Live reports

HELLFEST 2009 – Clisson, France – Du 19 au 21 juin 2009

HELLFEST, Clisson, France.

19, 20 et 21 juin 2009.

Trois jours de poussière et d’électricité !

Le mois de juin représente pour le petit monde des métalleux, la période des grandes migrations. Celle pendant laquelle, à l’instar des oies sauvages, les vestes à patches et autres chevelus hirsutes et tatoués prennent la route pour la Belgique, l’Allemagne, l’Angleterre, la Suède ou encore l’ouest de la France, direction les grands rassemblements que sont le Graspop, le Bang Your Head, le Download, le Sweden Rock ou encore le Hellfest.

Ces grandes concentrations, sujet d’étude en devenir pour les anthropologues des siècles prochains consacrent chacune le temps d’un week-end la grandeur et la vitalité d’un style musical ô combien délicat et subtil : Le Métal. Qu’il soit Death, Heavy, Doom, Thrash, Black, mélodique, Core ou tout simplement Hard Rock, le Métal prouve au travers de ces évènements, sa force et sa portée, au grand dam de quelques détracteurs auxquels je me refuse ici de faire plus de publicité.

Le Hellfest 4ème édition se tient donc en ce beau week-end de fête de la musique et de fête des pères à Clisson, petite bourgade médiévale de la grande agglomération nantaise. D’ordinaire si tranquille, la commune prend, le temps de quelques jours, des allures de terre de mission pour des milliers de métalleux qui affluent en masse des quatre coins de la planète. Des colonies de français, bien évidemment, mais également des européens des toutes nationalités et notamment des anglais , des italiens et des espagnols, des grecs, des polonais, auxquels se joignent des japonais, des brésiliens, des sud africains, des israéliens, … et j’en passe tant la fosse, sur certains groupes est polyglotte.

Rendez-vous est donc pris le jeudi soir avec mes compagnons de route au camping municipal, situé juste en face du Leclerc local. Le supermarché, à l’image des grandes mares de la savane africaine verra tout le week-end s’y rassembler les tee-shirts noirs, attirés par la soif et le besoin de bières fraîches !

Ambiance bucolique donc, en cette veillée d’arme autour d’une grillade et de quelques packs, en refaisant le monde et en se racontant nos souvenirs de fans au risque, au fil des ans, de nous répéter et d’être taxés de radoteurs. Mais qu’est-ce que c’est bon de se retrouver, Fully, Denis, Bulldozer, Fab’, Nico, … et de lâcher prise avec la réalité souvent oppressante et terre – à terre qui rythme notre quotidien tout au long de l’année. Après nous être enfin remis d’une journée entière sur la route, direction le site du festival, dont la configuration a légèrement évolué depuis 2008. Une scène supplémentaire, la Rock Hard Tent, de capacité intermédiaire entre les deux Main Stages et la petite Terrorizer Tent a été dressée, tandis que l’espace VIP – Presse a évolué en taille en grâce à un vaste carré extérieur orné de tentures, de sculptures en fer forgé et surtout, d’herbe verte !

A proximité du festival, le camping public est déjà bien rempli et en cette douce soirée, la tente du Metal corner, fichée en plein milieu, voit défiler des groupes chargés de chauffer un public que le houblon a déjà pas mal mis dans le bain du festival !

C’est sans difficulté que je m’effondre dans mon duvet, avec en ligne de mire, trois jours à venir plus que prometteurs.

Vendredi 19 juin :

Réveillé au petit matin par la pluie qui tambourine sur mon fidèle Kangoo Nuclear Blast, je revois les images de l’édition 2007 et du chaos qui avait rythmé la première journée du festival, avant qu’un rayon de soleil salvateur évacue ces angoisses naissantes. La météo l’avait annoncé : ce sera grand beau tout le week-end, et il est à peine 10h30 lorsque nous prenons le chemin du site.

L’affiche du Hellfest 2009 annonce plus de 100 groupes, et les concerts démarrent dès 11h00, chaque matin, pour s’achever à près de trois heures du matin le lendemain ! Sacré programme, qui est lancé sur la Main Stage 02 par les nantais de SQUEALER. Ces vieilles gloires du Métal français des années 80 reformés depuis peu avaient déjà frappé fort cet hiver lors du Métal France festival III et donnent aujourd’hui un show hyper carré qui ravit les fans de la première heure sans toutefois désintéresser ceux dans le public qui, en 1987, n’étaient pas encore de ce monde !

