HELLFEST 2015 – Clisson, France – 19 au 21 juin 2015
10 ans ! En ce beau mois de juin 2015, le HELLFEST fête ses 10 bougies, anniversaire ô combien symbolique pour un évènement né en 2006 des cendres du FURYFEST et qui au fil des ans, s’est forgé une réputation et une expérience que peu de festivals ont su attiendre et pérenniser.
Quelle évolution, depuis les premières éditions, les deux scènes face-à-face en 2006, la lutte contre les éléments en 2007, WASP qui dépasse de 15 minutes son temps de jeu et DOWN qui lance en même temps son set sur la scène d’à coté en 2008, mon pote MurdeurOne totalement cramé à l’absinthe dans la fosse aux photographes pendant le show de SAXON en 2009, … L’évocation de chaque édition me renvoie immanquablement dans la boite à souvenirs. Certains joyeux, d’autres épiques, et pleins d’autres, carrément inavouables !
10 ans donc à tailler la route depuis mon Sud natal, direction l’Ouest et la petite ville tranquille de CLISSON, qui le temps d’un week-end, transporte tout métalleux digne de ce nom dans une dimension totalement inédite, comme un espace hors du temps, hors de la réalité souvent bien pâle de notre quotidien.
Jeudi 18 juin :
Et cette année encore, l’organisation aura mis le paquet ! En cette veille de festival, les repères sont vite repris. Montage de la tente, passage au Leclerc investi par des hirsutes de tout poil, avant de rallier le Metal Corner, fiché au milieu de la Metal Town aux décors à tomber à la renverse. Cette anné encore, un effort tout particulier a été mis sur la déco, de même que sur les voies de circulation, élargies, bétonnées ou pavées, avec, en fond, la structure de l’entrée principale du fest., encore fermée ce soir, aux allures de cathédrale infernale !
Grosse claque d’entrée, avant de se filer quelques bières avec les potes, s’échauffer les tympans sur les combos qui se succèdent sur la scène du Corner, et finir immanquablement par lâcher des ronds dans l’immense Metal Market avant de repartir pour une tournée de kro ! Bref, le rituel du jeudi soir !
Vendredi 19 juin :
Le truc, pour bien réussir le HELLFEST ? c’est d’être organisé. Un des points les plus importants est de savir comment se couper en quatre afin de voir le maximum de groupes, qui sont tous tes préférés, sur les six scènes du festival, et ce à partir de 10h du matin jusqu’à 2h du mat’ le lendemain, tout en réservant du temps à tes potes pour descendre quelques bières, repasser au Metal Market parce que tu as des remords de ne pas avoir craqué la veille sur la première démo de CATTLE DECAPITATION numérotée en pressage vinyle mauve, et qu’en plus, il y a 8 de tes autres groupes préférés au santd des dédicaces et qu’enfin, ta femme t’a demandé de ramener au gamin, le doudou «Hellfy » en vente au stand de merchandising ! Après 10 ans de pratique, je vous le dis, c’est encore du sport !
Bref, feu à volonté dès 10h30 avec les français de NECROWRETCH et leur Black infernal sur la Altar Stage. Ça riffe, ça éructe, et on se secoue les cellules sur les meilleurs extraits de « Putrid Death Sorcery » et « Serpents Scourge », avant de filer sous la Valley Stage, où les américains de GLOWSUN déversent leur sludge-rock devant un parterre de fidèles barbus tatoués !
On revient dans la lumière devant les Main Stages, qui pour l’occasion, ont subi une déco qui fait dire à beaucoup que la Bretagne est définitivement le pays des champignons hallucinogènes, pour l’entrée en scène des STICKY BOYS, dont le rock burné et poilu nous permet d’apprécier l’effet salvateur d’une bière bien fraîche sous le soleil de l’ouest !
Retour vers les scènes couvertes avec BOLZER, sous la Altar. Le duo zurichois envoie du lourd, du très lourd même en cette fin de matinée tant son Black Death habité a de quoi faire perdre ses couleurs à la vache Milka !
