwursts, hotdogs, kebabs, et autres saucisses grillées oscillant entre 2,50 et 5 euros, et l’espace presse – VIP accueille toujours son lot de groupies qui donnent chaud partout !
Après une conférence de presse des SCORPIONS au cours de laquelle le groupe livre quelques confidences sur le show qui nous attend ce soir, les hostilités sont lancées à 18h00 avec FASTER INFERNO sur la True metal Stage. Le groupe de Tyson Schenker, neveu de Rudolf, nous balance son Hard US burné pendant vingt minutes, avant que VICTORY ne prenne la suite, emmené par un Hermann Franck en grande forme. Contrairement au set livré en 2003 sur la même scène, celui de ce soir envoie fort et fait bien remuer le public, avant qu’un des deux gros morceaux de la soirée ne fasse son apparition, MSG. Le Michael Schenker Group prend le relais à 19h40 sous les ovations d’une fosse pleine à craquer. Les allemands réservent un accueil triomphal au guitariste teuton, qui malgré une carrière en dents de scie semble être revenu au meilleur de sa forme et parcourt actuellement l’Europe avec son groupe. Les hits s’enchaînent et MSG fait carton plein.
Je fais alors un crochet vers la Wet stage où se produit MORTAL SIN. Le chapiteau est plein à craquer et les australiens, responsables du fameux » Mayhemic Destruction » paru en 1987 font un malheur, tant leur trash old-school n’a pas vieilli. Mention spéciale à » Lebanon « , qui me file le grand frisson.
Arrive enfin le gros truc de la soirée. Il est 21h45 lorsque une clameur immense envahit le site. Le riff de » Coming home » retentit dans la sono, les SCORPIONS sont dans la place. Rudolf Schenker, Matthias Jabbs et Klaus Meine, accompagnés de James Kottak et Pawel Maciwoda investissent la scène pour deux heures et demi d’un show où nous irons de surprise en surprise. Plus que jamais cette première soirée, traditionnellement intitulée » A night to remember » portera bien son nom. Après seulement quelques titres, dont » Bad boys running wild » et » The Zoo « , Uli J. Roth rejoint le groupe sur scène. Le mythique guitariste, qui assura la guitare solo durant la première époque des SCORPIONS dans les années ’70 va ainsi tenir le public en haleine sur quatre titres, dont » Picture life » et » Dark lady » à la plus grande joie des plus anciens fans présents.
Mais le set des SCORPIONS était annoncé comme une grande réunion de famille et c’est au tour de Michael Schenker de rejoindre son frère sur » Coast to coast « , puis » Holiday « , » Lovedrive » et » Another piece of meat « . Fabuleux ! Arrive alors sur scène un autre invité de marque, Hermann Rarebell. L’ex-batteur, qui a raccroché les baguettes depuis plus de dix ans a méchamment vieilli, mais sa présence derrière les fûts rappelle bien évidemment des souvenirs fabuleux à ceux qui comme moi, sont tombés dans la marmite à riffs au début des 80 ‘s. Et même si Hermann semble parfois un peu léger face à la frappe de James Kottak, c’est un vrai plaisir de le voir envoyer » Blackout « , sur lequel Rudolf apparaît sur scène, grimé à la façon de la pochette de ce superbe album avec fourchettes sur les yeux, bonnet blanc, et mimiques de maniaque. Trop bon ! Après un » Still loving you » de rigueur, c’est un superbe » In trance » à quatre guitares auquel nous avons droit, suivi des non moins cultes » He’s a woman she’s a man » et » In search of the peace of mind « . Tandis que le public a du mal à se remettre d’un dernier » Dynamite « , le groupe quitte la scène où un immense robot SCORPIONS fait son apparition, sortant d’en dessous du drumkit, avant que » Rock you like a hurricane » ne conclut de la meilleure des manières, cette première soirée.
Vendredi 4 Août :
La nuit qui suit est chaotique dans le camping. Les nombreux métalleux scandinaves, vikings le jour et éléphants roses la nuit après trop d’heures passées au Ballroom, se sont livrés à des rituels d’abord païens puis vraiment navrants au fil de leur ébriété grandissante, et quelques irréductibles livrent une dernière bataille à grand renfort de bière danoise devant les toilettes chimiques. Un grand moment ! J’émerge lentement tandis que Sam et Cindy, nos voisins strasbourgeois, me sauvent la vie avec le meilleur café dont je puisse rêver.