GIRLSCHOOL prend la suite sur la Main Stage 01, rebaptisée pour la journée en Crüe Fest stage du fait de sa tête d’affiche du jour et nous balance un Hard Rock toujours aussi efficace. C’est un vrai bonheur de revoir Kim McAuliffe et Denise Dufort, gonflées à bloc après le set plutôt moyen donné l’an passé au Wacken Open air. Seul pincement au cœur : l’absence de la regrettée Kelly Johnson, disparue en 2007 et remplacée par la (très) visuelle Jackie Chambers, toute en blondeur et en vinyle noir à la lead guitar ! Point fort du set : « Emergency », joué en guise de final et qui me renvoie à chaque fois vingt – cinq ans en arrière, et me file systématiquement des frissons de partout. Plus tard dans la soirée, les quatre anglaises feront un autre carton, à l’espace Presse cette fois, en éclusant plus de verres qu’un régiment de l’armée polonaise !

Petit détour sous la Rock Hard Tent où le Black Métal de MELECHESH annonce une journée Black de chez Black sur cette scène, avant de revenir vers la Main Stage où les BACKYARD BABIES lancent leur Sleaze Rock à grands coups de ‘Minus Celsius’, ‘Degenerated’ et autres ‘Fuck off and die’. Un pur bonheur que l’on espère renouveler rapidement dans la moiteur d’un club.

Dans le public, Ghaal, illustre chanteur de GOD SEED (ex-GORGOROTH) n’en perd pas une miette, de même que Kirk Windstein (DOWN) accompagné de Madame Windstein, chacun tentant de passer incognito au milieu de la foule.

La Mainstage 02 s’agite à son tour avec l’arrivée des furieux EYEHATEGOD, dont certains musiciens, en liberté conditionnelle, ont longtemps laissé planer des doutes sur la venue du combo de la Nouvelle Orléans. Devant un public conquis, le gang de Louisiane banlance son Sludge Rock à grands renforts de ‘Fuck the police’, scandés par des musiciens tout à leur affaire et rejoints par les membres de DOWN avec lesquels les connexions sont évidentes, que ce soit par les musiciens qui évoluent dans les deux combos (Jimmy Bower) ou l’état d’esprit qui anime ces deux formations. Gros carton, donc, avant que les NASHVILLE PUSSY, arrivés sur le site complètement à la bourre après un show parisien la veille avec VOIVOD en guest-stars ne remplissent à leur tour leur tâche, sous un soleil de plomb.

Il est à peine 17h00 et déjà la chaleur étouffante qui règne sur le site a fait ses premiers dégâts, comme en témoignent la belle couleur rosée que commencent à prendre certains festivaliers, terrassés par un soleil de plomb. Les californiens de BUCKCHERRY, auréolés d’un ‘Black Butterfly’ qui cartonne aux USA et qui leur permet de tourner actuellement partout en guest star de MOTLEY CRUE ou encore KISS investissent la Main Stage 01 à grands coups de riffs Rock burnés, le chanteur Josh Todd faisant le spectacle avec son corps couvert de tatouages et ses airs toxiques. Succès assuré même si le public old school, nombreux, a visiblement du mal à accrocher à ces combos de la nouvelle vague. Qu’à cela ne tienne, le groupe comble ses fans et n’a aucun mal à accrocher de nouveaux adeptes, comme en témoignent les réactions sur ‘Talk to me’ ou encore le poétique ‘Crazy bitch’.

Le premier moment fort de la journée arrive enfin. Il est 18h00 quand VOIVOD investit la Main Stage 02. Le combo québécois, culte de chez culte, est de retour sur scène. Et quel retour ! Précurseurs du thrash atomique, à l’avant-garde de l’expérimentation durant toute leur carrière, investissent la scène avec un sourire non contenu qui en dit long sur leur plaisir à retrouver les planches. Away derrière les fûts, Snake au chant, Blacky, de retour à la basse et Dan Mongrain à la guitare ; le quatuor est là devant nous, en chair et en os et va pour l’occasion livrer un des meilleurs sets de tout le festival. « Voïvod », « Tornado», « Ravenous Medecine », « The unknow knows », les perles du répertoire voïvodien s’enchaînent et nous transportent dans l’univers si personnel du groupe, entre chaos post-atomique et séries Z des années 60 peuplées d’aliens et de territoires inhospitaliers, si bien mis en images par le génial Away sur les artworks de la discographie du groupe.

La trilogie ultime « Killing technology / Nothingface / Dimension Hatross », bien évidemment mise à l’honneur par une setlist millimétrée s’articule parfaitement avec les titres du tout nouveau « Infini » et l’arrivée sur scène d’Eric Forrest, ex-bassiste / chanteur du combo dans les années 90 pour un duo avec Snake sur « Tribal convictions » manque d’avoir raison de la santé mentale des fans des premiers rangs. Sur le bord de la scène, les NASHVILLE PUSSY et Phil Anselmo n’en perdent pas une miette et le chanteur de DOWN semble habité par la musique du combo ! Enfin, après moults blah blah de Snake et son accent québécois à couper au couteau, le garçon manifestement ravi d’être là devant ses cousins français évoque la mémoire de Piggy, guitariste fondateur du combo, décédé en août 2005 d’un cancer et présente Dan Mongrain. Le gratteux, chargé de la lourde tâche de remplacer le génial guitariste compositeur, aura durant tout le set non seulement interprété à la perfection le répertoire de Piggy mais également magnifié sa musique et envoie, en guise de conclusion un « Astronomy Domine » sublime, extraordinaire reprise des PINK FLOYD assenant le coup fatal à un pit qui n’en demandait pas moins. Génial !