Sur la Valley, les américains de MIDNIGHT GHOST TRAIN régalent les amateurs de Desert Rock et les premières vapeurs de weed commencent à flotter dans l’assistance. Que du bon, en perspective pour les trois jours à venir !
Il est midi et la Main Stage nous appelle, nous, fidèles métalleux franchouillards nourris au riff-qui-tue depuis notre tendre enfance dans les 80’s. Les vieux briscards de VULCAIN sont sur scène et il est hors de question de ne pas hurler de plaisir sur « Rock’n roll secours », « Ebony » et … « la digue du cul » … culte !
Petite pause fraicheur sous la Valley, où le rock psyché du trio allemand SAMSARA BLUES EXPERIMENT nous transporte dans une autre dimension avant de revenir au grand jour dans les premiers rangs des Main Stages, où les QUIREBOYS lancent leur set. C’est un petit plaisir personnel que je me fais sur ce coup là, depuis le temps que je n’avais pas vu les anglais su scène, et je me délecte des « 7 o’clock », « Whippin’ boy » et du fameux « Hey You », même si Spike est plus fort dans ses vannes qu’avec sa voix en ce début d’après midi. La vodka, c’est bien, la ventoline, c’est mieux !
Le marathon est bien lancé et je file en direction de la Valley, que les suédois de TRUCKFIGHTERS ont blindé avant même d’apparaître sur les planches ! Le trio qui n’en finit pas de monter en puissance album après album, et surtout concert après concert va atomiser les premiers rangs à grands coups de « Desert Cruiser », « Mastodont » et autres « Mind Control » tandis que la folie communicative de Dango, le six-cordiste va faire le reste ! Fuzz à tous les étages !
Premier gros morceau de la journée sur les Main Stages, ARMORED SAINT envoie ses premiers riffs à 15h et on succombe d’emblée à la classe des californiens ! Menés par un John Bush dont on se dit que les gars d’ANTHRAX auraient été bien inspirés de ne pas le laisser filer, un Joey Vera impérial à la basse et un Gonzo tout en puissance derrière les futs, le combo nous livre 40 minutes d’une intensité rare tandis que le duo Sandoval/Duncan fait merveille aux guitares, sur les immenses « March of the Saint », « The Pillar », ou encore le fameux « Reign of Fire ». Trop bon, trop bon, trop bon … et trop court ! Heureusement, le superbe « Win Hands Down », nouvel album des cinq gaillards, m’attend dans l’auto-radio pour le voyage retour !
Direction la Altar, pour une bonne dose de Death Old-school avec les affreux VALLENFYRE. Conduits par un Greg Mackintosh qui fait merveille dans son rôle de maître de cérémonie, les « Cathedrals of Dread » et autres « Splincters » font un malheur en ce milieu d’après midi.
Retour devant les Main Stages où, sous un soleil écrasant le public assiste à l’entre en scène de Billy Idol, pour une heure de punk-FM hollywoodien ( ?!?) … fallait la trouver cette catégorie !! De toute façon, on s’en fout. Ceux qui connaissent l’Idol savent à quoi s’en tenir, et le reste on s’en tape. Ça pose, ça dégouline de refrains tubesques, ça fait peur à personne … et ça fait mouche. Je défie quiconque était présent de ne pas avoir bouger son cul plein de bière sur « Dancing with Myself », « Rebel Yell » et « White Wedding », ou n’avoir pas eu un petit coup d’émotion sur un « Flesh for Fantasy » magnifié par l’immense Steve Stevens.
On peut d’ailleurs se demander si ce soir, c’était l’Idol ou bien son guitariste-lieutenant qui tenait le haut de l’affiche, tant le six-cordiste qui en fait des tonnes et pourrait agacer certains est talentueux ! Quel touché, quel felling … et quelle nana que cette Madame Stevens qui n’aura pas quitté des yeux son cher et tendre pendant tout le set, adossée à un flght-case sur le bord de scène, toute en mini-jupe, botox et silicone … Ok, je m’égare !
