Live reports

Wacken Open Air 2013 – Wacken, Allemagne – Du 1er au 03 aout 2013

« Et de onze ! » me dis-je en moi-même, alors qu’étalé dans l’herbe fraîche et épaisse du camping VIP, les watts de la sono font trembler le sol. Les vibrations me parcourent tout le corps et la nuit sans sommeil et sur la route que je viens de passer laisse désormais la place à une belle journée ensoleillée durant laquelle ma verticalité va être mise à rude épreuve !

Jeudi 1er Aout :

Il est 10h du matin en ce jeudi 1er août et la 24ème édition du Wacken Open Air est sur le point de démarrer. Tout est en place. Les scènes, toujours aussi monumentales, les citernes de bière, les stands de saucisses et autres bratwursts, 80 000 festivaliers chauffés à blanc et une affiche à filer la trique au plus zélé des gardiens eunuques du harem de Joey De Maïo !

Matez plutôt ça : DEEP PURPLE, RAMMSTEIN, ANTHRAX, LAMB OF GOD, GOJIRA, MOTORHEAD, ALICE COOPER, DANZIG, DORO, MESHUGGAH, … et la liste est encore longue des combos qui vont se succéder pendant trois jours sur les deux Mainstages, et les quatre autres scènes du plus grand festival Métal au Monde, le WOA !

Plein feu donc sur cette nouvelle édition, sold-out depuis quasiment un an et qui confirme encore la domination du « Wacken » sur les festivals d’été, même si d’autres évènements, comme le HELLFEST tapent fort, année après année, et bousculent la hiérarchie des grands noms que sont le WOA, le GRASSPOP, le SWEDEN ROCK ou encore l’itinérant SONISPHERE.

Place donc au 24ème WOA, avec pour cette première journée, un menu tout en délicatesse, composé sur les Mainstages, de l’enchaînement ANNIHILATOR / THUNDER / DEEP PURPLE / RAMMSTEIN.

Que du bon, donc, et c’est avec le bonheur immense et personnellement démesuré que je retrouve à 17h, Jeff Waters et sa bande sur la Black Stage. Le pied total ! ANNIHILATOR n’a pas foulé les planches du Wacken depuis 2003, date à laquelle le groupe canadien avait également ouvert le festival et l’accueil qui lui est réservé est à la hauteur des attentes d’un public déjà présent sur le site depuis plusieurs jours et qui n’en peut plus de se libérer d’une pression qui n’a d’égale que le niveau critique de molécules de houblons présent dans son organisme !

Lançant la promo de leur nouvel album, sobrement intitulé « Feast », les gaillards vont nous envoyer une heure de Thrash ciselé comme ils en ont le secret, et les « King of the kill », « Clown Parade » et autres « Welcome to your death » vont vite mettre tout le monde dans le bain. Le pit est en feu et le final de « Alison Hell » nous renvoie à la fin des 80’s et au monumental « Alice in Hell », album référence s’il en est, pour tout bon thrasheur qui se respecte.

Les vétérans de THUNDER prennent la suite et revisitent leur répertoire à grands renforts de riffs rock hard typique d’un style qui leur a valu de grandes heures de gloire dans les années 90, et notamment de partager la scène du mythique Donington Festival en 1992 avec IRON MAIDEN, SLAYER et SKID ROW …

Gros morceau de cette fin d’après mis, DEEP PURPLE débarque à son tour et nous offre à son tour, un voyage dans le temps, avec une setlist qui forcément nous connecte inconsciemment à notre propre histoire, tant les titres de ce groupe peuvent s’associer facilement à des moments de vie pour chacun d’entre nous.

« Highway Star », « Strange kind of woman », « Lazy », “Perfect Stranger”, autant d’occasion de sombrer dans la nostalgie et de savourer la maîtrise de musiciens hors pair. Bénis soient Roger Glover, Ian Gillan, Ian Paice, et loué soit Steve Morse, formidable six-cordiste Dont la MusicMan signature sonne comme nulle autre pareille, que ce soit sur l’évident « Smoke on the water » ou le « Black night » final. Magique !