Après un rapide passage au Metal Market, toujours aussi bien achalandé et qui me fait baver tant la tentation de me ruiner en tee-shirts, cds, DVD, et autres trucs collectors me torture l’estomac, je file vers les scènes. MYSTIC CIRCLE et WINTERSUN ont déjà croisé le fer. Il est à peine 13h00 et le Death furieux de LEGION OF THE DAMNED me fait péter les tympans sur la Black Stage. Comme chaque année, ce début de festival est l’occasion de retrouver mon pote FodPhil de Cardiff. Le volumineux britannique m’enseigne à nouveau l’art de distiller la bière allemande et c’est en grande forme que j’assiste à l’arrivée sur scène du phénomène DANKO JONES. Le trio canadien, emmené par un Danko remonté comme un réveil et toujours aussi extraverti nous balance son Hard rock percutant et punkisant, à la croisée des chemins entre MOTORHEAD, AC/DC et les RAMONES.
Comme au Hellfest en juin dernier, Danko ponctue chaque titre d’une intervention bien sentie. Il chambre les premiers rangs, les crowd surfers, l’hélico qui tourne au dessus du site, nous fait un cours de » Horns up « , et avec ses potes, nous crame les neurones avec » Sleep is my enemy » et » She’s drugs « . Fabuleux ! Assurément la grosse claque de ce début de journée !
Pas le temps de respirer, la suite à lieu sur la Black stage dont la fosse est pleine à craquer. SIX FEET UNDER s’apprête à monter sur scène et un public archi-compact fait le bonheur des crowd surfers. C’est de la folie dans les premiers rangs lorsque Chris Barnes et ses affreux acolytes apparaissent sur scène. Leur Death plombé fait mouche et les allemands font une ovation au dreadlocké qui nous offrira pour l’occasion, deux reprises, » War machine » (KISS) et » TNT » (AC/DC).
L’affluence ne baisse pas pour la montée sur scène de NEVERMORE. Le quintet de Seattle, qui avait déjà ravi le public de Wacken en 2004, est accueilli par des fans enthousiastes et leur Heavy trash fait un malheur. Points forts du set des américains, » Final product « , » Born » et le fabuleux » The godless endeavour » sont envoyés à la face du public par un Jeff Loomis impérial dans ses solos et un Warrel Dane apparemment débarrassé de ses addictions.
Tandis que sur la Party Stage, SOILWORK engage les hostilités, soutenu par le métronome Dirk Verbeuren à la batterie, OPETH monte sur scène sur la Black stage. Mickael Akerfeldt, un brin chambreur, rappellera au passage au public que SOILWORK, comme tous les gens originaires du sud de la Suède, sont des paysans ! Et c’est parti pour une heure de Death prog’ qui, malgré les conditions d’un concert en plein air et en plein jour, passe merveilleusement en cet après midi ensoleillée.
Je fais alors un arrêt au stand durant la prestation d’IN EXTREMO sur la True metal Stage. Le Metal folklorique, qui fait un carton dans le public allemand, me casse les oreilles et des nudles accompagnées d’une bonne bière me reconstituent avant de rejoindre la Black Stage où un évènement de taille va se produire. CARNIVORE, le groupe que Peter Steele avait monté dans les années ’80 avant de fonder TYPE O’ NEGATIVE s’apprête à reprendre du service. Un des charmes du Wacken est de proposer à chaque édition des réunions improbables et cette année, nous serons servi avec celles d’ATHEIST, d’EMPEROR et à l’instant CARNIVORE. Acclamés dès leur arrivée sur scène, les new-yorkais vont atomiser le public avec leur Hard-core imparable teinté de Doom, et ponctué par un » Helter skelter » et l’intro de » Smoke on the water « , histoire de nous permettre de souffler au milieu du chaos sonore de leur musique. Peter Steele, colossal dans tous les sens du terme, toise son public et écluse tout au long du set une bouteille de rouge tandis que ses deux guitaristes arpentent furieusement la scène. Point d’orgue du set, le rappel » Sex and violence » voit apparaître sur scène huit bimbos seulement vêtues de mini shorts et de bottes, et armées de méga pistolets à eau remplis de faux sang dont elles aspergeront les premiers rangs, au grand bonheur des die-hard fans, aux anges pour l’occasion !