Retour sur terre et à fond la caisse sous la Valley, où HIGH ON FIRE envoie les watts ! Le trio de Oackland est à la fête sous la tente, et le public réserve à chacun de ses titres un accueil chaleureux à en faire exploser le pit ! En bref, une mise en jambe parfaite avant de revenir devant les MainStages où MOTORHEAD est annoncé.
Que dire sinon que c’est toujours le même plaisir et le même bonheur que de revoir Lemmy et ses complices sur scène ! « MOTORHEAD », tu n’as pas besoin d’aller les voir, c’est eux qui viennent à toi ! ». Et bon sang, c’est bien vrai. Le trio est partout. Sillonnant les salles l’hiver, et courant les festivals, l’été, la bande à Lemmy croise forcément ton chemin à un moment ou à un autre de l’année. Seulement, depuis deux ou trois ans, la santé chancelante du grand Lem’ fait craindre le pire à ses fans, comme ce jour d’Aout 2013 au Wacken Open Air où après 6 titres, Lemmy a quitté la scène, nous laissant entrevoir le chemin de croix sur lequel l’illustre bassiste chanteur était engagé.
Et il faut bien le dire, depuis cette date, chaque show est l’occasion d’un certain voyeurisme, de la part de quelques crétins qui rêveraient de pouvoir dire ensuite à des collègues de bureau qui pensent que MOTORHEAD est un super-héros, « Le dernier show de MOTORHEAD, j’y étais ! »… Le quart d’heure de gloire du connard !
Bref, contournons les cons pour nous concentrer sur la musique. Une heure de pur Rock’n Roll, emmenée par un Lemmy Kilmister qui ne lâche rien, épaulé dans sa tache par son fidèle Phil Campbell et le bucheron en chef Mikkey Dee. La messe est dite et une fois de plus, le plus grand groupe de Rock’n Roll au Monde a remis les pendules à l’heure !
Et comme un plaisir n’arrive jamais seul, une autre icone fait son retour ce soir au Hellfest, j’ai nommé le grand, l’immense Alice COOPER et sa troupe déjantée qui durant 75 minutes va nous régaler d’un best-of de ses « hits », à commencer par « Departement of Youth », « No More Mr Nice Guy » et « Under my Wheels » en guise d’ouverture de cérémonie. Imparable ! Derrière le bonhomme, les 3 pistoleros qui s’escriment sur leurs 6 cordes se la donnent sévère, et même si Orianthi ne fait plus partie du groupe, sa remplaçante, l’ex-Iron Maidens Nita Strauss n’est pas en reste, que ce soit en matière de jeu qu’en présence scénique … il y a des jours, on aimerait être changé en vibrato tant la belle le manie à la perfection !
La suite du set est à l’image de son introduction. Parfaite. Avec tout le bazar d’un show d’Alice, la guillotine, les infirmières lubriques, les bourreaux sadiques, les poupées déglinguées, et ces titres toujours aussi jouissifs, comme « Feed my Frankenstein », « I’m Eighteen », « I love the Dead », l’imparable « Poison » ou encore un « Billion Dollar Babies » sur lequel la section rythmique en fait des tonnes ! Que du bonheur !
Pas de temps mort ! Il est temps de passer sur la Mainstage voisine pour une dose de Métal US dans tout ce que ça signifie en terme de puissance brute. Les LAMB OF GOD sont de retour à Clisson et contrairement à 2012, où ils avaient joué sous la flotte et en pleine nuit, bénéficient en cette fin d’après midi, d’un soleil radieux et d’une foule compacte et sacrément agitée !
Carton plein pour le combo mené par un Randy Blythe remonté comme un coucou et mention très speciale à « Redneck » qui a fait explosé le pit !
