Live reports

HELLFEST 2014 – Clisson, France – Du 20 au 22 juin 2014

HELLFEST 2014

20, 21 et 22 juin 2014 – Clisson, France

Que de chemin parcouru depuis 2006 et sa première édition pour le HELLFEST et son équipe ! Que de péripéties, de nuits blanches, d’embuches et surtout de grands moments, inoubliables, gravés à jamais dans notre conscience collective de dingues de musique de dingues !!

Et nous voilà à nouveau, en cette année 2014, de retour pour trois jours hors du temps en terre clissonnaise pour le HELLFEST IXème du nom !

Et cette année encore, Ben Barbaud et toute l’équipe de ce qui devient au fil des ans, le plus excitant festival Métal européen ont mis les petits plats dans les grands.

Une affiche à tomber, qui accueille quelques monstres sacrés comme AEROSMITH, BLACK SABBATH et IRON MAIDEN, confirmant rien qu’avec eux, la stature de l’évènement, des poids lourds habitués du lieu, comme SLAYER, OPETH, CARCASS, et une tripotée de groupes tous plus jouissifs les uns que les autres.

Et pour arroser le tout, le site qui a encore grandi et permet d’accueillir le plus confortablement possible les dizaines de milliers de festivaliers est superbement mis en valeur par des installations et décorations en tout genre, avec comme point d’orgue, l’implantation autour de l’imposant Métal Market d’une véritable place regroupant des stands extérieurs de merchandising en tout genre, et partout sur le site, des sculptures imposantes, des bars, un espace restauration toujours aussi varié et bien évidemment, les six scènes et leur running order qui me fait chaque année tellement de neouds au cerveau.

Car c’est là le truc spécifique au HELLFEST. Tu peux passer trois jours d’afficler avec 6 potes, sans qu’aucun de vous n’assiste aux mêmes shows. L’affiche est tellement variée, entre Heavy, Doom, Black, Thrash, Punk, Hard Rock, Sludge, Stoner et j’en passe, que tu attrapes vite un sacré mal de crâne pour composer ton festival idéal et les choix sont souvent cornéliens.

AEROSMITH ou Phil Anselmo ? IRON MAIDEN ou WATAIN ? SOULFLY ou BRUTAL TRUTH ? OPETH OU TURBONEGRO ?? Le dilemme est permanent tant les programmations se chevauchent et quand on aime tout, on a du mal à se couper en quatre.

En tout cas, ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre, quand je compare la situation à celle d’autres festivals, comme le WACKEN pour le pas le nommer. Alors que cette institution allemande fête cette année ses 25 bougies, force est de constater que ce festival n’est plus que l’ombre de lui-même et devient au fil des ans, le « camping des flots bleus » de nos cousins germains …

Vendredi 20 juin :

Bref, restons à Clisson car l’heure tourne et en ce vendredi 20 juin, les affaires démarrent sur la Main Stage 2 avec les espagnols d’ANGELUS APATRIDA et leur thrash furibard, mené par un Guillermo Izquierdo en grande forme.

30 minutes à fond, 7 titres issus des percutants « Clockwork », « the Call » et « Give’em war » et il est déjà temps de rallier le bar, tant le soleil tape déjà fort en cette fin de matinée.

L’arrêt au stand est toutefois expéditif, car la suite se joue sous la Valley avec les anglais de CONAN. Tu veux du lourd ? Tu as du lourd ! Le trio encapuchonné s’y connait en matière de riffs pachydermiques et pesants et fait tourner en boucle les puissants « Crown Of Talons », « Foehammer », « Hawk As Weapon » et « Altar Of Grief » tandis que des volutes de fumées aromatisées emplissent l’air de ce temple du sludge/Stoner/doom qu’est la Valley Stage !

Pas le temps de planer ! Direction la Temple, où IMPIETY envoie son set. Le trio de Singapour s’y connaît en sauvagerie, depuis le temps qu’il pratique son affaire, et son black « direct-dans-ta-gueule » fait mouche. Que du bonheur et une grosse envie de hurler de plaisir !