Déjà 22h et le soleil balance ses derniers rayons à l’horizon. Le site du festival est plein comme un œuf, les premiers rangs sont compressés comme des harengs danois en boîte et les jeunes trustent le pit. L’ambiance devient électrique et la tension est à son combe lorsqu’un grondement retentit dans la sono. La tête d’affiche de ce soir est sur le point de lancer son set, et pour le coup, c’est du lourd. RAMMSTEIN est dans la place.

Que dire sinon que le groupe, superstar planétaire, jouit dans son pays d’une aura considérable et sa présence sur l’affiche du WOA est sans conteste, l’évènement de l’année pour les fans. Et le show qui va nous être offert est à la mesure de l’attente suscité. Matez plutôt la setlist et ses « Keine Lust », « Feuer Frei », « Mein Teil » et autres « Benzin ». ça plombe du riff, c’est pesant, ça crache du feu, c’est subversif et ça vous écrase tout sur son passage ! Le public est aux anges (ou en enfer, … faut voir !) et la chaleur des lance flammes se propagent aux premiers rangs qui se goinfrent d’un spectacle visuel en diable !

Peu de surprise par rapport au show présenté quelques mois plus tôt lors de la tournée européenne et notamment ce show dantesque à l’arena de Montpellier, mais l’important n’est pas là. Le gros truc, c’est tout simplement RAMMSTEIN ce soir, à l’affiche du WOA. Il est là l’évènement, et cette présence vaut, au plan de l’image du festival (.. et du cachet du groupe !) autant qu’un IRON MAIDEN en 2008 et 2010.

N’en déplaise à certains, le WOA a encore franchi un pallier cette année et les nostalgiques du WOA des années 90 et début 2000 n’ont plus aujourd’hui que le Headbangers Open Air voisin pour étancher leur soif de real steels !

Il est minuit passé, le site se vide et je traverse le carré VIP dans un nuage de fumée de saucisses grilles pour m’effondrer dans ma fidèle Quechua 2 secondes. Extinction des feux !

Vendredi 2 Aout :

Levé aux aurores, j’engloutis un mauvais café allemand que je tente de rendre cosmétible tant que je peux avec deux louches de sucre et je file vers le Métal Market. Le lieu est déjà bien fréquenté en ce début de matinée et délaisse les stands de tee-shrits pour filer directement sous le chapiteau qui abrite les disquaires.

Ma surprise est grande de ne pas avoir à poireauter des plombes pour payer mon entrée, et surtout une fois à l’intérieur. Année après année, alors que c’était il y a encore peu, le passage obligé de tout metalhead qui se respecte, le coin se vide et si les stands sont toujours bien achalandés, il n’y a plus foule devant les bacs. Crise du disque, téléchargements illégaux, multiplication des Metal Markets sur chaque festival, les temps sont durs et les exposants ne sont plus autant à la fête.
Bref, un peu tour et je file rejoindre les scènes car la journée est chargée. Elle commence d’ailleurs tout de suite avec un des gros morceaux de l’affiche du WOA 2013 : GOJIRA. Après avoir été programmé en 2010, sous l’indigne Wetstage pendant qu’IRON MAIDEN cassait la baraque sur la Mainstage, voilà le combo basque enfin traité comme il se doit.

Succès international oblige, les français sont cette fois invités à la table des grands et ont droit à la Black Stage dont le pit affiche complet pour l’occasion. Il n’est pourtant que 13h et un soleil de plomb s’abat sur la région du Schleswig-Holstein. Un temps à ne pas laisser un gros teuton tout blanc dehors !

Tant pis pour les éléphants roses imprudents, nous les sudistes, on est à bloc et les quatre basques vont se charger de mettre tout le monde d’accord. « Explosia », « Flying Whales », l’immense « Backbone », la température monte à chaque titre et « The heaviest matter of the universe » en rajoute encore.

Gros son, cohésion sans faille des musiciens, c’est du haut niveau ! L’expérience est là, le plus grand groupe de Métal hexagonal et peut-être bien de Rock hexagonal toutes époques confondues est là, devant nous et balaie tout sur son passage. Rien ne résiste à la tornade GOJIRA et c’est tant mieux. Car pour les quatre garçons, c’est mérité. Triompher à Wacken, c’est assurément atteindre un niveau supérieur tant le cadre est exigeant et le public demandeur de furie et de hargne.