Au Hellfest, plus tu cours, plus tu vois de groupes ! Juste un arrêt au stand histoire de recharger en houblon, et direction la Valley, où MASTODON assomme le public à grands coups de « Aqua Dementia », et retour devant les Main Stages pour l’entrée en scène de JUDAS PRIEST.
« The Priest Is Back », clame un Rob Halford habité, tandis que le duo Tipton / Faulkner enchaîne des duels ciselés comme jamais sur « Argonaut », « Metal Gods », « Devil’s Child » et l’immense « Victim of changes ». L’entame de set est terriblement efficace et le Priest fait une fois de plus honneur à son rang en distillant les perles les plus illustres de son répertoire, avec une maestria rare. « Turbo Lover », « Beyond the Realms of Death », « Breaking the Law », chaque titre magnifie l’œuvre du Priest, et les « Electric Eye”, “Painkiller” et le final “Living after Midnight” enfoncent encore le clou dans la veste à patches !
Il est miniut et demi passé, un vent frais souffle dans la plaine clissonaise et le public en redemande. La grosse claque que vient nous filer JUDAS PRIEST nous a fait du bien et d’un coup, toutes les douleurs de la journée, la fatigue, les coups de soleil et les montées alcooliques sont comme anéanties, annihilées par le bonheur puissance 1000 que les frappadingues de SLIPKNOT vont encore entretenir pour un ponctuer la journée de la plus belle des manières.
Samedi 20 juin :
La journée de la veille pèse encore un brin dans les jambes en ce milieu de matinée. Le soleil est déjà au beau fixe, l’herbe toujours verte et les oiseaux qui piaillent dans les pins du camping municipal ne sont pas prêts de nous faire oublier qu’en ce deuxième jour de fest, il va encore falloir tout donner et nous, on adore ça ! Et on est 40 000 à le vouloir ! Trop bon ! Pas de temps à perdre, la Valley et son petit courant d’air frais nous accueille pour une brochette de riffs parfaite pour le déjeuner. MACHETE, le groupe de Montaigu et son Sludge Stoner nous réveille les papilles, tandis que ELDER et son psyché – doom nous mettent en appétit … et que les bordelais de MONARCH ! nous fasse tout dégueuler pour notre plus grand plaisir ! Quel combo de malade ! Quelle musique de dégénérés ! Comment mieux appeler le Malin que par les incantations possédées d’Emilie et le Drone Doom d’un combo mené par MicHell, bassiste habité (et tatoueur de génie) ?!?
Bref, ça démarre fort en cette belle journée, et le pit fait le plein devant la MainStage 1 à l’arrivée d’Ace FREHLEY. Il est 15h et sous un soleil de plomb l’ex-KISS va livrer une de ces prestations qui te transportent hors du temps. Toujours aussi nonchalant, un rien branleur, avec un toucher comme peu peuvent s’en prévaloir et cette voix si caractéristique que le temps et les excès ne sont pas parvenus à altérer, le grand (gros ?) Ace et son équipe vont nous régaler de quelques perles comme « Rock Soldiers », « Parasite », « Toys », l’enchaînement « Shock me / Deuce » et le fabuleux « 2 young 2 die », sorit sur le fameux album « Touble Walkin’ » en 1989 ! Un carton plein !!
La suite se poursuit toujours sous un soleil écrasant et une bonne bière bien fraîche avec les BACKYARD BABIES, qu’on a déjà vu ici même en 2009 et dont le sleaze-rock dérangeant et déjanté me fait toujours autant de bien, avant que sur la scène voisine, les australiens d’AIRBOURNE ne voient leur set ruiné par des pannes de courant à répétition, dont l’une d’elle va flamber au moins 10 minutes de jeu !
Pas le temps de s’apitoyer sur notre sort, la suite est l’enchaînement fatal L7 / KILLING JOKE / FAITH NO MORE sur la Main STAGE 2, tout juste ponctué par un passage sur la Main Stage 1 histoire de se refaire la cerise avec SLASH ! Vous imaginez le programme !