L’affluence est alors à son comble devant la True metal Stage. Il est 21h30 et une des têtes d’affiche du festival est attendue. Il s’agit de CHILDREN OF BODOM, dont la popularité est phénoménale ici et qui est supporté par les hordes de fans scandinaves qui investissent le Wacken chaque année. Que dire du set des finlandais, sinon qu’il fut méchamment professionnel, trop peut-être. C.O.B. est devenu une grosse machine, encore renforcée par la récente tournée US que le groupe vient de terminer pour le » Unholy alliance tour » en ouverture de SLAYER, et le groupe est littéralement porté par un public enthousiaste. Il serait tout de même bon qu’Alexi Laiho, son leader, limite l’usage des » fuck » et autres » fucking « , qu’il utilise tout au long de ses speechs, ce qui devient vite gonflant. Point noir du set des finlandais, l’affluence était telle dans le public qu’une grosse tension était palpable. Entre les fans bourrés, les pogos et les surfers, la pression est vite montée. Tandis qu’un pogo démarrait devant moi, une pauvre fan se faisait assommer par un surfer, le tout partant à la châtaigne entre deux allemands dans un chaos indescriptible.
La nuit est désormais tombée sur le site. Les écarts de température en ces latitudes sont grandes et autant le soleil peut taper fort, autant le moindre nuage fait chuter le thermomètre de plusieurs degrés en quelques instants. Avec la nuit, la température chute encore et l’atmosphère glaciale de la musique de CELTIC FROST s’empare du public sans crier gare. Le groupe suisse, dont le come-back est un des évènements de l’année avec le fabuleux » Monotheist « , écume les festivals et mérite son statut de groupe culte. La Black stage est plongée dans la pénombre, les lights tour à tour verts et bleus renforcent l’aspect froid et malsain des précurseurs du Black métal et » Procreation of the wicked » me glace le sang. La suite est tout aussi terrible et après une heure et quart de set, les riffs tranchants, lourds et maladifs de » Circle of the tyrants » ont raison de mon esprit.
Il faut pourtant tenir le coup, la soirée étant loin d’être terminée. Sur la True metal Stage, un autre rouleau compresseur se prépare à tout écraser. MINISTRY débarque sur scène sous un déluge de décibels. Emergeant de samples terrifiants, le Métal industriel supersonique du groupe le plus surveillé par la CIA broie tout sur son passage. Attaquant son set par » Fear (is a big business) » issu de l’excellent » Rio grande blood « , la bande à Al Jourgensen explose tout sur son passage. Armé d’un son cataclysmique, le groupe affiche une rage et une cohésion sans faille. Mais comment pourrait-il en être autrement lorsque l’on réunit sur scène des musiciens tels que Tommy Victor (PRONG) à la guitare ou encore Joey Jordison (SLIPKNOT) à la batterie, aux côtés des psychopathes qui entourent Al, le maître de cérémonie ?!
Sous un déluge de lights, un écran géant en background diffuse en boucle des images anti-Bush, mêlant scènes d’émeutes, images sanglantes de violences urbaines et de guerre à celles d’un Président américain plus que jamais combattu et détesté par Al et ses sbires. » N.W.O « , » Ass clown » avec la voix samplée de Jello Biaffra, l’enchaînement mortel » Just one fix / Thieves » et » Psalm 69″ seront à coup sûr les plus grosse bombes lâchées ce soir par un MINISTRY qui mérite plus que jamais son statut de groupe majeur et de leader incontestable du Métal industriel le plus furieux. Géant !
Pendant ce temps, un autre groupe cartonnait sur la Wet Stage. METAL INQUISITOR, combo allemand de true Heavy metal comblait de bonheur les nombreux » Real steel » qui ont blindé le chapiteau pendant sa prestation. On raconte même qu’un métalleux à chemise rouge à carreaux a fait un malheur dans le mosh-pit avant de régner en maître au bar du Ballroom toute la nuit !
Samedi 5 Août :
Faire le Wacken ne s’improvise pas. Il faut être prêt à tout supporter. Musique extrême, bouffe aléatoire, consommation d’alcool disproportionnée, sommeil anecdotique, nuits diaboliques et hygiène précaire ! En ce dernier jour de festival, je constate les dégâts. Le camping est un immense foutoir, un fan dort sur une voiture, enseveli sous des dizaines de futs de bières et de canettes, un autre, complètement bourré, est attaché à une chaise en plastique et ses potes proposent aux passants de le peindre pour quelques euros !!! Plus fort encore, d’autres métalleux proposent d’offrir une bière à toute fille qui montrera sa poitrine. Succès garanti jusqu’à la rupture du stock de bières ! Partout, des bâches et autres abris de camping commencent à tanguer dangereusement, au fil des beuveries qu’ils accueillent chaque soir.
