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HELLFEST 2022 – Clisson, France – Week-end 2 – Du 23 au 26 juin 2022

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HELLFEST 2022 – Week-end 2
23 au 26 juin 2022.

Jeudi 23 juin :
Retour en terre promise pour le second week-end de l’édition 2022 du HELLFEST, pour un marathon de 4 jours !

Il est un peu plus de 16h00 quand je rejoins le site du festival où sur la Main Stage 2 Tyler Bryant and the Shakedown déroule son set. Le combo, dont j’avais gardé un très bon souvenir lors de sa venue en première partie d’AC/DC à Marseille en 2016 livre un rock solide et bien rentre dedans tandis que le public reprend progressivement possession de l’espace pour faire un accueil chaleureux au groupe suivant, les vétérans de THUNDER dont le nouvel album, « Dopamine » est un pur extrait de rock anglais.

THE LAST INTERNATIONALE prend la suite, toujours sur les Main stages. Organisé autour du guitariste Edgey Pires et de la vocaliste Delila Paz, le groupe new-yorkais nous envoie son rock contestataire dans les gencives et on se laisse embarquer par la grâce de sa chanteuse et sa voix groovy à souhait. Une excellente entrée en matière, d’autant que la suite fait encore monter la pression avec l’entrée en scène de UFO sur la Main Stage 1.

Emmené par un Phil Mogg goguenard et un Vinnie Moore magistral à la six cordes, le combo qui tire sa révérence sur sa tournée actuelle ravit ses fans par ses titres les plus remarquables et une setlist en forme de hit-parade. Et dire que ce combo tourne depuis 5 décennies ! Mias pas le temps de s’attendrir, on fait quelques pas à gauche pour rejoindre la Main Stage 2 où le maître Steve VAI investit les lieux, flanqué de sa troupe et de son ibanez ! Au programme, une heure d’un set durant lequel ce maestro de la six cordes va faire étalage de tout son talent et sa virtuosité, sans jamais se départir d’un léger sourire et d’un plaisir non feint à être sur scène. Un grand monsieur !

Il est près de 20h30 lorsque WHITESNAKE prend la suite sur la scène voisine. La suite, et la pose ! Parce que si la setlist fait évidemment la part belle aux meilleurs titres du serpent blanc, avec une prise de risque minimale, il faut bien reconnaitre que certains sont plus attentifs à leur look et en premier le guitariste Joel Hoekstra qui en fait des tonnes et prend la pose dans tous les sens, à en devenir agaçant. Quant à David Coverdale, on souffre avec lui tant il est à la peine avec sa voix, les montées dans les aigus ne donnant que des gargouillis plutôt génants. Heureusement, la présence de deux claviéristes – choristes, au premier rang desquels le génial chanteur croate Dino Jelusic apporte un renfort certain à l’ensemble et le tout passe sans trop d’encombre. Point fort du set, la venue surprise sur scène de Steve Vai pour une jam sur le titre « Still of the night », histoire de revivre les grands moments de la tournée « Slip of the tongue » de 1990 ! Historique !

La suite se passe devant la Temple Stage et le show des islandais de SOLSTAFIR, tandis qu’HELLOWEEN puis SCORPIONS se succèdent sur les Main Stages.

Dernier show de la soirée, et quel show ! Il est une heure du matin et la Valley Stage est blindée pour la montée sur scène de Jerry Cantrell pour une heure d’un set tourné pour l’essentiel sur le répertoire d’ALICE IN CHAINS mais également sur quelques extraits de la carrière solo du guitariste de Seattle. Résultat : un moment d’une rare intensité au cours duquel Jerry va magnifier l’héritage de son groupe et de son œuvre phare, à savoir l’lbum « Dirt ». Génial !

Vendredi 24 juin :
Deuxième jour et déjà les traces du premier week-end, des nuits courtes et des 7 heures de voiture de la veille se rappellent à mon bon souvenir. Mais ce n’est rien à coté de mes voisins de camping qui s’attaquent au Ricard en ce milieu de matinée. « Heureusement que le pastis n’est pas fait en Ukraine, sinon on serait mal ! » ricane l’un d’eux avec son œil vitreux de cirrhosé volontaire. Mieux vaut se faire un show de CRISIX plutôt que d’entendre des conneries pareilles. Et mon choix est le bon tant les espagnols manient le thrash old-school à la perfection, et ce malgré l’absence pour cause de Covid de leur batteur. Qu’à cela ne tienne, ce dernier est remplacé par ces potes d’autres groupes, et même d’un des guitaristes au fil des titres, le tout pour un set légèrement écourté mais placé sous le signe de la grosse banane !