Alors que les ricains de PAPA ROACH prennent la suite sur la Main Stage 01, je file au bar de l’espace VIP me remettre de mes émotions et deux bières plus tard, les batteries sont rechargées pour le set de WASP. Le pit de la Main Stage 02 est copieusement rempli et l’arrivée de Blacky et ses potes se fait sous un tonnerre de hurlements et autres cris d’ados post-pubères trop jeunes pour avoir vécu le WASP de la grande époque, au milieu de 80’s. La séance de rattrapage commence pied au plancher avec un medley « On your knees / Electric circus » suivi de quelques perles telles que « The Idol », « Chainsaw Charlie », et le gros bras d’honneur de Blacky au stage manager qui rallongera son set de près de 10 minutes en balançant en guise de rappel, les cultissimes « I wanna be somebody » et « Blind in Texas » repris en cœur par un public conquis ! Un comble, lorsqu’on sait que les sets du groupe en clubs ne durent rarement plus d’une heure et quart ! Grosse crise des techniciens sur le côté de la scène, et un Blacky manifestement en pleine forme et très communicatif, contrairement à l’être froid et détaché que l’on a pu voir ces derniers temps en tournée !

Pas le temps de souffler sur le dernier refrain que déjà la sono de la Main Stage 01 crache les riffs graisseux de Kirk Windstein et Pepper Keenan. Le pit explose et des nuages épais de poussière s’élèvent dans le ciel tandis que Phil Anselmo prend son public à la gorge. Le solide gaillard, qui restera pour l’éternité le hurleur de PANTERA mène DOWN de main de maître. Le combo de la Nouvelle Orléans, longtemps considéré comme un side – project sans réelles ambitions est désormais un groupe en béton, qui écrase tout sur son passage. Armé d’un section rythmique basse / batterie en plomb, avec Rex Brown et Jimmy Bower, d’une paire de guitaristes aux riffs parmi les plus lourds qui soient et d’un frontman au charisme absolu, DOWN ne craint personne et peut s’enorgueillir d’avoir servi à ses fans un set parmi les plus heavy de la journée. Rendez_vous est pris le 11 juillet prochain à Barcelone pour le Sonisphere festival en ouverture de METALLICA !

21h55. Arrive enfin un moment très attendu pour cette première journée : le retour d’ANTHRAX après la tournée de reformation du line – up originel avec Joe Belladona et Dan Spitz au chant et à la guitare lead en 2005, la tentative avortée de nouvel album sous ce line – up, la fâcherie avec John Bush, et bien des péripéties et commentaires sur le recrutement d’un nouveau chanteur. Voilà donc enfin l’ANTHRAX nouvelle formule, composé bien évidemment des cadres, Scott Ian, Franck Bello et Charlie Benante, du soliste Rob Caggiano et enfin du nouveau et quatrième chanteur de l’histoire du gang new – yorkais : Dan Nelson. Je ne vous cache pas que les détracteurs étaient nombreux avant ce show et attendaient le groupe au tournant, ne voyant dans l’initiative du groupe qu’un coup médiatique et bassement mercantile. Les pauvres en seront pour leurs frais, tant, dès les premiers riffs de « Indians », l’affaire était entendu : Jeune, athlétique, gonflé à bloc par l’enjeu, Dan Nelson va, en quelques couplets et deux refrains, fermer le clapet aux mauvais coucheurs.

Puissant, juste, parcourant la scène de long en large, le garçon dont le timbre de voix rappelle immanquablement celui de John Bush va rallier à lui tous les suffrages et on se dit que le groupe vient de réaliser le recrutement parfait, celui que l’on n’attendait plus. Les classiques du combo sont passés en revu avec une aisance déconcertante et une énergie décuplée, tandis que deux nouveaux titres « Fight’em » et le démentiel « New noise » n’annoncent que du bon pour le prochain album « Worship music » prévu pour la rentrée. Et à l’écoute des « Madhouse », « Got the time » et autres « Antisocial », on se prend à rêver d’une tournée anniversaire des vingt ans des « Clash of the Titans » en 2010, MEGADETH et SLAYER ayant également des albums sous le bras pour août et septembre … Ok, je m’égare et la soirée n’est pas terminée.

Car à peine ANTHRAX a-t-il quitté les planches que sur la Main Stage 01, un autre évènement se prépare avec l’entrée en scène d’HEAVEN AND HELL !