Sur le site du festival, il est à peine midi et deux groupes lancent la journée. Les belges d’ABORTED balancent leur Death trash bourrin sur la Black Stage tandis qu’au même moment METAL CHURCH démarre sur la Party Stage. Le groupe américain, déjà présent sur l’affiche en 2005 rempile cette année en remplacement de NOCTURNAL RITES qui vient d’annuler sa tournée. Comme l’an passé, le Heavy de METAL CHURCH fait mouche, guidé par un Ronnie Munroe impérial au micro. Assurant la promo du récent » Light in the dark « , le groupe revient sur son prestigieux passé avec les magnifiques » Ton of bricks » et » Watch the children pray » et ravi son public, qui en redemande. Attendu le soir même à Amsterdam, le groupe quitte la scène après une heure d’un show intense qui me met en forme pour toute l’après midi.
Un passage dans le carré VIP me permet de rencontrer Sam Dunn, réalisateur du documentaire génial » Metal : a Headbanger’s Journey « . Le garçon, fan de Métal devant l’Eternel et éminemment sympathique, est intarissable sur l’expérience qu’il vient de mener et je ne peux que vous conseiller de vous jeter sur le DVD qui vient de sortir et qui est le meilleur documentaire jamais réalisé sur notre musique adorée.
Après une première halte au bar, au son du Trash furieux de CALIBAN, je me fonds dans la foule de la Black Stage pour l’arrivée sur scène d’ARCH ENEMY. Le groupe bénéficie d’une popularité énorme en Allemagne et c’est de la folie dans le public. Des bases de décollage de surfers sont organisées de partout, y compris depuis l’arrière des soundboards tant le public est nombreux et compact. » Burning Angel « , » Nemesis « , » Dead Eyes See No Future « , les hits se succèdent et Angela Gossow , en grande forme, n’a de cesse d’arpenter la scène de long en large, motivant des fans gonflés à bloc. En guise de rappel, » We will rise » s’abat sur un Wacken aux anges en ce début d’après midi. ARCH ENEMY est décidément une sacrée machine qui tourne à plein régime.
FEAR FACTORY prend la suite sur la True metal Stage pour une heure de cyber trash. Malgré un son aléatoire, les quatre de Los Angeles assènent le public et rafflent un large succès. Ponctuant leur set par le riff de » Walk » enchaîné à » Replica « , ce troisième show de FEAR FACTORY auquel j’assiste cette année me rappelle avec plaisir les concerts donnés en avril dernier à Toulouse et Montpellier.
Toujours pas le temps de souffler. Il faut rejoindre la Black Stage où le backdrop frappé du logo de MORBID ANGEL rameute des hordes de fans enthousiastes. Lorsque David Vincent, Trey Azagtoth, Eric Rutan et Pete Sandoval apparaissent sur scène, c’est de la folie dans les premiers rangs. » Where the slime live », « Dawn of the angry », » World of shit » ou encore » Gods of emptiness « , dédicacé à un fan salvadorien, me font péter la tête tandis que Little Tom nous fait le plus beau crowd-surfing de l’après midi, en gros plan sur l’écran géant dressé entre les deux scènes principales. Certainement un des shows les plus puissants du Wacken 2006, malgré un son pourri sur les deux premiers titres, mais un groupe au top avec le meilleur line-up qu’il ait jamais eu.
Tandis que ORPHANED LAND en termine sur la Party Stage, GAMMA RAY investit la True Metal Stage pour 75 minutes de pur Heavy metal dans la grande tradition mélodique allemande. J’en profite pour faire une pause au camping avec mes amis Guillaume et Fabien qui me racontent autour d’une bière, leurs exploits peu glorieux de la semaine qui s’achève. Dantesque !
Retour sur le site, où un nouvel évènement se prépare. Tandis que sur la Black Stage, SOULFLY s’apprête à atomiser son public, la Party Stage rassemble un public de connaisseurs qui acclament le retour sur scène d’ATHEIST, reformé après près de 15 ans de silence. Le gang floridien de Techno Death, responsable des fabuleux » Piece of time « , » Elements » et » Unquestionable presence » remonte sur scène pour notre plus grand bonheur. Je n’osais rêver de voir les floridiens sur scène, c’est désormais chose faite. » On they slay « , » Retribution « , » Mother man « , le groupe passe sa discographie en revue et c’est un pur bonheur. Tony Choy est impérial à la basse et ne tient pas en place, tandis que Kelly Shaefer n’a de cesse d’haranguer le public qui le suit comme un seul homme. Une petite heure plus tard, le groupe tire sa révérence sous les applaudissements du public et je rejoins la Black Stage où Max et sa bande assoment leur public avec un » Eye for an eye » qui fait exploser la fosse.