Un show mémorable, qui fera date dans l’histoire du groupe.

Direction le bar ! La chaleur est accablante, et même la bière allemande (« Just piss of cow ! » se catastrophe un voisin suédois) ne parvient pas à vous préserver de la déshydratation. Il faut pourtant tenir et tandis qu’UGLY KID JOE embarque la jeune génération sur la party Stage, IHSAHN envoie son set sur la Black Stage. Pas de chance pour le norvégien, le soleil tape dru et les éléphants roses chargés au houblon et à la vodka tiède tombent comme des mouches. Résultat, le pit est bien dépeuplé pour écouter le Blck Prog’ quelque peu intello du leader d’EMPEROR. Dommage, car le garçon livre régulièrement des albums de haute volée, mais que le contexte ne permet pas de mettre en valeur. A revoir au plus vite en club, et l’an prochain avec EMPEROR !

La suite se passé juste à coté, sur la True Metal Stage où les veterans de PRETTY MAIDS ne parviennent pas à me rallier à leur cause. Adorateur de leur « Red, Hot And Heavy », ça fait presque 30 ans que je tente de rentrer dans la suite de leur discographie, et que je pars en courant dès les premiers accords de synthés et autres mélodies dégoulinantes. J’y arrive pas, bordel, j’y arrive pas … alors je me replis au bar, en attendant les rappels et les fameux tubes de l’album sus-nommé !

Retour aux affaires sérieuses avec SOILWORK sur la Party Stage. Les suédois débarquent sur scène avec de solides intentions, mais force est de constater que le soleil n’est pas leur meilleur allié. Le public semble sonné par la chaleur, et il n’y a guère que les premiers rangs pour se secouer sur « This momentary bliss », « Weapon of vanity » et Follow the hollow ». Il faudra toute la détermination de Björn « Speed » Strid pour relever le défi et rallier à lui un public qui répondra finalement présent sur la fin du set. Pas le concert le plus intense du groupe, mais assurément un des plus chauds !

Retour devant les Mainstages avec mon diner préféré au WOA : le Hot Dog ! Servi sur le stand situé en bas du site, par cette délicieuse hollandaise dont j’ai oublié le prénom et qui d’un geste souple, n’a pas son pareil pour répartir les oignons fris et le ketchup sur la saucisse délicatement installée sur son lit de concombre au milieu d’un pain moelleux … haaaa …. Je m’égare !

Bref, me voilà de retour avec une interrogation métaphysique : comment les gars de SABATON font-ils pour avoir un tel succès ? J’y comprends rien ou alors q’est le houblon qui m’embrouille les connexions neuronales. Des mélodies en carton, un look de scène tout droit sorti de la dernière boite de merchandising à la mode, avec treillis camouflages bien repassés et veste en ferraille qui aurait pu servir pour un héro de Galactica, solos téléphonés, hymnes que même les scouts ils en voudraient pas, … OK, je sais que c’est pas les vikings qui ont inventé la philosophie mais quand même …

Tout cela ne m’empêche pas de me régaler de ce fabuleux hot dog, de me rincer le gosier d’une bière bien fraîche, et de me placer devant la Black Stage pour une dose de MOTORHEAD.

Longtemps incertain, le groupe n’a finalement confirmé sa venue au WOA qu’au dernier moment alors que le reste de sa tournée vient d’être annulé. Lemmy n’est pas au meilleur de sa forme et son état de santé est plus qu’aléatoire, en ce milieu d’été.

Le bougre est pourtant un tétu, et le WOA, c’est le WOA ! Alors le groupe est là, et nous envoie d’entrée, un « I know how to die » qui, vu les circonstances, nous fait froid dans le dos. « Damage case », « Metropolis », on plonge évidemment dans le truc, tant c’est bon de se prendre une dose périodique de MOTORHEAD … et malheureusement, ce qu’on redoutait le plus arrive au bout de six titres : Lemmy, blanc comme un linge quitte la scène pour ne plus réapparaître. Phil, qui tente d’abord le solo qui fait gagner du temps doit se résoudre à l’évidence. Lemmy est K.O. et le show est stoppé après seulement 30 minutes.