Tandis que SATAN ravit ses aficionados sur la Main Stage 1, je me cale devant sa jumelle, … la 2, donc, où Joël Grind et ses potes s’apprêtent à lancer leur show. Quelle surprise de voir TOXIC HOLOCAUST bénéficier d’une telle exposition.

Le combo, plutôt coutumier des clubs se voit offrir la Main Stage et en profite pour nous balancer 40 minutes d’un Thrash Punk de premier choix qui fait exploser le pit, à grands coups de « War is Hell », « 666 » et autres « Agony of the damned », avant de conclure par le fameux « Nuke the Cross ».
Il fait chaud, très chaud même en cette fin de printemps, et l’ambiance sous le chapiteau de la Altar est suffocante tandis que LOUDBLAST assomme son public. Les vétérans de la scène Death/Thrash hexagonale en ont encore sacrément beaucoup sous la semelle et ravissent un public déjà comblé par ses dernières réalisations, et notamment le superbe « Burial Ground ».
Retour sous la Valley, où l’excitation m’envahit à l’approche du show de ROYAL THUNDER.

Que dire sinon que leur « CVI » est l’album qui a le plus trusté ma platine, mon autoradio, mon Ipod et player VLC ces derniers mois. Bon sang, quelle claque et quel talent ! Le combo démarre son set sur l’excellent « Parsonz Curse », un titre lourd, massif, offrant tout le meilleur du stoner / rock, permettant de mettre tout le monde d’accord quant à l’envie dont les musiciens font preuve mais aussi et surtout, sur le talent vocal de MLny Parsonz.

Focalisant l’attention du public, la chanteuse qui assure en plus, la basse, illumine la prestation d’un combo déjà sacrément inspiré et dont la musique est encore magnifiée par la voix de MLny, tour à tour perçante, envoutante et hypnotique. Du plaisir à l’état pur et un groupe pétri de talent, plein d’humilité et auquel on peut prédire un bel avenir.

Restons dans thème, avec KADAVAR. Les allemands, qui bénéficient depuis quelques mois d’une forte exposition médiatique font le plein sous la Valley et leur Psyché-Stoner fait mouche dès les premiers riffs de « Liquid Dream ». « Living in your dream », « Black Sun », « Eye of the storm », on se laisse porter par chaque titre et le gros pétard que s’envoie mon voisin ne fait que renforcer l’impression de légèreté qui m’envahit soudian ! Point d’orgue du set, le final « Creature of the demon » confirme sans peine tout le bien qu’on pense des berlinois.

Je quitte l’ambiance intimiste et vaporeuse de la Vallay pour rallier la MainStage 1, où Rob Zombie envoie les watts. Est-ce la chaleur, ou bien le coté « too much » qui plait tant aux américains et qui nous touchent si peu, ici en Europe, mais j’ai du mal à accrocher à des titres qui sur disque, font portant le job.

Rien à dire coté musique, Rob connait son affaire et John 5 assure forcément son boulot à la six cordes, mais il manque un truc. Peut être tout simplement, que Rob Zombie ne fait pas peur et que tout le cirque mis en scène autour de sa musique tombe à plat. Bref, passons vite pour ne rien louper de la prestation suivante, assurée par SEPULTURA sur la scène voisine.

Et là, pour le coup, c’est la grosse claque ! Quel plaisir de voir les brésiliens à pareille fête, devant un public déchainé qui fait un accueil fracassant au combo, qui album après album n’en finit pas de rallier à lui des fans qui n’ont pas connu le SEPULTURA « canal historique » d’avant 1996 et qui n’ont que faire des débats sans fins sur la légitimité de la formation actuelle qui a de toute façon parfaitement négocié la fin de l’ère Cavalera.

Arrive enfin le gros, très gros morceau de la soirée, avec sur la Main Stage 1, IRON MAIDEN. C’est avec des noms pareils sur l’affiche qu’on peut juger de l’évolution du Hellfest. Année après année, le festival s’est développé, a structuré sa stratégie pour se poser définitivement en lieu de passage obligé et respecté par les plu grands.