Ronnie James Dio, Tommy Iommi, Geezer Butler, Vinny Appice, les quatre orfèvres sont sur scène, enveloppés dans des lights bleutées et lancent leur set par un ‘Mob rules’ et le sublime ‘Children of the sea’. ‘I’, qui prend la relève suivi de l’inquiétant ‘Bible Black’, superbement exécuté, prennent ce soir une dimension supérieure sur la grande scène du Hellfest. Un constat s’impose : le SAB’ version Ronnie James Dio, c’est la grande classe. Navré pour notre Ozzy adoré mais ce soir, le groupe démontre que la version 2 de BLACK SABBATH est tout bonnement brillante, malgré l’ombre dans laquelle elle a trop souvent évolué dans les 80’s et à l’époque ‘Humanizer’ au début des années 90. Le buzz que cette reformation a généré dans le petit monde du Métal depuis 2007, l’excellent ‘The devil you know’ sorti en avril dernier et la qualité supérieure des prestations du combo font taire toutes discussions et surtout, les comparaisons. Rajoutez à cela le boulot fait par chaque musicien, le charisme de Tommy et la voix de Ronnie, Le chanteur de Métal par excellence, et vous obtenez un des meilleurs sets de l’édition 2009 du Hellfest. Point d’orgue de la soirée, l’immense ‘Heaven and Hell’, titre parmi les plus emblématiques de l’Histoire métallique conclut une heure de pur bonheur dans une ambiance quasi – religieuse.

Le froid s’est installé sur Clisson. L’humidité de l’océan tout proche tombe progressivement sur le site et tranche avec la chaleur accablante qui a régné toute la journée. Sur la Main Stage 02, le doom de SAINT VITUS a du mal à captiver un public que la température en baisse a tendance à saisir insidieusement tandis que sous la Rock Hard Tent, le Black obsédant de GOD SEED rajoute à l’atmosphère glaciale de la nuit. Mené par GHAAL et KING, les GORGOROTH déchus sont fidèlement à eux-mêmes. Communication minimaliste, crucifix et mannequins nus, corpse paints ultimes et un True Black Métal parmi les plus malsains qui soit.

Retour sur la Main Stage 01 après un arrêt au stand (comprenez ‘le bar de l’espace presse’) où se prépare le dernier grand évènement de la journée, le retour en France de MOTLEY CRUE. Le groupe, qui n’a pas foulé le sol français depuis 1989 et la date parisienne de la tournée ’Doctor Feelgood’ au Zénith en compagnie des frappadingues de SKID ROW revient enfin avec dans ses bagages, le concept du Crüe Fest et un album, ‘Saints of Los Angeles’ sorti en 2008. Mon attente est grande, d’autant que le dernier show du Crüe auquel j’ai assisté lors des Gods of Métal 2005 à Bologne, Italie, reste définitivement dans le Top 5 de mes meilleurs souvenirs de concert.

Le rideau noir tendu devant la scène tombe et découvre un décor chaotique tandis que l’écran vidéo diffuse des images mixant actualités violentes, scènes porno et live. Les quatre musiciens surgissent aux riffs de ‘Kickstart my Heart’, relayé par un ‘Wild side’ qui nous renvoie à l’époque toxique du fameux ‘Girls, girls, girls’ suivi de ‘Saints of Los Angeles’ avant que cette entame plutôt furieuse ne soit une première fois interrompue par un solo hendrixien et quelques fois approximatif de Mick Mars. Le rythme s’accélère à nouveau quand le guitariste à la santé chancelante ponctue son intervention en lançant le speedé ‘Live Wire’ issu du premier album du groupe, ‘Too fast for love’.

Tommy Lee quitte alors de son drumkit pour une virée dans le photo pit avant de repartir derrière les fûts pour un ‘Motherfucker of the Year’ groovy suivi du superbe ‘Same old situation (S.O.S.)’ avant un ‘Primal Scream’ repris par tout le public. Une chose est claire, MOTLEY CRUE est une machine à hits et nous sert ce soir, ses meilleurs titres. Seul regret, les interventions de chaque musiciens entre les titres et les pitreries de Tommy, si elles ont entre autres pour but de permettre à Mick Mars de reprendre ses esprits coupent trop souvent le rythme du show, laissant u final une impression en demi teinte. De même, le final ‘Look that kill / Girls, Girls, Girls / Doctor Fellgood’ qui aurait pu nous conditioner à un coup de grace du style ‘Red Hot’ perd de son effet lorsque le groupe tire sa révérence sur l’intimiste ‘Home sweet home’, ballade certes emblématique mais qui aurait dû être placée au milieu du set et pas en guise d’au revoir. Reste tout de même que MOTLEY CRUE me fait vibrer depuis maintenant plus de 25 ans et même si le show de ce soir n’est pas le meilleur concert du jour, il demeurera un excellent souvenir pour tout ce que le groupe représente pour moi mais également pour la haute valeur ajoutée que son nom a apporté à l’affiche du Hellfest 2009.