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Pas le temps de trop s’apitoyer sur notre sirt. La suite à lieu sur la TRue Matal Stage où DORO lance son set. La Metal Queen, qui mérite évidemment son titre, nous balance son Heavy furieux et on en redemande. Quelle énergie ! Quelle grâce ! DORO y croit comme au premier jour et que ce soit en club ou devant des dizaines de milliers de personnes, elle donne tout, et c’est pour ça qu’on l’aime. Et même si elle jouait dix fois de suite « All we are », on la suivrait sans sourciller ! Un vrai moment de bonheur !

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Direction la Party Stage, où AMORPHIS est annoncé. Je reste sur le souvenir du très bon set livré au Hellfest, en juin dernier, et le show de ce soir est annoncé comme spécial, avec un première partie acoustique avec réorchestration de nombreux titres et une autre partie électrique. Le résultat se révèle en demi-teinte. On relèvera la tentative de donner au set, un coté inédit et finalement bien reçu par le public, et en même temps, le coté un peu trop dépouillé des versions acoustiques … ou alors c’est la fatigue qui est en train de m’atteindre, ce qui est une hypothèse probable. A vous de juger !

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L’heure tourne et la nuit est bien avancée quand GRAVE DIGGER clôture cette deuxième journée par son Heavy rugueux sur la True Metal Stage. Je délaisse volontiers les lieux, n’étant que peu friand de la musique des allemands, … surtout depuis que j’ai croisé, il y a quelques années en arrière, le chanteur en caleçon et tongues, la cuisse blanche et flasque et les bouclettes au vent, en train de faire la queue devant les sanitaires du camping VIP ! Le mythe s’est effondré d’un coup !

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Samedi 3 Aout :

La nuit a une nouvelle fois été courte et la journée est charge. Elle démarre en fanfare dès 13h, avec FEAR FACTORY sur la Black Stage. Que dire de ce combo sinon que j’ai longtemps bloqué sur leur immense « Soul of a new machine », premier album d’un groupe dont beaucoup m’entendaient dire, en 1992, qu’il avait « cinq ans d’avance ». Mon enthousiasme, s’il a duré près d’une décennie, s’est depuis quelque peu émoussé et les péripéties internes au groupe de même que la qualité inégale de certaines de ses réalisations ont mis du plomb dans l’aile de mon enthousiasme post-adolescent !

Pourtant, la progressive résurrection du combo de L.A. ces dernières années avait réveillé en moi quelques espoirs de retrouver enfin le grand FEAR FACTORY et la tournée commune avec DEVIN TOWNSEND l’hiver dernier était allé dans ce même sens positif.

A tel point que je fais le pied de grue devant la Black Stage depuis un bon moment lorsqu’enfin, Dino et Burton font leur apparition, flanqués d’un bassiste et d’un batteur qui, malgré leur technique et leur bonne volonté évidentes, ne pourront à aucun moment effacer de mon esprit et de celui de nombreux fans, les Raymond Herrera, Christian Olde Wolbers ou encore les remplaçants de luxe que furent Gene Hoglan et Byron Stroud … bref, la mayonnaise a du mal à prendre et le chant clair de Burton finit de ruiner mes espoirs. Alors évidemment, ça blaste, ça riffe lourd et le hits sont là, … mais ça prend pas et je reste sur ma faim, au point de me refaire une santé au stand de hot-dogs dont je vous ai déjà fait une description érotico-gastronomique plus haut !

Bref, il est 14h et le gig de DIE APOCALYPTISCHEN REITER m’offre l’opportunité d’une bonne digestion dans l’herbe encore verte tandis que de gros nuages pointent à l’horizon en même temps que LAMB OF GOD sur la Black Stage. « Free Randy » gueule mon voisin teuton, que le soleil du Nord n’a pas épargné ! La coloration rose bonbon de ses joues et de son abdomen rebondi sous sa veste à patches sans manche lui donne un air porcin à faire pâlir d’envie les maîtres bouchers de Rungis ! Quelle image, mes amis !!