Après GUNS’N ROSES, KISS, DEF LEPPARD ou BLACK SABBATH, lors des éditions passées, voici le tour de la Vierge de Fer de fouler les terres clissonnaises avec dans ses flight-cases, le « Seventh Tour » de 1988 remis au gout du jour depuis l’an dernier et qui fait le bonheur des fans autour du monde.

Après avoir assisté au set donné à Bercy en 2013, et à la première date de la nouvelle tournée européenne le mois dernier à Barcelone, je ne peux que me réjouir de m’être faufilé dans les premiers rangs pour en prendre à nouveau plein les yeux et les oreilles.

Et c’est avec un bonheur qui m’envahit de la même façon depuis 30 ans que je frémis aux premiers riffs de « Moonchild », que je chavire sur « Can I play with madness », et que je me fais embarquer pour le reste du set par « The Prisoner », « Two minutes … », et l’enchaînement de perles telles que « Revelations », « Phantom of the opera » ou encore « Seventh son of a seventh son ».

IRON MAIDEN est au top de sa forme et année après année, tournée après tournée, sa puissance et l’ampleur de son règne sur la planète Métal ne cesse de s’imposer avec toujours plus de force. Les superlatifs viennent souvent à manquer quand on évoque l’expérience d’un show de Steve Harris et sa bande, alors laissons nous porter, sombrons corps et âme dans l’univers de la bête et savourons avec un plaisir sans borne les imparables « Fear of the Dark », « Iron Maiden », « Aces high » et le final en apothéose de « Sanctuary ».

Merci IRON MAIDEN, et bravo au Hellfest pour une telle affiche et un tel headliner !

Et comme un tel plaisir ne vient jamais seul, le coup de grâce vient immédiatement ensuite, avec SLAYER qui envoie son set sur la scène d’à coté.

Un set comme les californiens savent nous en servir. « In your face » ! « Direct dans ta gueule » ! Avec une setlist en béton, taillée pour les festivals et sans temps mort. Une heure « tout à fond », organisée autour des titres parmi les plus emblématiques et fulgurants de la discographie du combo : « Hell Awaits », « The Antichrist », « Captor of Sin », « War Ensemble », « Disciple », le nouveau « Implode », « Season in the Abyss », bref, que du lourd, du percutant, du furieux et c’est ce qu’on aime chez SLAYER.

Pas de blah blah inutile, pas de faux-semblant, on va directement au cœur du sujet et on en redemande ! « Dead Skin Mask », « Raining Blood », puis « Black Magic” en premier rappel suivi du duo final imparable “South of Heaven / Raining Blood” et tout est dit. Du grand art !

Il est une heure du matin et le vent frais qui s’est levé me fait progressivement redescendre sur terre alors que cette première journée touche à sa fin. Enfin, presque, puisque sur la Main Stage 2, DEATH ANGEL s’annonce devant un parterre légèrement clairsemé. Il faut dire que la position du groupe sur l’affiche a eu quelque difficulté à se stabiliser ces derniers jours.

Après l’annonce de l’annulation de toutes leurs dates estivales suite à un changement de management, la confirmation du Hellfest comme date unique, puis des changements de place dans le running order, il y avait de quoi désorienter plus d’un tee-shirt noir !

C’est donc dans la fraicheur de la nuit que le combo, mené par un Mark Osegueda passablement remonté par : le décalage horaire / L’abus d’alcool qui est dangereux pour la santé / Le climat tendu autour des affaires du groupe / le running order fluctuant (merci de rayer les mentions inutiles !), qui s’empare de la scène pour une heure de thrash furieux.

« Left For Dead », « Evil Priest », « Claws In So Deep », le fabuleux « Seemingly Endless Time », « Fallen », « Thrown To The Wolves » le groupe pioche dans son illustre répertoire et en extrait quelques perles qui nous font oublier les remarques acerbes de Mark entre certains titres. Bref, pas le meilleur concert de DEATH ANGEL qu’il m’ait été donné de voir, mais tout de même un bon cru, que seul le public du Hellfest aura le privilège de déguster cet été !