L’heure du goûter vient juste de passer et les quatre californiennes responsables du fameux « Bricks are Heavy » reviennent sur le devant de la scène, plus de vingt ans après avoir participé à la grunge génération dans les années ’90 avec « Deathwish », « andres », « Slide » et le délicat « Fast and Frightening », histoire de nous chatouiller les oreilles de quelques riffs délicieusement distortus. Un moment d’histoire, surtout pour mon pote Nico qui n’est toujours pas descendu de son nuage ! Hey Nico, … Nico ? Nicooooo !!!
SLASH et ses conspirators, Mike Kenneally en tête prennent la suite sur la Main Stage 1 tandis que l’heure de l’apéro approche. Les Gibson sont de sortie, ça riffe, ça groove, ça nous joue « Paradise City » et finalement, ce gout amer me revient dans la bouche : La reformation des Guns, on va l’attendre encore pendant 107 ans ?!?
Retour devant la Main Stage 2 où KILLING JOKE attaque son set, et quel set !! Quel groupe mes amis, que ces papes du Rock Indus’ qui depuis plus de 30 ans nous vrillent les neurones à grands coups de « The Wait », « Wardance », « Exorcism » et autres graines de folie furieuse comme « Autonomous Zone » et « Pssyche ». Ce soir, Jaz Coleman et se potes dominent une fois de plus les débats et chaque titre, chaque riff, chaque regard halluciné de Jaz vers la foule électrise un pit possédé, livré à la transe hypnotique d’un combo unique et génial.
« Pandemonium » conclut les débats et je suis à mon tour sur un nuage … et ce n’est pas le décor tout de blanc et de fleurs colorées de la scène de FAITH NO MORE qui va m’en faire descendre.
Décidément, les californiens ne font rien comme les autres. Dehors les cranes, les flammes et le noir. Place à la blancheur des backdrops, la fraîcheur des fleurs coupées et les cheveux bien coiffés ! Mike Patton et ses potes font leur grand retour, en son et en image avec leur album de reformation « Sol Invictus » et cette tournée estivale, qui nous gratifie d’un stop au Hellfest pour célébrer dans la joie les 10 ans du fest !
« Motherfucker », « Be Aggressive », « Caffeine », chaque morceau fait l’effet d’un shoot d’adrenaline et les « Evidence », « Epic », « Midlife Crisis » et autres « Cucko for Caca » te claquent à la figure comme le malabar gonflé à mort qui d’un coup s’éclate sur la tronche de l’ado en crise que tu es resté ! C’est trop bon, et « We care a lot » me renverse définitivement avant que le crooner Patton ne passe aux finitions avec un « This guy’s in love with you » qui aurait mérité d’être enfilé avec un « From Out Of Nowhere » qui aurait encore magnifié l’instant … Dommage mais que dire sinon que le moment est magique et que le feu d’artifice qui va suivre me tire les larmes !
10 ans, putain ! Le Hellfest fête ses dix ans et avec lui, mes 10 ans de virée en terre atlantique pour célébrer le Malin comme il se doit et on peut dire ce qu’on veut, nous avons en France un des plus grands sinon le plus grands et le plus excitant des festivals Métal européens ! Rien que ça !!
Et tandis que le ciel de Clisson s’illumine comme jamais de mille fusées multicolores, que le « H » si symbolique flotte dans la nuit, ceint de fumées et de flammes rouges, je tire droit devant moi vers la Valley où la sensation belge TRIGGERFINGER envoie son set. Un de ces sets qui vous reste graver en mémoire pour le reste de vos jours. Un de ces sets qui vous réveillent la nuit, dont la simple évocation vous fait passer dans un état second et qui vous confirme que la vie vaut bien d’être vécue !
