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DORO – Barcelone, Sala Bikini, Espagne – 17 mai 2009

DORO – Barcelone, Sala Bikini, Espagne – 17 mai 2009.

Barcelone la frénétique est manifestement partie à la sieste en ce dimanche après midi et la Ronda de Dalt est étonnement fluide lorsqu’à bord de mon fidèle kangoo Nuclear Blast j’entre dans la métropole catalane. Il est seulement 16h00 et la vie semble s’être arrêtée La chaleur accablante qui écrase la ville a poussé ses habitants à se cloitrer chez eux et je rallie sans peine le Bikini, situé sur dans le quartier des universités à deux pas de l’illustre Camp Nou.

Seuls quelques fans trainent devant la carcasse métallique qui sert de fronton au Bikini et Dirk, le tour manager de DORO m’accueille sans attendre. Nous plongeons dans les entrailles du club qui pour mon plus grand bonheur, dispose d’une climatisation modèle ‘Congélateur’ et nous rallions le tour bus, garé dans la pénombre du parking souterrain qui borde les loges. A peine installé, une voix bien connue me hurle dans l’oreille un ‘Que Tal ?’ plein d’entrain. DORO s’installe face à moi tandis que Dirk éclate de rire en lui indiquant que j’étais français ! La Metal Queen est fidèle à elle-même, souriante, disponible, manifestement en pleine forme après les deux premières des trois dates que compte cette virée en Espagne. Malgré l’enchaînement des soirées, sans temps mort, DORO rayonne et me raconte son show de la veille, à Barakaldo, celui de Vigo, sa tournée anglaise en ouverture de SAXON, ses projets pour les festivals d’été, son nouvel album ‘Fear no evil’, son duo avec Tarja sur le superbe ‘Walking with an angel’, son concert anniversaire et ses 25 ans de carrière, nous parlons de l’avenir, des fans, de Warlock, de son prochain concert au WOA, du rôle de JUDAS PRIEST dans sa carrière, de son désespoir de ne pas parvenir à jouer en France aussi souvent qu’elle le voudrait, de son souhait d’être à l’affiche d’un prochain Hellfest, … 30 minutes passent, comme une balle et tandis qu’elle signe ma collection personnelle de CDs et autres photos prises au fil des aftershows, ici et là, Dirk me ramène sur terre par un « Five minutes left » ! Encore deux photos souvenirs et on se donne rendez-vous pour le show du soir.

Retour dans la salle où HAPAX, le groupe chargé d’ouvrir les hostilités fait son soundcheck. Très concentré, le quatuor donne l’impression de préparer le set de sa vie et deux potes jouent les roadies tandis que la copine du chanteur – guitariste flashe tout ce qui bouge sur scène.

L’ouverture des portes voit une grappe de die-hard fans se ruer sur le premier rang et la salle se remplit mollement tandis que sur scène HAPAX tente de faire bouger un auditoire qui n’attend que la Metal Queen. Malgré un chant poussif et les solos plein de ‘pains’ d’Oscar, son leader, le groupe s’en tire avec les honneurs et son manque de charisme aura été bien contrebalancé par la fluidité du jeu du soliste, dont les interventions en lead guitar auront été impeccables et sauveront le set. Reste tout de même qu’il faut bien s’accrocher pour s’envoyer du Métal chanté en espagnol (encore heureux que le groupe nous ait épargné des paroles en catalan !!), et finir par une cover du ‘Symphony of destruction’ de MEGADETH repris en yaourt, l’anglais n’étant manifestement pas le fort du sympathique Oscar !

La suite arrive enfin dans un club rempli aux trois quarts par un nombre très élevés de fans de la première heure, en témoignent les tee-shirts d’époque, les vestes à patches ‘vintage’ et les gueules encore plus ‘vintage’ de certains !

Christophe, éminent bassiste hurleur de WITHDRAWN et moi en rions de bon cœur jusqu’à ce que l’extinction des lights nous rappellent que les choses sérieuses allaient commencer. Sur scène, des ombres chinoises se dessinent, les musiciens se profilent et une intro minimaliste laisse la place à la furie de « Earthshaker Rock ». Le public explose de bonheur à l’apparition de DORO, grande prêtresse bardée de cuir et de clous qui se jette sur les retours et d’entrée, dynamite un Bikini qui ne demandait pas mieux. « I rule the ruins », « Hellbound », « You’re my family », « Night of the Warlock », le set est lancé dans la furie et les watts survitaminés ! Le groupe tout entier semble habité par la fureur du diable et DORO, arc-boutée sur les retours, paraît prête à sauter à la gorge des premiers rangs. La suite est tout aussi intense et « Burning the witches » suivi de « Metal racer » me mettent à genoux ! « Herzblut » et ses paroles mixant allemand, français et espagnol donnent l’impression de calmer le jeu mais « True as steel » relance l’assaut. Le public est submergé et le Bikini tremble sur ses fondations. Devant la scène, des fans balancent des fleurs sur scène, des dessins ( !) et un fan offre un écrin à DORO qui paraît même gênée par tant de ferveur ! « On the run » est livré en pâture au public avant le solo de batterie de Johnny Dee relayé par un « Hellraiser » d’anthologie. Les titres s’enchaînent et la pression ne baisse pas. Rarement un set de DORO n’aura été si puissant, chaque titre autant boosté, avec un son percutant et un groupe à la cohésion sans faille. DORO mérite définitivement son statut de Metal Queen. Pour ce qu’elle est, ce qu’elle représente, ce qu’elle a amené au Heavy Metal, et pour son engagement total. Et lorsque le « Breaking the law » de JUDAS PRIEST est envoyé, c’est tout le Bikini qui chavire et est emporté par un « All we are » qui verra le public couvrir littéralement le groupe pendant tout le morceau.

Les rappels finiront le travail de sape engagé depuis près de 90 minutes et le somptueux « Fur Immer » me transporte avant la dernière salve et l’enchaînement « Always live to win / Celebrate / Fight » en guise de coup de grâce. Deux heures de set, la messe est dite. Là où bon nombre de combos soi-disant intègres quittent la scène sans même un sourire au bout d’une heure et quart, DORO livre 120 minutes de furie électrique. La belle donne tout ce qu’elle a, que ce soit dans un club de 300 personnes ou pour un festival comme le Bang Your Head ou le Wacken, et après avoir salué l’auditoire, s’assoit sur le bord de la scène pour signer des autographes, prendre quelques photos ou tout simplement discuter avec ses fans, et ce durant presque une heure. Hallucinant, surtout quand après tout ça, elle garde son éternel sourire et donne rendez-vous à ceux qui restent encore dans la salle, autour du tour-bus pour un dernier au revoir ! Respect total ! Prochain rendez – vous avec Doro fin juillet, au Wacken Open Air. On sera 75 000. C’est cool ! YvesZ.

Setlist :

01. Earthshaker Rock
02. I Rule the Ruins
03. Hellbound
04. You’re my family
05. Night of the Warlock
06. Burning the Witches
07. Metal Racer
08. Herzblut
09. True as Steel
10. Above the Ashes
11. On the Run
12. Drum Solo
13. Hellraiser
14. Burn it up
15. Breaking the Law
16. All we are
17. Für Immer
18. Always live to Win
19. Celebrate
20. Fight

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