Samedi 21 juin :

Quel bonheur de célébrer chaque année l’arrivée de l’été et la fête de la musique à Clisson, durant le Hellfest ! Et ça fait neuf ans que ça dure ! Et cette année, la célébration prend des accents particuliers, avec la présence sur l’affiche de mes idôles absolues, SKID ROW !

Ce combo, qui en 1989 m’a scotché au mur avec son premier album éponyme, ses hits fulgurants et l’hymne intemporel qu’est « Youth Gone Wild » a eu un impact inédit sur le branleur de 19 ans que j’étais, et qui, 25 ans plus tard est toujours au premier rang quand Snake, Rachel et Scotti montent sur les planches.

Quel bonheur lorsque le combo surgit de derrière le mur d’amplis sur un « Let’s Go » qui envoie les watts, nous secoue les neurones sur l’enchainement « Big Guns / Piece Of Me / 18 And Life », et nous assène un « Riot Act » des familles avant un « King of the Demolition » issu du nouvel EP à sortir ces prochains jours.

Et quel plaisir de revoir encore et encore ces garçons, dont la musique a accompagné ma vie depuis 25 ans ! Et que de souvenirs de tournées, de concerts, de rencontres, remontent ainsi à la surface, quand les skids envoient du riff.

Les années ’90 et la folie du « No Frills on Tour », la tournée européenne « Subhuman Beings on Tour » en ’95, le comeback en Europe en 2004, une journée mémorable avec Snake à Barcelone, toujours la même année, les innombrables « Meet and Greets » et autres aftershows, les course-poursuites avec le tour-bus pour quelques minutes avec le groupe devant un hôtel ou sur une aire d’autoroute, les interviews, dont la dernière en date avec Scotti à Barcelone il y a seulement deux jours, … et évidemment, le spectre de Sebastian Bach, qui colle si fort à la peau du groupe, même si Johnny SOlinger fait tout ce qu’il peut pour asseoir sa position, derrière le micro.

La suite du show nous réexpédie sans ménagement en 1991 et le fameux « Slave to the Grind », avec l’enchaînement « Monkey Business / Get The Fuck Out / Slave to the Grind » avant un final imparable aux accents de « Youth Gone Wild ».

Sur le coté de la scène, PHil Anselmo s’amuse comme un petit garçon à coller des boules de papiers entourées d’adhésifs dans les cheveux de Snake, hilare ! Rappelons que SKID ROW avait embarqué en 1992, un petit groupe texan du nom de PANTERA dans ses bagages, lors de sa tournée US triomphale de 6 mois.

Chacun des combos étaient alors en promo de « Slave to the Grind » et de « Vulgar display of Power » ! De l’aveu même de Vinnie Paul, c’est cette tournée qui avait fait explosé PANTERA aux States, à une époque où seul SKID ROW avait encore la capacité de remplir des grandes salles lorsque le grunge ravageait les rangs des vieilles glooires des années ’80.

Fabuleux concert, donc, devant un public conquis qui malgré l’heure (il est à peine 14h), semble manifestement comblé par cette entame de journée !

Alors que BUCKCHERRY prend le relais sur l’autre MainStage, je file avec mon acolyte Nico vers le carré VIP, où les skids sont attendus pour une conférence de presse.

Ambiance surchauffée sous la tente Presse, mais quel pied de passer encore trente minutes avec le groupe au grand complet et de la bombarder de questions. Snake et Rachel trustent le micro, le climat est bon enfant, et Phil Anselmo, grand ami des skids (Snake est le manager de DOWN) fait l’andouille sur le coté.

La fin de la conférence est l’occasion de revoir chacun des musiciens pour quelques signatures, photos et partager les impressions du concert avant de se donner rendez-vous début aout, en Allemagne pour le Wacken Festival. Génial !

Retour devant les scènes, où les excellents BUCKCHERRY ont laissé place à un autre grand moment, le set des WALKING PAPERS, emmenés par un Jeff Angell en grande forme et à la basse, le grand, l’immense, Duff Mc Kagan !