Il est 20h15 quand un cri strident me transperce les tympans depuis la sono de la True Metal Stage. » It’s a song for you !!!! » hurle un David Coverdale remonté à bloc en prenant possession de la scène avec son groupe. WHITESNAKE, que je revois avec toujours autant de plaisir en live, surtout après la prestation donnée à Toulouse pour la Fête de la Musique en juin dernier, dynamite le public. » Burn » est envoyé pied au plancher et le groupe tourne à plein régime. Doug Aldritch est très en avant du fait de son statut de guitariste soliste, épaulé par un Reb Beach qui mériterait plus d’attention, tant son talent est immense. A la batterie, Tommy Aldridge met tout le monde d’accord, tant son feeling et sa frappe sont énormes et imposent un respect total. Pour animer tout ça, David Coverdale tient le public en haleine et chaque titre est un pur bonheur.
» Ready and willing « , » Is this love « , » Give me all your love « , « Still of the night », « Bad boys », les hits se succèdent et je succombe de bonheur. Le Hard Rock bluesy du serpent blanc est fabuleux et prend encore plus de relief au milieu de la profusion des groupes Trash, Black et Death programmés cette année. Absolument génial ! La grosse claque, avant que je tende l’autre joue pour la prestation de MOTORHEAD !!
Mais avant d’accueillir Lemmy et ses potes, retour sur la Black Stage, où un monument de l’histoire du Black Metal se prépare à entrer en scène. Comme SATYRICON en 2004, qui avait partagé l’affiche avec Nocturno Culto de DARKTHRONE, c’est cette année au tour d’EMPEROR de mettre une grosse boîte aux black-métalleux présents en assurant un come-back de premier ordre. Que dire de plus sinon qu’il suffit d’écouter cinq minutes d’EMPEROR pour savoir d’où viennent les ténors actuels du Black symhonique, DIMMU BORGIR en tête. Mené par un Ihsahn très appliqué, le groupe offre un spectacle au top, marqué par l’intro de » In the nightside » enchaînée à » Into the infinity » et un » With strenght I burn » remarquables. Un des moments forts de ce festival, et un groupe qui a motivé la venue d’un nombre considérable de métalleux.
Arrive enfin l’heure de retrouver MOTORHEAD. Un peu plus d’un mois après la prestation pépère du Hellfest, celle de ce soir est tout bonnement énorme. Doté d’un son massif et d’une setlist en béton, le groupe de Lemmy est visiblement heureux de sa nouvelle venue au Wacken. Après leur set tonitruant en ouverture du 15ème WOA lors de l’édition 2004, celui de ce soir finit d’achever les plus résistants. » Love me like a reptile « , » Going to brazil « , » Iron fist » et le monstrueux rappel » Ace of Spades / Overkill » me fracassent la tête et Lemmy lui-même formule le vœu d’être présent à l’affiche de la 20ème édition. » ça voudra dire qu’on est toujours vivant » plaisante-t-il avec son lieutenant Phil Campbell et son immense batteur, Mikkey Dee.
Il est presque une heure du matin lorsque, épuisé, je quitte le site au son du Folk death de FINNTROLL, vanné mais heureux d’avoir assisté cette année encore, au plus grand festival Métal du monde.
Dimanche 6 Août :
Comme chaque année, le camping se vide et quelques abrutis armés de bâtons commencent leur travail de destruction des dernières tentes et bâches abandonnées sur place, tandis que d’autres fouillent les poubelles à la recherche de quelques conserves qui leur permettront de tenir le choc sur de futurs festivals. Au milieu de ce chaos, apparaît Gorg, chemise à carreaux rouge au vent, la mêche rebelle et l’œil brillant. Il est 07h30 lorsque le warrior du Ballroom, hirsute, un léger sourire en coin, s’effondre dans sa » Quechua 2 secondes » dans un dernier grognement. Merveilleuse image surréaliste ! Nous levons finalement le camp à midi avant d’affronter les sempiternels bouchons à l’approche d’Hambourg, pour arriver sur Paris à 4 heures du matin, claqués mais ravis de notre pèlerinage en terre promise ! Rendez-vous pour l’édition 2007. (YvesZ).
YvesZ.