Ambiance enfumée devant la Valley Stage, où Brant Bjork et Nick Oliveri, réunis au sein de STÖNER nous livrent une prestation de desert-rock tout en légèreté et sans prise de tête pour le plus grand bonheur des fans de KYUSS, ravis de revoir ensemble une partie de ce groupe culte.

Retour devant les Main Stages, où l’herbe verte m’accueille sous les riffs de POGO CAR CRASH CONTROL. Ça ronfle grave sur scène et le combo parisien fait bouger le pit qui répond comme un seul homme.

Arrive alors le trio canadien qui me fait secouer la tête depuis près de 20 ans comme rarement d’autres l’ont fait, DANKO JONES ! « I gotta rock », « First date », « My little RNR », «Lovercall », les tubes s’enchainent et tu as les hanches qui bougent en tempo tandis que sur scène, Danko prend ses fans à la gorge et assure le show ! Excellent !

La suite fait un peu redescendre la pression avec A.A.WILLIAMS sur la Valley. Décrivant elle-même son style comme du Death Gospel, à mi-chemin entre gothic, post-rock, influences folk, la chanteuse nous ravit de ses mélodies obscures et le public en redemande. Moment de communion avant de reprendre la direction de la Main Stage 1 où KILLING JOKE s’apprête à remonter sur les planches du Hellfest après sa prestation de la semaine passée.

Du coup, je pais impasse sur IHSAHN, qui joue au même moment sur la Temple, et je me laisse porter par les hymnes que sont « Love like Blood », « The Wait » et un « I am the Virus » de circonstance.

Toujours pas de pause, KREATOR est annoncé sur la Main Stage 2 et tu ne peux pas louper ça. Le « Hellfest ! It’s time to raise the flaaaaaag of haaaaate ! », les « Hellfest ! Are you ready to kill each others ? » et autres « The Kreator has return ! », autant d’interventions de Mile Petrozza qui font tout le sel d’un concert des maitres allemands du thrash au milieu d’une setlist de fureur et de flammes. Sensation garantie avant de repartir vers la scène voisine où les toxiques MINISTRY sont accueillis par une foule un brin humidifiée par un léger crachin, ce dont Al Jourgensen se fout totalement. De toute façon, l’oncle Al, il se fout de tout et puis c’est tout ! Et c’est pour ça qu’on l’aime !

Et on repart vers la Main Stage 2 pour un des gros morceaux de la soirée. IL commence à rincer copieusement mais là, c’est moi qui m’en fous parce qu’ALICE COOPER fait son entrée sur scène et qu’il ne faut pas me chatouiller dans ces moments-là !

« Feed my Frankenstein », « No more Mr Nice Guy », « Bed of nails », les premiers titres annoncent la couleur. Alice est en mode patron et son spectacle est calé à la perfection. Nita Strauss magnifie l’ouvrage par son jeu super flashy, les deux autres grtteux ne sont pas en reste et la section rythmique est une véritable machine à groove. Jouissif ! « I’m eighteen », « Poison », « Dead babies », et un final dantesque sur « School’s out », la messe est dite et Alice sort vainqueur par K.O ! Tiens, il pleut !

Retour devant la Main Stage 1, toujours à l’énergie, les jambes qui te brûlent et le dos en compote d’être debout depuis le matin mais on s’en fout encore parce que Trent Reznor n’a que faire de toi et qu’il est là pour te faire encore plus mal. NINE INCH NAILS sur scène, c’est l’assurance de souffrir de la violence de la musique, de la violence des lights, de la violence que s’inflige le groupe et de la violence de se prendre des slammers sur la tronche. Alors c’est bien et on assiste ce soir à un des meilleurs sets de l’édition 2022 du HELLFEST. Rien que ça !

Et pour se finir, on se prend une nouvelle dose de MEGADETH, après le set donné la semaine passée mais en nocturne cette fois. Il fait frais, Dave et ses potes envoient du riff, ça te tranche de partout comme un scalpel et tu n’as plus mal nulle part ! Génial !

Samedi 25 juin :
Mon voisin a dû crever quelque part dans un fossé, sa tente est vide et ça pue le Ricard dans les parages. Je file applaudir cette vieille carne de Michael MONROE sur la Main Stage 1 avant d’aller refaire le monde avec des potes autour de quelques bières.

On laisse filer le running-order en butinant de scène en scène avant de se fixer devant la Valley où les toulousains de SLIFT nous filent une bonne décharge d’électricité dans tout le corps avec leur rock épileptique imparable. Quel talent ! Assurément une des révélations de ce fest !

Retour devant la Main Stage 1 et le set de Myles Kennedy, dont le nouvel album est une tuerie et le titre « The ides of march », le morceau de l’année, avant de jeter une oreille sur le show d’EPICA, juste à côté. Et ne me chambrez pas sur mon intérêt pour la chanteuse Simone Simmons, … ça me gène !