Après un tel début de journée, un arrêt au stand s’impose avant de revenir devant la MainStage pour un autre temps fort, l’entrée en scène d’EXTREME. Le combo de Boston, reformé à nouveau, revient en Europe pour quelques festivals et dates en club (Ah, le show barcelonais au Razzmatazz !), et il ne pouvait pas louper l’étape Hellfest. C’est donc avec un set organisé principalement autour du fameux « Pornograffiti » que Gary Cherone, Nuno Bettencourt, Pat Badger et Kevin Figueiredo vont, pendant une heure, distillé leurs meilleurs titres à un public venu en masse assister à l’évènement.

Notons que dans ce public, un petit malin a passablement énervé Nuno, qui est progressivement monté en pression avant d’envoyer l’individu balader et d’envoyer la sécurité s’en occuper. Sur un plan strictement musical, que du bon, des hits en béton (mention spéciale au génial « Get the Funk Out »), une interprétation sans faille et des musiciens au sommet de leur art.

Bref, ça déroule, ça manque peut-être de spontanéité, maiq bon sang que c’est efficace !

Pas de temps mort, on lâche rien. La suite se passe sur la MainStage 2 où les marseillais de DAGOBA vont, comme à leur habitude et devant un public en folie, livrer un set furieux en diable, et pimenté d’un « wall of death » comme rarement j’ai eu l’occasion d’en vivre … et d’y survivre !

Après un tel chaos, je file en direction de la Valley Tent, histoire de me remettre de mes émotions, avec l’espoir fou d’y trouver un peu de calme. C’est en fait un chapiteau plein à craquer, dans lequel je me faufille, bière en main, pour assister à l’un des shows qui m’aura le plus éclaté en cette saison 2014, le concert de CLUTCH.

Le combo est d’autant plus attendu que sa venue en 2013 avait dû être annulée et que son dernier album en date, « Earth Rocker », est un monument !

Quant au set qui sera servi ce soir, c’est juste le meilleur set que la Valley aura accueilli en cette édition 2014 du Hellfest, tant l’énergie entre le public et le groupe aura circulé comme rarement en un pareil endroit. Un groupe au top de sa forme, des titres fulgurants, des fans à barbe, des fans à poils (Ah, cette nana topless, visiblement boostée au silicone et en string, qui aura passé tout le concert sur les épaules de son copain en plein milieu du pit !), des fans en extase, et des « Crucial velocity », « The Mob Goes Wild », « Mice and Gods », « Electric Worry » qui vous donne envie de vous mettre tout nu ! Le pied total !

Après un passage sous la Altar, histoire de saluer une dernière fois BRUTAL TRUTH qui tire sa révérence avec le départ à la retraite bien mérité (mais bien triste pour nous, les fans), de Dan Lilker, retour sous la Valley pour une bonne place au premier rang. Là, collé à la barrière, la tête face aux imposants baffles, je me prépare pour l’arrivée sur scène de MONSTER MAGNET et une heure de Rock’n roll gonflé aux acides et à la poudre blanche !

Et quel plaisir de retrouver Dave Wyndorf et son air toujours aussi halluciné, nous balancer « SuperJudge », « Dpoes To Infinity », « Space Lord » et autres « Powertrip » tout en reluquant la créature rousse (et tchèque !) qui s’agrippe à la barrière, sur ma droite !

Le soleil décline progressivement à l’horizon et je fais le choix de zapper le set d’AEROSMITH pour rester au premier rang de la Valley où se prépare le show de Phil Anselmo and the Illegals.

Tant pis pour les toxic twins, mais le set qui se prépare ici fait figure de petit évènement, tant celui qui restera pour l’éternité le chanteur de PANTERA affectionne le HELLFEST. Et cette année, point de DOWN sur l’affiche mais son groupe solo, les Illegals, pour une heure de folie furieuse. Attaquant sur un « Hellbound » (Pantera) furibard, le groupe enchaîne sans temps mort quelques titres de son album, « Batallion of Zero », « Betrayed », « Bedridden », avant un « Death Rattle » (Pantera), deux covers de SUPERJOINT RITUAL, une perle d’AGNOSTIC FRONT (« United and Strong) et un final du feu de Dieu avec « New Level » !