Quelle folie que ce moment passé sous la Valley à partager une heure avec le trio le plus décalé de la journée (des trois jours ?), avec ce guitariste chanteur à la mèche parfaitement étudiée, ce bassiste nourri à la frite de Bruxelles et à la gaufre liégeoise, et ce batteur, … Oh mon Dieu, ce batteur, facétieux, cogneur en diable, jazzy et barré, prêt à se balancer avec son kit dans les premiers rangs, qui à chaque roulement vous embarque dans la folie d’un combo dont chaque titre est un émerveillement pour les sens ! Et ce titre, hypnotique, planant, qui monte, tout en émotion, pour finir dans un final orgasmique, « My Baby’s Got a Gun » m’a tué ! Trop bon !
Et maintenant que je suis mort, autant aller en Enfer et partager ce moment sous la Altar avec Cronos et VENOM ! Il est plus d’une heure du mat’ et la journée est passée comme une balle ! Je me laisse porté par la violence de « Black Metal », hymne par excellence s’il en est pour conclure cette deuxième journée en tout point fauleuse et rejoint le camping pour m’effondrer, heureux et conquis !
Dimanche 21 juin :
Troisième et dernier jour de festival, et encore une fois, nous sommes sur le pont aux aurores. Il est hors de question d’en louper une miette et la brochette IRON REAGAN / ETHS / THE HAUNTED nous permet de nous échauffer le cou en cette fin de matinée devant les Main Stages avant la claque RED FANG, toujours sur les grands scènes principales !
Sous la Altar, les suédois de TRIBULATION livrent quant à eux un set bileux, malsain, black de chez black et leur silhouettes d’insectes en rajoutent encore dans le coté obsédant et ténébreux de leur musique !
Le temps file et la suite se joue devant la Main Stage 2 où les furieux EXODUS prennent les premiers rangs à la gorge. Ces vétérans, pères du trash (sans « H ») de la Bay Area et connectés à METALLICA et SLAYER pour avoir fourni au premier, Kirk Hammet et prêté à l’autre, Gary Holt, reviennent en terre clissonnaise avec dans leur rang, Zetro, le fameux Zetro, chanteur réintégré au groupe après le départ de Rob Dukes l’an dernier. Lors de sa prestation en 2010, le groupe avait dynamité la scène et fait passer SLAYER qui était également à l’affiche, pour un groupe de chanteurs folkloriques. Cette année, la messe est tout aussi violente et le combo californien ne va faire qu’une bouchée des milleirs de fans qui vont de circle-pit en circle-pit et perdent tout espoi de rémission sur un « Black List » d’anthologie !
Passage sous la Altar, où les ex- BEASTMILK, rebaptisés GRAVE PLEASURES ressuscitent la new wave de nos 80’s adorées tandis que NUCLEAR ASSAULT fait le ménage devant la Main Stage 2 !
Direction la Valley. Pas question de louper les joyeux EYEHATEGOD, avant d’aller préparer l’apéro sous la Temple où CANNIBAL CORPSE nous livre un set en plomb à grands coups de « I scum blood » et autres « Hammer Smashed Face » !
Je passerai rapidement sur la prestation sans intérêt notable de LIMP BISKIT, qui se finit au bar, histoire de me préparer pour un AT THE GATES tout en force sous la Altar, et surtout le clou de la soirée, IN FLAMES sur la Main Stage 2, où Anders Friden et ses amis vont nous livrer un superbe set en forme de best-of, qui me fait dire que ce combo a définitivement assis sa position parmi les leaders du Métal moderne ! Un immense moment de bonheur !
Que faire après tout ça ? Juste un dernier tour sous la Valley, où Phil “Poivrot” Anselmo nous fait l’honneur de nous render visite avec cette année, les SUPERJOINT RITUAL pour une heure de rage et de folie furieuse avec en point d’orgue, le génialissime « The Alcoholic » élément de conclusion d’un week-end hors du temps et hors des conventions !
Bon anniversaire au HELLFEST, merci à l’orga et à tous ceux qui une fois de plus, ont œuvré à la réussite de l’édition 2015 et rendez-vous en 2016 ! Tout à fond !!
YvesZ.