Samedi 20 juin.

Plongé dans un sommeil profond et réparateur à l’arrière de mon fidèle Kangoo Nuclear Blast, j’émerge alors que TREPALIUM et GAMA BOMB ont déjà balancé les premières bombes de la journée sur les deux scènes principales. A mon arrivée sur le site, DAGOBA lance son set sur la Main Stage 01 et atomise d’entrée un public gonflé à bloc et visiblement présent pour en découdre.

Armé d’un ‘Face the Colossus’ massif au possible et d’un répertoire aux titres en béton, le quatuor marseillais n’aura aucun mal à remporter la partie comme en témoigne l’immense circle pit qui se répand dans la fosse, soulevant les nuages de poussière que seul DEVILDRIVER parviendra à surpasser.

Sous la Rock Hard Tent, VADER s’apprête à servir sa part de brutalité. Les polonais, qui passent leur vie sur la route et pourraient aisément faire fortune s’ils lançaient une édition spéciale du ‘Guide du routard’ du Métalleux vont une fois de plus imposer leur statut. A l’heure où une multitudes de formations aux noms à rallonge déferlent sur le marché en jouant la carte de l’ultra-brutalité, VADER continue de cultiver le sens du riff qui tue, du break assassin et du blast beat ultime et surpasse une concurrence totalement à la rue, tant l’élève du grand SLAYER maîtrise son sujet et a depuis la fin des 90’s, trouvé sa propre identité.

Pas de temps à perdre, la suite a lieu sur la Main Stage 02 où les riffs martiaux de PAIN et les boucles techno haletantes font vibrer le public en attendant un nouvel album d’HYPOCRISY. Le soleil tape dur et la poussière soulevée par les jumps pachydermiques des plus fervents défenseurs du houblon fermenté brûle les bronches tandis que le plus terrible reste à venir. La clameur qui accueille les premiers accords de ‘Clouds over California’ en dit long sur l’attente provoquée par DEVILDRIVER.

Le groupe de Dez Fafara est atttendu comme le loup blanc et l’échauffement proposé par DAGOBA une heure plus tôt a bien préparé le public au grand bain. Quel chaos ! Le pit explose et les pogos se multiplient tandis que le gang califormien assène son Thrash New School comme jamais. Surpuissant, percutant, le groupe joue sans temps mort et ses meilleurs titres font mouche. ‘Hold back the day’, ‘I could care less’, la furie est totale et le nouvel album ‘Pray for villains’ est mis à l’honneur, promettant des soirées fastes dans le pit pour la tournée à venir. Point d’orgue du set, le circle pit final, apocalyptique, provoquant la création d’un mini tornade de poussière au dessus du public dont l’instinct de survie sera ici soumis à rude épreuve !

L’herbe encore verte aux abords de la Rock Hard Tent m’accueille sans réserve et c’est à l’horizontale et les oreilles délicieusement chatouillée par les brins de pelouse et les riffs subtils d’AURA NOIR que je récupère de ce début de journée. Le combo, auteur d’un des meilleurs albums de True Black paru ces derniers mois, déverse sa musique bileuse et malsaine sous un chapiteau en transe.

Retour devant la Main Stage 01 où CRADLE OF FILTH lance son set. A l’image du show livré en 2008 en République tchèque au Brutal Assault Festival, le groupe de Dani Filth livre un set efficace, bardé des meilleurs titres de son répertoire avec, cerise sur le gâteau empoisonné, un son impeccable ! On croit rêver ! Du coup, les perles que sont ‘Gilded Cunt’, ‘The principle of Evil made flesh’,
‘Dusk and her embrace’ ou encore ‘Nymphetamine’ prennent même en plein jour une dimension que l’on n’espérait plus, et le flippant ‘Her ghost in the fog’ parachève l’ouvrage. Plus tard, dans le carré presse, c’est un Dani en pleine forme et détendu qui m’abordera, visiblement fasciné par mon tee shirt de VOIVOD ! Les anglais auraient – ils découvert le bon goût ?!

La journée monte en intensité et un représentant Ricard a la riche idée de proposer aux chanceux VIP une dégustation de pastis qui ne pouvait pas mieux tomber avant de se faire secouer les neurones par Max Cavalera et ses potes. Il est 19h00 lorsque SOULFLY monte sur scène dans des nuages de poussière et de fumigènes. Le grand cirque qu’est devenu ce groupe joue ce soir un numéro tellement connu qu’il commence à user l’enthousiasme de certains. Les pérégrinations du combo dans sa discographie de même que dans celle de SEPULTURA et de CAVALERA CONSPIRACY jouent avec les nerfs de ceux, et ils sont nombreux, qui rêvent à la reformation du grand SEPULTURA de ‘Chaos A.D.’, ‘Arise’ et ‘Roots Bloody Roots’. Après le récent ‘Conquer’, en demi teinte, et des tournées qui se ressemblent autant que Max cultive savamment son look de clodo, il est grand temps que Max enclenche le mode ‘Remise en question’ sous peine de se perdre dans les méandres du fleuve sinueux qu’il a lui-même tracé.