Le public est sur les rotules et le beau Phil, le triomphe modeste, savoure le chaos !

Je jette mes dernières forces dans la bataille et rejoins la Altar où les anglais de CARCASS, responsable d’un des meilleurs albums de l’année avec leur « Surgical Steel », livrent un show formidablement violent et agressif, comme ils en ont le secret devant un parterre blindé !

Dimanche 22 juin :

Le réveil est rude, depuis le parking/camping PMR-exposants, à deux pas des scènes. Un soundcheck de batterie résonne dans la campagne, et on est bien loin du chant du coq ! J’ai déjà des beats plein la tête et il n’est que 8h30.

Deux cafés solubles froids plus tard, me voilà en route pour cette dernière journée de festival, qui commence dès 11h par COBRA sur la Warzone. Voilà des mois que j’attend ce moment, et je me cramponne à la barrière dès mon arrivée sur le site. Pas question de louper un décibel, un riff, un crachat du plus nihiliste des combos que l’hexagone ait compté dans son histoire. Le combo grassois est dans la place, et ses grandes incatations au Malin font mouche dans le public, venu en nombre et en connaisseurs.

« On vous rend hommage, vous les chouans, les fils de chouans, les petits fils de chouans ! Vous les courageux, vous qui prenez la mer… pour tuer des dauphins ! ».

Nous voilà plongés, pendant 30 minutes qui passeront comme une balle, dans le sacrilège, l’irrévérence et l’univers parallèle des frappadingues de COBRA, frappés de plein fouet par les brulots isssus des sublimes albums que sont « Le pont des extrêmes », « Les clés de l’inquiétude », et bien sûr « Involution » duquel le fabuleux « Drogués et pédés » me fait grimper au lustre !

Un bonheur rare !

Sur la Main Stage 1, les suédois de BLUES PILLS terminent leur set et filent une grosse claque à leur public, tandis qu’une bière fraîche me permet de patienter jusqu’au set le LOFOFORA.

IL est 12h30 quand la bande à Reuno investit la scène. Quel plaisir de voir l’emblématique combo fouler les planches du Hellfest pour la première fois, eux qui jadis, avaient atomisé le public du Furyfest en 2005 au Mans.

Quel souvenir ! Et aujourd’hui, c’est un nouveau souvenir que les LOFO sont venu imprimer dans nos mémoires. « On s’appelle LOFOFORA, on est là pour l’apéro ! Est-ce qu’on fout la merde, Hellfest ? » Hurle Reuno alors que le groupe lance son set. La réponse du public active automatiquement les cinq sens : un hurlement unanime à faire trembler les fondations du quartier d’à coté, des circle-pits géants pour le plaisir des yeux, des corps qui se percutent, des volutes de beuh qui vous remplissent les narines, et pour le gout, celui de la terre qui, transformée en poussière vous attaquent les papilles !

Que du bon, du furieux, de la colère et de la révolte, et en prime, trois nouveaux titres : « L’innocence », « Pornolitique » et l’imaprable « La tsarine » !

La suite se passe immédiatement sur la Main Stage 2 voisine, où les suédois de IN SOLITUDE, tout auréolés d »un sublime « Sister », viennent défendre leur nouvel album. Malheureusement, et alors que le soleil tape (il est 13h), difficile de rentrer à fond dans le heavy occulte et sombre du combo qui malgré une volonté réelle, peine à vendre sa musique dans un tel cadre. A revoir au plus vite, dans un club sombre qui pue l’humidité !

CROWBAR !!! Yeahhhh !!! J’accueille le combo de la Nouvelle Orléans avec la même excitation que ma fille devant Rihanna ! Et ce n’est pas peu dire que ce groupe me file le frisson, tant je kiffe ces maitres du riff qui tue et bien évidemment, celui qui est commande de cette machine infernale depuis 25 ans, Kirk Windstein.