Reprenons notre sérieux cinq minutes pour faire un saut devant la Temple et le set d’IGORRR qui connait quelque retard au démarrage avant de nous filer une grosse claque, puis retour devant les main stages afin de se placer pour les GUNS N ROSES. Il est encore un peu tôt mais si tu veux profiter du spectacle, mieux vaut prévoir d’arriver tôt. Du coup, on se reprend comme le week-end dernier une dose d’AIRBOURNE, en plein jour cette fois et c’est tout aussi chouette que le précédent set, et une dose de NIGHTWISH où tu te dis que Floor Jansen tient sacrément la baraque et relègue ses potes au rang de simples exécutants.

Arrive donc la tête d’affiche de la soirée avec les GUNS’N ROSES et tu te dis que c’est bien de voir ce groupe dans un tel cadre parce que son temps de jeu étant contraint, tu vas t’éviter les longueurs de balades au piano interminables, de reprises dispensables et de solo à rallonge qui pètent la dynamique du set. Du coup, un show bien agréable, équilibré, avec plein de hits dedans et un Slash à la cool qui te lâche les meilleurs riffs qui ont fait l’histoire des Guns. Super bien !

Après ça, s’il te reste un peu de jus, tu te finis sur la fin du set de KATATONIA sur la Temple et tu te sens incroyablement vivant !

Dimanche 26 juin :
Déjà la dernière journée et tu sais qu’il faut tout donner, ne rien garder et te resservir trois fois de tout ! Se goinfrer de Métal pour le reste de l’année ! Et ça commence par les géniauxx ATOMIC BITCHWAX dont le rock survitaminé électrise la Valley Stage avant que YEAR OF NO LIGHT ne prenne la suite sur les mêmes planches.

TU veux du gros Death Metal qui tue la mort ? Je t’emmène devant la Altar où BLOOD INCANTATION va t’apprendre la vie avant que les enfants bâtards de VENOM, j’ai nommé MIDNIGHT ne t’arrangent la tronche avec leur thrash-punk sans concession sur la Temple.

Et comme tu es gourmand, je te traine à nouveau au premier rang de la ALTAR où David Vincent et VLTIMAS vont te faire un recadrage en règle ! Bon sang, quel show ! Et quelle présence, David, quelle présence !

Après ça, j’ai du mal à rentrer pleinement dans le show de MEMORIAM, et le set de DESTRUCTION me rappelle qu’il me faut passer chez Casto’ pour acheter des clous.

La soirée avance et la ALTAR se remplit à nouveau pour un des gros morceaux de la journée. NAPALM DEATH entre en scène et là, tu te tais et tu te laisses faire ! Que dire sinon que le show donné ce soir est un des meilleurs concerts qu’il m’ait été donné de voir de la part des quatre fantastiques de Birmingham ! Un Barney extatique, arpentant la scène comme un damné, se frottant la tête, agitant les bras comme un coureur de fond, s’arrachant les cordes vocales sur « Lucid Fairytale » et Suffer the Children », Shane Embury, le beau gosse du Grindcore tout en chemise à fleurs matraquant sa basse, John Cooke toutes dreadlocks au vent, et Danny Herrera et ses baguettes de feu … Le combo ultime pour un concert culte !

Et là, gros dilemme. Tu restes devant la Temple pour MERCYFUL FATE, ou tu files te placer pour METALLICA. Alors comme tu sais pas choisir, tu restes pour le début du set des danois, avant de filer jouer des coudes pour atteindre un espace acceptable pour la tête d’affiche du soir.

Et il y a du monde devant les Main stages en cette dernière soirée. Il y a même un gros paquet de monde qui attend les four horsemen et ça fait un peu la gueule quand on se faufile pour atteindre le cœur de la fosse. Mais quel bonheur de vivre l’intro de « The ecstasy of gold » au cœur du festival. Se dire, après toutes ces années, après avoir vécu toutes les éditions passées, que le HELLFEST accueille cette année le plus grand groupe du monde. Comme une reconnaissance, un pas de plus dans l’histoire du festival et la démonstration, s’il en était encore besoin, du professionnalisme de son organisation.

Et quand James Helfield, Kirk Hammett, Robert Trujillo et Lars Ulrich entrent en scène, c’est une marée humaine qui les accueille et qui communie avec le groupe de San Francisco sur « Whiplash », « Creeping death », « Enter sandman », « Sad but true » et tant d’autres hymnes qui vont se succéder durant près de deux heures avant que « One » ne magnifie le tout et que « Master of Puppets » ne parachève la soirée et le week-end tout entier. Historique !

YvesZ.

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