L’arrivée des cinq ricains est saluée par une ovation et le pit explose littéralement. « Desolation », « Ghost walking », « Walk with me in Hell », les premières vingt minutes du set sont d’une intensité rare, à l’image du concert dantestque donné au même endroit par EXODUS en 2008. C’est la guerre totale dans les premiers rangs tandis qu’au dessus de nous, le ciel s’est dramatiquement assombri et que les premières grosses gouttes d’un orage de la mort s’écrasent sur Wacken. L’enfer sur Terre ! En quelques instants c’est toute la mer et les poissons qui nous tombent dessus, avec une violence inouïe. Comme l’an passé pendant le set de KAMELOT, un terrible orage de pluie et de vent s’abat sur le festival, donnant au set de LAMB OF GOD ce coté unique des ambiances de fin du monde ! Que du bonheur, surtout pour ceux qui n’ont pas pris de douche depuis une semaine … et sur scène, un groupe qui savoure son plaisir d’être aux premières loges de ce chaos et qui renchérit en organisant un « wall of death in the mud » historique !

Que du bon et de la boue comme s’il en pleuvait ! D’ailleurs, il pleut de la boue. Les mottes de terre et autres paquets de boue volent dans les airs, les batailles rangées font rage dans le public et tout ça au son de « Laid to Rest », « Redneck » et de l’imparable « Black Label ».

Comme par enchantement, le soleil refait son apparition en fin de set et comme si de rien était, le flot principal du public migre vers la True Metal Stage où ANTHRAX s’apprête à monter sur scène.

Dix ans, ça fait dix ans que les new-yorkais n’ont pas mis les pieds au WOA et la dernière fois, en 2004, c’était avec John Bush au micro (et Joey Vera à la basse) pour un set mémorable enchainé à celui non moins excitant de DEATH ANGEL. Après leur annulation en 2009 suite à l’éviction du pourtant prometteur Dan Nelson, les voilà de nouveau devant nous, en configuration « old school » avec un Joey Belladonna en frontman revenu du passé pour mieux légitimer la place d’ANTHRAX dans le Big Four … Passons sur ces « détails », qui n’intéressent que les milieux d’affaires, pour nous concentrer sur l’aspect musical du truc.

Et il faut bien le dire, ça le fait encore ! ANTHRAX en 2013, c’est au moins aussi excitant qu’en 1988, et sur scène, la machine tourne à plein régime et sans aucun complexe. Seul petit bémol, la présence aux côtés de Scott Ian du nouveau soliste, transfuge de SHADOWS FALL, Jon Donais, qui manque un peu de présence face à l’énergie d’un Franck Bello ou de l’expressif Joey. Mais là, je chipote, et je prends un pied monstrueux à retrouver pour la énième fois un des groupes qui a rythmé mon adolescence dans les 80’s, et dont j’ai porté fièrement les tee-shirts en faisant les pires conneries dans le dos de mes parents.

Grosse claque donc, et la suite est pas mal non plus. Et ça se passe juste à coté sur la Black Stage où DANZIG envoie son set. L’ex-MISFITS, tout en muscle et en testostérone est en grande forme et conclut ce soir une tournée européenne dont le show au Hellfest reste dans souvenirs comme le jour où mes tympans ont failli me faire le procès du siècle !

Accompagné de Tommy Victor (PRONG) à la guitare et du batteur Johnny Kelly (ex-TYPE O NEGATIVE), Glan revisite avec envie son répertoire solo avant d’accueillir à ses côtés l’impressionnant Doyle, son acolytes des MISFITS, pour quelques titres furieux, parfaits pour une partie de catch dans la boue. Ça déboite sévère et les « Death comes ripping », « I turned into a Martian » et autres « Last Caress » dressent admirablement la table pour un superbe « Mother ». Excellent !

Et pendant ce temps, les frappagingues de DEVILDRIVER s’évertuent à détruire tout ce qui leur passe par la main, sur la Party Stage. Délicieux spectacle !

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Après voir cédé à nouveau devant mon addiction pour les hot-dogs, sous les clameurs d’un public accro aux riffs de TRIVIUM, je rejoins la Black Stage pour le clou de la soirée, Alice COOPER.