Celui qui peut se targuer d’avoir la plus belle barbe de la planète Métal, et qui a quitté DOWN pour se concentrer à 100% sur CROWBAR est accueilli par un public totalement dévoué et conquis, autant par la force d’abnégation du bonhomme que par la qualité des compos que le groupe va nous livrer en ce début d’après midi, avec comme cerise sur le marécage, le superbe « Planets Collide ». Du grand CROWBAR !

La journée est lancée, il ne faut rien lâcher ! Jamais ! Pas au Hellfest ! Alors tu cours, tu cours, de scène en scène, et tu donnes tout dans le pit ! Et tu bouffes de la poussière, que tu fais passer avec une bière, puis une autre, puis une autre, et tu cries, tu gueules, tu t’écrases contre ton voisin au premier rang, tu craches noir, tu as mal partout, c’est bon de se sentir vivant !

ET à ce moment de la journée, la vie m’envoie sous la Valley où les suédois de LOWRIDER nous rendent une visite pour une reformation qui va être célébrée comme il se doit sous la tente, c’est-à-dire dans la sueur, les cris, la fumée et les champignons par un public totalement « dedans ». 45 minutes de pur plaisir, conduites par un groupe qu’on n’espérait plus voir sur scène et avec une classe et un sens du riff insolents !


LOWRIDER live at Hellfest 2014 par hellfestchannel

REPULSION prend la suite sous la Altar Stage, et fait mouche avec son Death / Grind des origines, celui qui a participé à l’avènement d’une scène de psychopathes sonores comme on les aime tant ! « Maggots in Your Coffin », « Black Breath » , les hits (!) de l’utime « Horrified » nous crépissent les tympans, et on aime ça.

Retour sous la Valley la Valley où les ricains de BLACK TUSK s’apprêtent à faire un carton devent un public conquis. Il faut jouer des coudes pour se faufiler au coeur du chapiteau, et les corps en sueur sont, dans ces cas là, d’une aide précieuse ! Du gros son, du poil, et des barbes … bref, un seul slogan : Sludge Or Die !

Après un arrêt au stand bien mérité, histoire de déguster le show d’ALTERBRIDGE dans les meilleurs conditions, je me cale devant la Main Stage 2 pour le set d’ANNIHILATOR. « King of the Kill », « No Way Out », « Alice in Hell », chaque titre des canadiens est une nouvelle extase, tant les riffs précis de Jeff Waters font mouche et font référence ! Et que dire de Dave Padden, dont le chant et la présence font merveille et ont permis depuis le début des années 2000 à ANNIHILATOR de trouver enfin la stabilité et la cohésion tant recherché par le combo et son maître à penser, le père Waters.

Que du bon, donc en cette fin d’après midi et la suite n’est pas mal non plus? PUISQUE DARK ANGEL déboule sur la Main Stage 1. Les vétérans de la scène Thrash US sont de retour et quoi qu’on puisse dire des reformations qui fleurissent tous azimuts à l’approche des festivals estivaux, c’est quand même bien, la nostalgie ! Celle qui s’active automatiquement au son des « Merciless Death », « Perish in flames », « Darkness Descends » et autres « We have Arrived » ! Retour immédiat dans les 80’s et la grande époque du thrash californien, quand le Thrash s’écrivait encore Trash, sans le « h ». Tout à fond !

BEHEMOTH prend le relais sur la Main Stage 2, et les polonais ne sont pas là pour rigoler. A l’heure de l’apéro, Nergal le survivant et ses acolytes vont frapper fort, et à l’instar de leur dernier méfait, le diabolique « The Satanist », vont livrer un show tout droit sorti des enfers. Mise en scène particulièrement étudiée, avec flammes, ferraille et corpsepaints dans tous les sens, le visuel est aussi travaillé que la musique du combo est infernale ! Du feu, de la fureur et du Black Métal d’apocalypse. Le sol se serait ouvert à la fin du set que ça n’aurait surpris personne !