Nouvel arrêt au stand et retour sur la Main Stage 01 où le public se presse en masse pour accueillir comme il se doit le plus grand groupe français de l’histoire du Métal, GOJIRA. N’en déplaise aux vieux grincheux qui peuplent les rangs de plus en plus décimés des fans pré / post – quarantenaires qui ne jurent que par le premier album d’ADX ou le deuxième SORTILEGE, mais jamais dans l’histoire du Métal hexagonal un combo n’a généré un tel espoir et un tel engouement au plan international.

Si TRUST, dans un autre style, a fait très fort sans jamais réellement vaincre la barrière du chant en français, GOJIRA s’impose, album après album et tournée après tournée et l’entrée en scène des basques en dit long sur cet état de fait. ‘Oroborus’ et son plan en taping lance le set et je dois bien constater les progrès foudroyants du groupe, dont j’assiste au sixième concert depuis le lancement du « The way of all flesh Tour » en Aout 2008. Grosse claque et grande classe ! Voilà comment réseumer l’heure passée à la vitesse de l’éclair partagée avec GOJIRA. ‘The Heaviest Matter of The Universe’, l’atomique ‘Backbone’, ‘A Sight To Behold’, ‘The Art Of Dying’, chaque titre est une nouvelle perle et le trio final ‘Flying Whales / The Way of All Flesh / Vacuity’ colut de la plus belles des manières un des meilleurs sets du festival. Vivement le SONISPHERE festival le 11 juillet prochain à Barcelone, où le groupe ouvrira à nouveau pour … METALLICA !

Alors que les MISFITS prennent le relais, un arrêt au bar me permet de souffler un peu avant l’enchainement final. Il est 22h50 quand, sur la Main Stage, MACHINE HEAD prend ses fans à la gorge. A l’instar de chacune de ses prestations, le quatuor de la Bay Area donne tout, Rob Flynn en fait des tonnes, ça riffe, ça bastonne et forcément, ça fait mouche. Le chaos total s’empare e la fosse et les hits du combo font un carton. Du grand art, à l’image du fabuleux ‘The Blackening’ que le groupe n’en finit plus de promouvoir aux quatre coins de la planète.

La Main Stage 2 s’apprête à vibrer à son tour. Il est près de minuit quand l’OVNI de la journée atterit sur les planches. Les vétérans de KILLING JOKE, maîtres incontestés de l’indus/post punk/new wave lancent un des meilleurs shows de la journée. Froid, hypnotique, obsédant, magnifié par la présence d’un Jaz Coleman, personnage hallucinant (et halluciné) en diable, le set des anglais est un sommet. Envoutant comme jamais, le groupe imbrique ses hits historiques à des titres plus récents, issus des ‘Pandemonium’, ‘Killing joke’ et ‘Hosannas’, et enfonce le clou. Un immense Merci aux organisateurs, qui cette année encore ont fait le choix de l’éclectisme, et ça paie. Génial !

Arrive enfin la tête d’affiche du deuxième soir. On espère qu’après le set un peu téléguidé du CRUE la veille, MARILYN MANSON va ravaiver notre flamme après une journée sacrément intense au cours de laquelle la profusion de décibels et de bière a déjà eu raison de bons nombres de warriors. Hélas, je me fais bien des illusions. Le MANSON de 1997, celui d’Antechrist Superstar qui se tailladait les veines sur scène, qui se mettait des pains avec ses musiciens, qui s’écroulait sur scène et faisait réellement peur aux bigots fanatiques a depuis bien longtemps laissé la place à un personnage définitivement fade aux gimmicks éculés. La musique tient la route, les hits sont bien présents, mais le tout se déroule sans passion au fil d’une mise en scène très clinique à mille lieux du chaos des premières tournées.

Trois heures du matin. Une dernière bière et je m’écroule dans mon Kangoo Nuclear Blast pour une courte nuit que j’espère réparatrice, bercé par le riff ‘d’Oroborus’.

Dimanche 21 Juin :

Jour de Fête de la musique. « Tu veux du riff ? Tu vas en bouffer !! ». Entrée en matière musclée avec HACRIDE, ABORTED, et DESPISED ICON, qui se relaient sur les différentes scènes, avant que les danois de VOLBEAT ne mettent une première grosse claque à leurs fans, sur la Main Stage 2. Il est encore tôt dans la journée mais chacun dans le public semble vouloir profiter à fond de ce dernier round avant le retour aux réalités de la vie. Tandis que Schmier et DESTRUCTION prennent d’assaut la Main Stage 2, d’autres vétérans, les hollandais de PESTILENCE font honneur à leur come-back et à leur récent et sublime ‘Resurrection Macabre’ en atomisant les premiers rangs sous la Rock Hard Tent. Thrash Allemand d’un côté, Brutal Death de l’autre, avec un leitmotiv : ‘Old School’ ! Et bordel, que c’est bon !!