Le garçon fait partie de ces artistes que je pourrais suivre dix soirs d’affilée sans me sentir rassasié, tant la qualité de son œuvre que son talent pour transformer chaque concert en véritable spectacle sont époustouflant. Alors, je me goinfre d’Alice, et j’adore ça. Dernière rencontre en date : son concert au Zénith de Toulouse, l’an passé au cours duquel j’avais pu admirer non seulement le spectacle mais aussi la belle Orianthi, guitariste révélée pour avoir officié aux côtés de Mickael Jackson sur sa dernière époque, et dont la superbe du jeu n’a d’égal que sa plastique !

Et ce soir, c’est un grand soir. Alice se renouvèle sans cesse et nous avons droit, en plus des guillotines, infirmières lubriques et autres créatures mal intentionnées, à un moment absolument magique. L’arrière scène est couverte d’un backdrop géant représentant quatre pierres tombales aux noms masqués, et qui les unes après les autres, vont révéler leurs illustres pensionnaires : Jimi Hendrix, John Lennon, Jim Morisson, Keith Moon, avec, pour chacun, la reprise intégrale d’un de leur titre phare : « Foxy Lady », « The other side », « Revolution », et le magistral « My generation » des WHO.

Rajoutez à ça, en dans le désordre, “Billion dollars babies”, “Under my wheels », « Poison » et autres « I’m eighteen », et un final « School’s out/Another brick in the wall », un line-up de rève et un Alice exceptionnel en maître de cérémonie, et vous obtenez le concert le plus génial de ce WOA 2013. Rien que ça !

Alors bien évidemment, il s’en trouvera toujours au moins un pour dire que le meilleur show du WOA cette année aura été celui de NIGHTWISH, et je peux comprendre cela, tant les finlandais bénéficient aujourd’hui d’une aura et d’une popularité énorme. Leur succès est planétaire et bien mérité. Mais je dois bien avouer que le style me laisse un peu froid, et ne fait pas peur. Or, c’est bien le propre du Rock et plus encore de notre musique adorée, que de filer les jetons à nos voisins. Et là, ça fait pas peur.

Mais après tout, NIGHTWIS a-t-il eu un jour la prétention de faire peur ? Je ne crois pas. Alors, laissons-nous faire et plongeons dans « Imaginaerum », dans un cadre qui, il faut bien l’avouer est parfait pour la grande production montée par Tuomas Holopainen et ses potes.

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Je me laisse donc embarquer par le spectacle, et surtout par la grâce et le talent de Floor Jansen, ex-AFTER FOREVER et aujourd’hui chanteuse officielle de NIGHTWISH, pour près d’une heure et demi de grand spectacle, avant de rallier la Party Stage où la conclusion de ce WOA 2013 va avoir lieu.

Et pour le coup, c’est du lourd qui nous attend, avec un show de MESHUGGAH comme jamais je n’en avais vu auparavant. Je suis pourtant le groupe depuis ses débuts, mais ce soir, le set qui nous est offert est une tuerie totale. Le genre « pluie d’enclumes sur ta gueule ! » et c’est trop bon. Hyper travaillé visuellement, avec une mise en scène très étudiée, des musiciens encadrés par des bandes verticales rétro-éclairées et des lights faisant variés les ambiances, le show prend une ampleur rare et la musique des suédois n’en est que mieux mise en valeur.

Ça plombe sévère, les rythmiques font l’effet de directs à l’estomac, les épileptiques sont aux fraises avec les effets stroboscopiques, et chaque titre te fait tomber les dents ! Et là, comme souvent au fil des éditions, se produit ce petit moment d’extase suprème, où je me dis que j’assiste à un des meilleurs shows de l’année, comme en 2012 avec CORONER, en 2011 avec KYUSS LIVES ! ou encore DANKO JONES, ou CANDLEMASS en 2010 pour les souvenirs les plus récents. C’est pas sur les Main Stages, c’est pas la tête d’affiche, et c’est juste la cerise sur le gâteau. Quel bonheur mes amis, quel bonheur !

La nuit s’allonge et il est pas loin de 2h00 du matin quand je jette un dernier regard sur la marée humaine massée sur le site. SUBWAY TO SALLY déroule son set sur la True Metal Stage, tandis que je plie bagages et me prépare au retour sur terre, avec en point de mire, la plage et la Méditerranée ! RDV en 2014 !

YvesZ.

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