Vient enfin un des grands moments du Hellfest après ces instants de fin du monde, avec l’arrivée sur scène de SOUNDGARDEN. Depuis combien de temps est-ce que j’attends le truc ? Je sais pas, mais une chose est certaine, c’est que le grand frisson que me parcourt le dos dès les premiers riffs de « Searching with my good eye closed » ne va pas me lâcher de tout le set du combo de Seattle. Que des hits, des hymnes et des titres intemporels. Jugez plutôt : « Spoonman », « Rusty Cage », « Outshine », l’imparable « Black Hole Sun », « My Wave », le plaisir est total et « Jesus Christ Posse » atteint des sommets !

Du grand SOUNDGARDEN !

La suite aura du coup, bien du mal à me mobiliser et le set d’EMPEROR, qui revient d’entre les morts pour nous servir l’intégrale de ‘In the Nightside Eclipse » se passera de mes commentaires. Trop scotché par le set de Chris Cornell et sa bande, je préfère m’écarter de la fosse pour assister de loin au show des norvégiens, un sandwish végétarien à la main.

Arrive enfin le grand final du Hellfest 2014. Alors que la pluie semble s’inviter sur Clisson, la fosse ne fait qu’un à l’arrivée sur scène du grand Sab’. IL est 23h et BLACK SABBATH prend place sur la Main Stage.

Que dire sinon que le truc fait figure d’évènement. D’abord parce que c’est BLACK SABBATH, le combo par lequel tant de choses ont commencé, ensuite parce que le retour du groupe aux affaires s’est fait dans la douleur, autour du clash avec le batteur Bill Ward, le combat de Tony Iommi contre la maladie, et un nouvel album « prétexte » pour sceller le come-back. Enfin, parce qu’Ozzy, tout simplement !

Après HEAVEN AND HELL en 2009, puis l’annulation de 2012 (avec concert de « Ozzy and Friends » en rattrapage), on se dit que le grand Sab’ est enfin là ! OUi et non. Oui parce que la setlist de rêve nous fait forcément chavirer, que les « War Pigs », « Snowblind », « N.I.B.3 et autres « Fairies Wear Boots » sont un pur bonheur auditif, que Tony Iommi et Geezer Butler ont une classe folle en plus de jouer chaque classique à la perfection, avec ce toucher si particulièrement, et qu’à la batterie, Tommy Clufetos est plus qu’un bucheron et magnifie les parties de Bill Ward.

… Et non parce qu’au chant, c’est souvent la catastrophe tant Ozzy est à la peine et ne maîtrise pas sa voix qui part en vrille à chaque montée, au point que ça en devient très vite gênant … Alors bien évidemment, on pardonne tout à Ozzy, c’est sûr, tant le bonhomme est devenu, par sa personnalité et sa carrière, Le MadMan, le pape de notre musique vénére, au même titre qu’un Lemmy ou qu’un Angus Young … mais bon sang, que Ronnie James Dio nous manque en cet instant précis.

Bref, ne lançons pas un nouveau débat sur les chanteurs du Sab’, il est clair que la période Ozzy est de loin, la plus représentative, à tous points de vue, aussi bien musicalement que pour la trace qu’elle laisse dans l’histoire.

En même temps, elle s’est arrêtée en 1979 et ne reviendra pas, alors qu’en 2009, la version « R.J. Dio » et HEAVEN AND HELL avait éblouie les spectateurs et ravivé la période 1979-1982.

En attendant, la soirée s’écoule et on se laisse porter par l’enchaînement « Sabbath Bloody Sabbath / Paranoïd », un tant soit peu maîtrisé vocalement et on se dit, au regard des trois jours qui viennent de passer, que les organisateurs du HELLFEST ont encore frappé fort et porté le festival à un niveau encore jamais atteint.

Et comme depuis trois jours, à peine le set du Sab’ terminé, on se remet à courir comme des dingues, cette fois jusque sous la Altar Stage, où les suédois de OPETH se chargent de ponctuer de la plus belle et délicieuse des manières, un festival en tout point réussi et qui a définitivement gangné ses lettres de noblesse.

Mission accomplie pour Ben Barbaud et ses collègues. Succès sur toute la ligne. Rendez-vous en 2015 pour célébrer en grandes pompes, les 10 ans du HELLFEST. Que du bonheur, je vous dis !!

YvesZ.

[->http://www.hellfest.fr/]

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