La bière, meilleure amie du métalleux vautré dans l’herbe coule à flots et ce n’est pas Shane Embury qui me démentira. L’icône du Grind Core est là, devant moi sur la scène de la Rock Hard Tent avec ses potes de NAPALM DEATH et le pilonnage intensif continue. Ambiance « Tue, Tranche, Brise’ sous la tente, et le pit explose sous les coups de boutoir des quatre anglais, au sommet de leur art !

Pas le temps de trainer. La journée s’étire et après la séance « marteau piqueur – rouleau compresseur » de l’après midi, passons à une séance plus relaxante avec sur la Main Stage, l’arrivée de mes idoles absolus, j’ai nommé QUEENSRYCHE. Après avoir tourné intensivement en 2008 en mettant à l’honneur son sublime ‘Operation : Mindcrime’ sorti en 1988, couplé au volume II, le combo de Seattle met cette année son deuxième album « Rage For Order » en avant dans sa setlist. Déstabilisant un brin les non initiés, Geoff Tate et ses quatre acolytes vont ainsi proposer un set inédit, composé essentiellement de titres de cet album couplés à ceux du récent et très bon « American Soldier » et des inévitables « Best I can » et « Empire ». Difficile de se faire une opinion tranchée sur show. Génial pour les uns (et j’en fait parti), bancal pour les autres, gageons que QUEENSRYCHE sait prendre des risques et les négocie parfaitement. Reste maintenant au combo à revenir sur le vieux continents pour une vraie tournée en tête d’affiche, le groupe s’étant trop longtemps contenté de s’afficher en festivals ces derniers temps.

Pas de temps mort. La suite se passe sur la Main Stage 2 où le sludge prog’ de MASTODON passe comme une pinte dans le gosier d’un allemand patché et réconcilie le groupe avec le Hellfest, où sa prestation cahotique sur l’édition 2007 avait laissé un goût amer dans la gorge. Au même moment, la Rock Hard Tent vibre de toutes parts au son des célèbres « Oh Yeah » de Lee Dorrian. L’énigmatique chanteur de CATHEDRAL pilote son navire de main de maître, et le Doom Stoner des gars de Coventry fait un carton. Après le (long) silence radio qui a suivi la tournée « The Garden of Unearthly Delights », revoici enfin CATHEDRAL au meilleur de sa forme et nous distille quelques perles parmi lesquelles les superbes « Cosmic Funeral », « Soul sacrifice » et autres « Hopkins ». un vrai bonheur !

Retour devant la Main Stage au pas de course, retapé par la prestation de CATHEDRAL pour assister à celle, ô combien attendue de EUROPE. Comment, en effet, définir l’attente générée par le combo suédois sinon que leur statut de superstars en fait une des attractions majeures de la journée. De retour sur le devant de la scène depuis trois fabuleux albums et des prestations live gavées de watts et de riffs, c’est un groupe totalement dans l’air du temps qui parcourt le monde, remettant au gout du jour ces tubes historiques en ayant bien pris soin de reléguer au second plan les synthés pompeux de la fin des 80’s au profit de guitares acérées.

Et quelle claque ! Tapant dans son vaste répertoire pour en extraire ses morceaux de choix, Joey Tempest, John Norum et leurs acolytes vont frapper très fort en ce début de soirée en livrant une prestation qui n’est pas sans rappeler le grand WHITESNAKE ou encore le THIN LIZZY de Phil Lynott. Rock à mort ! Et quand enfin, le rappel s’annonce et que le groupe envoie l’imparable « The Final Countdown », la fosse explose de bonheur et jeunes et moins jeunes se prennent à sauter dans tous les sens au rythme du refrain intemporel. Enorme !

La poussière ne s’est pas encore dissipée dans le pit que déjà, de grosses volutes montent de la fosse de la Main Stage 2. SUICIDAL TENDENCIES est dans la place et le set des gars de Venice Beach ne laisse pas la place au doute. Mike Muir et ses amis sont bien décidés à en découdre. Et même si le ST de 2009 n’a pas grand-chose à voir avec celui de l’époque bénie de « Lights, Camera, Revolution » et « The art of rebellion » question line-up, force est de constatée que l’efficacité est toujours au rendez-vous. « You can’t bring me down » est lancé pied au plan, Mike parcourt la scène dans tous les sens, le pit est en ébullition et coté musiciens, ça envoie du lourd, à l’image du titanesque Eric Moore ou du bassiste Steve Brunner. La grosse baffe ! « Send me your money », « War inside my head », « Possessed to skate », chaque titre est une nouvelle occasion de se vriller le cerveau et la communion avec le public est à ce point totale que ce sont pas moins de 150 fans qui investissent la scène sur un final d’anthologie. Immense !

Retour au calme ( !) sur la Main Stage 1 où les amoureux des mathématiques s’apprêtent à accueillir leurs idoles, DREAM THEATER. Les maîtres du Métal Prog’ reviennent au Hellfest après leur show sous la pluie en 2007, armés d’un nouvel opus marquant le retour au gros son. Puisant dans « Systematic Chaos » et « Black clouds and silver lightnings », ses deux derniers albums, le groupe attaque son set devant un parterre de fans concentrés sur leur exercice favori : décortiquer la grammaire musicale qui sous-tend les compos de DREAM THEATER.

Et pour le coup, mieux vaut être en forme, tant la complexité de chaque titre nécessite une préparation rigoureuse sous peine de mal de crâne intensif. L’autre façon de vivre un show des DT, c’est aussi d’accepter de se laisser porté, d’accepter de plonger dans l’univers si particulier des new-yorkais et d’évoluer dans les différentes atmosphères créées par le groupe. Et croyez-moi, le lâcher prise fonctionne à merveille pour peu qu’on accepte de se détacher de la réalité. Résultat, une heure d’immersion totale ponctuée par quelques retours en arrière au gré des « Erotomania », Voices », et le grand « Metropolis ». Brillant !

Alors que le pilonnage reprend sur la Main Stage 2 avec les furieux HATEBREED, je fais un crochet sous la Rock Hard Tent pour me ressourcer au Métal Viking d’un AMON AMARTH gonflé à bloc avant de rallier la Main Stage où se prépare la dernière des têtes d’affiche de l’édition 2009 du HELLFEST. Et quelle tête d’affiche, puisqu’il s’agit de MANOWAR !

Les Kings of Metal sont de retour en France et rien n’a été laissé au hasard pour ce come-back. Mur d’amplis, lights, public dédié, drapeaux aux vents, et surtour le gros son. 140 db d’après la rumeur et le sol du HELLFEST qui se met à trembler dès les premeirs accords de « Manowar ». Eric Adams est en voix, Joey « Démago » De Maio en fait des tonnes et le premier degré des américains est sans égal, tellement le cliché est gros. Et plus c’est gros, plus ça passe. Et de toute façon, on s’en fout, puisque c’est MANOWAR, et que ça ne peut fonctionner que comme ça, parce que c’est ça qu’on veut ! « Hand of Doom », « Brothers of Metal », « Call to arms », la setlist enforme de best-of s’égraine et on baigne dans le bonheur. “Heart of Steel”, “Spleinir”, “Kings of Metal”, le groupe balaie sa discographie et on en redemande.

Joey, égal à lui-même, se fend d’un solo de basse, de discours toujours plus démago au fil du temps, et on adore … jusqu’à sa sortie sur l’interdiction du groupe de jouer à l’Elysée Montmartre (Rebaptisé « Elysée Montmerde » par notre Joey) et son cadeau aux organisateurs Ben Barbaud et Olivier Garnier, qui ont eu les c ….. de faire jouer le groupe au HELLFEST et qui, ravis ( !), se voient remettre sur scène, les Balls of Steel, trophée ultime s’il en est !

La suite est tout aussi « manoresque », Eric Adams faisant monter un fan sur scène pour lui refiler une des guitares de Carl Logan et lui laisser l’honneur de riffer sur la plus grosse sono au monde, … au grand dam de nos oreilles !! Résultat : le brave Cazu (c’est son surnom) ne se démonte pas et après avoir enfilé un tee shirt de MANOWAR offert par Joey et descendu une grosse bière, reprend la six cordes pour lancer avec le groupe, « The gods made Heavy Metal ». Le brave garçon quitte la scène avec une banane immense et sa guitare, tandis que le combo reprend son set pour le final dantesque « Warriors Of The World United / Kill With Power / Hail And Kill / The Crown And The Ring ». Imparable ! Le set s’achève enfin et le public est sur les rotules. MANOWAR a assuré son statut de headliner de la plus belle des façons, à savoir la sienne. En en faisant des tonnes, tout à fond et sans se poser de question. Et c’est trop bon ! Parce que c’est sur cette note ultra positive et super stridente, saturée à mort, que se conclut le HELLFEST 2009, une édition en tout point réussie qui marque une nouvelle progression dans l’histoire de ce jeune festival aux dents longues. La France a son festival Métal, un vrai bon gros festival qui rivalise sans peine avec les grosses locomotives du circuit européen estival, et qui, en 2009, a certainement proposé une des plus belles, sinon la plus affiche de l’année.

« Balls of Steel » pour le HELLFEST !

YvesZ.

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